Sur la colline fortifiée de Łysa Góra, en Mazovie, des archéologues polonais ont mis au jour un objet étonnant : un instrument en fer destiné à opérer le crâne humain, daté d’environ 2 300 ans. La découverte, attribuée aux Celtes installés dans la région au IVᵉ et au IIIᵉ siècle avant notre ère, constitue l’une des trouvailles médicales les plus rares de cette culture en Europe centrale. L’outil présente une extrémité aplatie rappelant une spatule et une pointe qui devait être fixée sur un manche en bois, ce qui en fait un ancêtre du scalpel destiné au trépanage.
Le trépanage : entre médecine et rite
Cette technique, qui consiste à percer ou gratter l’os du crâne, était pratiquée dans de nombreuses sociétés anciennes. Les Celtes y recouraient notamment pour soulager des traumatismes, mais aussi pour des motifs rituels. Les spécialistes soulignent que la précision de l’outil témoigne d’un réel savoir-faire métallurgique, ce qui suppose la présence simultanée d’un artisan maîtrisant le fer et d’un praticien initié à l’intervention. Les fouilles menées sur le site n’ont pas encore permis de retrouver des squelettes porteurs de traces de trépanation, mais l’outil révèle la possibilité que de telles opérations y aient été conduites.
La présence d’objets celtes en Mazovie a surpris les chercheurs. Łysa Góra est en effet située bien au-delà de la zone traditionnellement associée à cette civilisation. Les fouilles récentes ont déjà livré un casque en bronze, des fibules, des armes et des éléments de harnachement, ce qui indique non seulement une installation celte durable, mais aussi une activité intense autour du commerce et du travail des métaux. Les traces de fonderies, scories et enclumes témoignent d’une production locale plutôt que d’importations isolées.
Un carrefour commercial sur la route de l’ambre
Tout porte à croire que ce promontoire était un point névralgique d’échanges reliant l’Europe centrale aux régions méditerranéennes. L’ambre, très recherché dans les cultures de l’Antiquité, semble avoir joué un rôle majeur dans le développement du site. Les chercheurs suggèrent que les Celtes auraient fortifié le lieu précisément pour sécuriser cette activité commerciale et assurer leur position sur les réseaux marchands de l’époque.
Ce qui ressort de l’ensemble des découvertes de Łysa Góra, c’est une communauté organisée, mêlant guerriers, commerçants, métallurgistes et spécialistes des soins. L’instrument chirurgical renvoie à l’existence de savoirs médicaux concrets, loin de l’image exclusive de guerriers farouches popularisée par les sources romaines. Il témoigne aussi d’une circulation des techniques et des objets au sein d’un territoire beaucoup plus vaste qu’on ne le pensait.
Une découverte qui enrichit la compréhension de l’Europe protohistorique
Ce scalpel en fer, plus rare encore que le casque mis au jour un an plus tôt sur le même site, représente une avancée majeure dans l’étude des pratiques médicales du monde celte. Il éclaire une facette méconnue d’un peuple souvent réduit à son militarisme, et montre qu’il disposait non seulement d’une métallurgie avancée, mais aussi de connaissances anatomiques suffisamment précises pour envisager des opérations sur le crâne.
La colline de Łysa Góra s’affirme ainsi comme l’un des sites les plus orientaux associés à la culture celtique, une enclave où se rencontrent influences locales et savoir-faire importés. Elle révèle une Europe de l’âge du Fer moins cloisonnée et plus technique qu’on ne l’imaginait, où le commerce, la guerre et la médecine se côtoyaient sur un même promontoire.
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