Pour celles et ceux qui cherchent une série française capable de rivaliser avec les mastodontes internationaux, il est temps de revenir à Marseille. La saison 2 de Pax Massilia, mise en ligne en décembre, n’a pas seulement confirmé l’essai : elle a explosé les compteurs. Numéro 1 en France, sixième série non-anglophone la plus regardée au monde dès sa première semaine, plus de deux millions de vues instantanées… Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le polar d’Olivier Marchal est devenu un phénomène international.
Ce succès n’a rien d’un hasard. La force de Marchal tient à ce mélange rare : la crédibilité d’un ancien flic, l’œil d’un cinéaste, et la capacité à saisir l’air du temps. Dans cette nouvelle saison, il s’ancre dans un sujet terrifiant : la montée de jeunes tueurs à gages, recrutés puis sacrifiés dans un cycle d’ultra-violence. Des adolescents transformés en assassins jetables, inspirés par des faits bien réels, documentés et observés sur le terrain. Pax Massilia devient alors plus qu’une fiction : un miroir inquiétant d’une société où le crime s’industrialise, où des gamins de quartiers portent l’arme avant de décrocher un diplôme.
Et pourtant, la série ne perd jamais de vue ce qui fait sa puissance : ses personnages. Lyès Benamar et les « Cramés » restent au cœur du récit, soudés, cabossés, humains, même lorsque leurs méthodes flirtent avec l’illégalité. Marchal ose une distribution où les « héros » ne sont jamais nets, et où les antagonistes gagnent en ampleur. Ce choix narratif — sacrifier l’exposition de certains personnages pour laisser émerger de nouveaux ennemis — donne à cette saison un souffle plus sombre, plus tendu, presque tragique.
Le décor, lui, n’est pas un simple arrière-plan. Marseille est vivante, brute, solaire et inquiétante. Tournée à 100 % dans la cité phocéenne, la série respire la vérité des rues, des docks, des quartiers populaires comme des hauteurs bourgeoises. Et cette authenticité, couplée à une mise en scène nerveuse, fait de Pax Massilia un polar à la fois spectaculaire et enraciné.
À l’heure où nombre de productions françaises choisissent la tiédeur, Marchal continue d’assumer la violence, le chaos, le désespoir et la loyauté. Il raconte des policiers faillibles, des criminels crédibles, des jeunes broyés par la machine. Et c’est précisément cette absence de filtre qui séduit au-delà des frontières. Pax Massilia n’excuse rien, ne moralise pas, elle montre — et c’est ce réalisme-là qui captive.
Bonne nouvelle pour les amateurs : tout indique qu’une saison 3 se prépare déjà. Les enjeux laissés en suspens, les antagonistes qui s’installent, les tensions grandissantes… autant de signes qu’Olivier Marchal n’a pas dit son dernier mot.
En attendant, la saison 2 mérite largement son statut de série-événement : violente, tendue, crédible, haletante. Un polar français porté par une bande son particulièrement bien choisie (avec du rap à l’ancienne loin des écueils actuels) qui n’a plus à rougir — et qui s’impose désormais comme un modèle du genre.
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