Enoch Burke : l’enseignant chrétien qui défie le régime Irlandais…depuis une cellule de prison

Plus de 500 jours passés en prison, des amendes astronomiques ignorées, et une comparution sous escorte devant la Cour suprême : l’affaire Enoch Burke, enseignant chrétien irlandais, devient un cas emblématique du bras de fer entre liberté de conscience et pouvoir judiciaire dans une démocratie libérale en crise.

Le refus d’obéir

Tout commence en août 2022, dans une école protestante du comté de Westmeath. Enoch Burke, enseignant évangélique, refuse d’utiliser les pronoms neutres demandés par la direction pour un élève transgenre. S’appuyant sur ses convictions chrétiennes, il affirme que le genre est une réalité binaire et immuable. La principale de l’établissement, Niamh McShane, le suspend aussitôt pour « inconduite grave ». Burke ne se soumet pas : il continue à se rendre à l’école, comme s’il y travaillait toujours.

L’affaire prend alors une tournure judiciaire : Burke est arrêté, emprisonné pour outrage au tribunal (contempt of court), relâché pendant les vacances, puis de nouveau incarcéré. Refusant systématiquement de se conformer aux injonctions de ne plus approcher l’école, il accumule plus de 500 jours de prison en trois ans. Les amendes s’élèvent à 1 400 euros par jour, soit plus de 225 000 euros à ce jour — toutes impayées.

Deux justices, deux verdicts

Ce qui choque aujourd’hui jusque dans les rangs juridiques, ce sont les décisions contradictoires de la justice irlandaise. En 2023, un premier arrêt de la Cour d’appel — incluant la très controversée juge Máire Whelan — affirme qu’il n’existe « aucune preuve » que la sanction de Burke soit liée à ses vues sur le transgenrisme. Pourtant, le rapport disciplinaire de la principale y fait expressément référence. Une affirmation « manifestement fausse », selon Burke.

En juillet 2025, une autre formation de la même Cour d’appel conclut au contraire que les objections de Burke au transgenrisme sont bel et bien « centrales » dans sa suspension et son licenciement. Mais cette même cour refuse d’infirmer l’arrêt précédent. D’où le nouveau recours de Burke : le 5 décembre 2025, il est escorté depuis sa cellule par des gardiens jusqu’à la Cour suprême de Dublin pour faire valoir la contradiction flagrante entre les deux jugements.

Un refus jusqu’au bout

Malgré son incarcération à Mountjoy, Burke ne fléchit pas. Il refuse de s’engager à ne plus pénétrer dans l’école, ce qui suffirait à obtenir sa libération immédiate. Le juge Brian Cregan, qui a refusé sa demande de remise en liberté pour Noël, évoque une posture de « langage à la Alice au pays des merveilles » et envisage des poursuites pour outrage criminel contre Burke et certains membres de sa famille, connus pour leurs interventions tumultueuses dans les salles d’audience.

Dans une décision récente, la Haute Cour a cependant accepté que Burke assiste à une audience disciplinaire depuis sa prison, prévue le 13 décembre à Athlone, concernant l’appel de son licenciement. Burke conteste aussi le paiement de 600 000 euros de frais de justice, qu’il considère comme abusifs.

Burke est devenu malgré lui un symbole clivant en Irlande. Pour certains conservateurs chrétiens, c’est un prisonnier de conscience, victime d’une idéologie imposée par l’État. Pour les autorités, il ne s’agit ni d’une censure ni d’une persécution religieuse, mais d’une réaction judiciaire à des violations répétées d’ordonnances de justice.

Des figures comme Tommy Robinson soutiennent Burke sur les réseaux sociaux, tandis que des agences de presse du système comme Reuters rappellent que Burke n’est pas incarcéré pour ses opinions, mais pour ses actes : il refuse de respecter une décision de justice. Pourtant, les contradictions juridiques, les coûts astronomiques de la procédure, et le refus obstiné de Burke de plier transforment cette affaire en test démocratique.

L’appel à la Cour suprême pourrait durer des mois. En attendant, Burke reste emprisonné, non pour ce qu’il a dit, mais pour avoir persisté à agir selon sa conscience contre la loi. Le système judiciaire irlandais, prompt à libérer des délinquants multirécidivistes ou des islamistes pour bonne conduite, semble impuissant face à ce chrétien irréductible, dont la seule arme est une parole refusée.

Comme le disait récemment un observateur critique : « Ce n’est pas la sécurité que craint l’État, c’est la dissidence calme. »

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Une réponse à “Enoch Burke : l’enseignant chrétien qui défie le régime Irlandais…depuis une cellule de prison”

  1. Parabellum dit :

     » Pour les autorités, il ne s’agit ni d’une censure ni d’une persécution religieuse, mais d’une réaction judiciaire à des violations répétées d’ordonnances de justice. »
    A un détail prêt : toute cette affaire est initiée par son refus de se soumettre à la maladie mentale qu’est le wokisme, tous les jugements qui en découlent ne peuvent en faire abstraction .Les dites ordonnances de justice sont donc bel et bien une censure et la persécution d’un homme qui est simplement resté fidèle à sa foi et son idéologie dans une attitude pacifique. A quand une telle sévérité pour les véritables crimes et délits islamistes ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité

LES DERNIERS ARTICLES

Pistolet tirs malakoff nantes

RENNES

Rennes : un narcotrafiquant marocain criblé de balles retrouvé mort dans une voiture au Blosne

Sociétal

Crèches de Noël dans les mairies : une tradition plébiscitée par les Français

International

Afrique du Sud : un témoin clef (blanc) de la commission Madlanga sur la corruption et le crime organisé assassiné

International

L’Amérique sonne le glas de l’Europe – et l’Europe ne l’entend pas

Environnement

Écologie politique, crépuscule d’une religion sans nature

Culture, Culture & Patrimoine

La faune symbolique : le corbeau, la dernière bande dessinée de Servais

Culture & Patrimoine, Patrimoine

A la découverte des Saints Bretons. Le 7 décembre c’est la Sainte Azenor

International

Somalie : 34 ans de guerre civile, corruption endémique, diaspora sous perfusion – et Trump qui lâche la bombe

A La Une, International, Politique, Société

Un comité pour la Remigration voit le jour en Italie – interview de Luca Marsella

Religion, Tribune libre

Les crèches sont légales dans la République française [L’Agora]

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

International, Sociétal

Suisse. Dix jours de prison pour avoir rappelé le sexe biologique : le cas Emanuel Brünisholz indigne les défenseurs de la liberté d’expression

Découvrir l'article

A La Une, International

Catherine Griset : « Erasmus sert à accompagner une idéologie de l’ouverture migratoire permanente. » – Interview

Découvrir l'article

Sociétal

Isère. Un garagiste tire sur un cambrioleur mineur : la justice l’accable, le village le soutient

Découvrir l'article

Sociétal

VIDÉO – Squatteurs : quand l’État punit les propriétaires qui défendent leur bien

Découvrir l'article

Sociétal, Tribune libre

Andernos : Quand la Justice trahit son peuple : une propriétaire condamnée à de la prison, un squatteur indemnisé

Découvrir l'article

RENNES

Le voile islamique, un signe d’intégration dans la société française ? La sortie lunaire de Sasha Bernert (LFI) à Saint-Jacques-de-la-Lande

Découvrir l'article

International

Irlande : un quart des pubs ont disparu depuis 2005, et l’hémorragie continue

Découvrir l'article

International

Erasmus détourné ? Quand Bruxelles transforme un programme d’échanges en outil idéologique

Découvrir l'article

Culture & Patrimoine, Histoire, International

Ulster’s Lost Counties (Edward Burke). Comment les trois comtés « oubliés » d’Ulster éclairent encore les fractures irlandaises

Découvrir l'article

International

Royaume-Uni : plus d’une centaine d’enfants soumis à des essais cliniques de bloqueurs de puberté malgré l’interdiction générale

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky