De « vous n’aurez pas ma haine » à la « santé mentale », quand la Gauche se gargarise de mots [L’Agora]

La Gauche française a le chic pour trouver régulièrement de nouvelles marottes langagières. En ce moment, la « santé mentale » a par exemple, le vent en poupe et remplace petit à petit « le génocide à Gaza« , lui-même ayant pris le pas sur « mon corps, mon choix« . « L’islamophobie » résiste bien depuis quelques années, même chose pour « quartiers populaires » ou sa version plus large, « les jeunes issus des quartiers populaires » alors que « transphobe » perd un peu de terrain. Normal ! Les élections municipales approchent et que les personnes sensibles au premier terme sont infiniment plus nombreuses que celles sensibles au second. Et à gauche, on torture l’économie, mais on sait compter !

Car la Gauche a l’habitude de fonctionner comme cela. Elle vogue de concept en concept (progressisme) en inventant à chaque station une série de mots ou de locutions qui deviennent des dadas. Des idées fixes. Des mantras. Répétés à l’infini. Ces termes caractérisent ceux qui les emploient. Véritable série de mots de passe pour pouvoir rentrer dans le Camp du Bien. Car chaque fidèle de la religion progressiste doit bien les répéter sans réfléchir. A l’infini. A coups de vidéos Tok Tok. Condition sine qua non pour avoir le droit de rester au sein de la Meute. Le Camp du Bien est sourcilleux et chacun surveille l’autre avec zèle. On y gagne facilement des galons et de la considération en affichant son zèle et en dénonçant la moindre parole malheureuse. « Douteuse« . Au « relents fascistes« . Car attention, un simple « mais », dans « je sais que le racisme anti-blanc n’existe pas, mais… » peut vous envoyer au goulag, par exemple. La Gauchisme est un bloc qui ne peut être ni amendé, ni interrogé. Il doit toujours aller en avant et se nourrir de nouvelles lubies en permanence. En Bretagne, l’université de Rennes 2 est un haut-lieu de formation des petits Gardes Rouges de la pensée et de l’arrière-pensée. Sorte d’ENA de la Gauche sociétale, avec option « clébards ».

Parfois, les mots de la Gauche ne percent pas dans l’opinion. A la commission d’enquête parlementaire sur l’audiovisuel public qui fait les délices de CNews, la délicate et féminine Ersilia Soudais (LFI) a, jeudi dernier, parlé de « mansplaining« , terme du charabia woke que personne ne comprend. De la même façon, la « créolisation » chère à Jean-Luc Mélenchon n’est pas tellement reprise au-delà des discours du grand manitou. Car le moyen-clergé de la secte a bien compris que le terme validait par trop le concept de « Grand Remplacement » qui, comme chacun peut le constater en entrant dans une métropole, « n’existe pas« .

Au contraire, mee too a été une belle réussite, chaque femme fouillant dans sa mémoire pour voir si elle aussi pouvait prétendre à la légion d’honneur du moment grâce à une vague main aux fesses ou à un regard jugé concupiscent il y a 15 ans de cela. « Je suis en burn-out » est un triomphe également, notamment auprès de la génération fragile qui couine sur Tok-tok au moindre pet de travers, redonnant au passage un peu de vitalité aux « traumas » qui avaient disparus trop tôt des pages Facebook gauchistes.

Ces mots ou locutions ne durent jamais bien longtemps. Progressisme oblige, ils doivent être remplacés rapidement par une autre cause à défendre, un autre prolétariat de remplacement du moment. Les réseaux sociaux amplifiant le phénomène. Mais dans la courte période où les « mots de la gauche » ont leur pleine vie, le gauchiste trouve à malin plaisir à se rouler dedans, comme un clebs dans un rat crevé, et, surtout, à en faire profiter la terre entière via Insta ou Snapchat.

Autrefois, les mots avaient une durée de vie raisonnable. Le « prolétariat » et la « classe ouvrière » ont occupé les bouches de gauche pendant des décennies, par exemple. Hélas, ces termes sont tombés en désuétude, la Gauche vomissant désormais les ouvriers, surtout s’ils sont blancs.

A l’ère des réseaux sociaux, la Gauche a également le sens des marottes de propagande, aussi futiles qu’éphémères. La « booty therapy » réputée « méthode inclusive mêle danses afro-urbaines, sport et libération émotionnelle, pensée pour les femmes et minorités de genre » où l’on voit de grosses dondons remuer du popotin a été la star d’un week-end chez les Verts lors d’un meeting pour les Européennes 2024.

2024 fut d’ailleurs une belle année pour les expérimentations extravagantes puisque le Nouveau Front Populaire nous avait gratifié d’une vidéo d’ASMR (acronyme anglais pour « Réponse Sensorielle Autonome Culminante ») où Manon Aubry et Sandrine Rousseau, une fois n’est pas coutume, chuchotaient d’abscones revendications tout en tapotant sur des objets. Selon cette nouvelle dinguerie New Ageoïde venue des Etats-Unis bien entendu, les auditeurs sont plus réceptifs émotionnellement si on leur susurre des informations plutôt que si on leur les hurle. Dommage qu’Ersilia Soudais ne faisaient pas encore partie du haut-clergé LFI à cette époque…

Cette question langagière ramène immanquablement à Gramsci et sa guerre culturelle. « Le politique découle de la culture » affirme fièrement le Breitbart News de Steve Bannon.

Et cette guerre culturelle, la Gauche l’a désormais perdu. Dans le déshonneur et le Grand Guignol.

Mathurin Le Breton

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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