Longtemps présentée comme l’une des grandes puissances économiques européennes, la Grande-Bretagne voit désormais son niveau de vie menacé par un déclassement durable. Selon les projections d’un cabinet économique britannique, les Britanniques pourraient, d’ici le milieu des années 2030, devenir plus pauvres que les habitants de Malte, un petit État insulaire de la Méditerranée. Un symbole fort d’un pays qui, selon les économistes, vit de plus en plus « sur ses acquis du passé ».
Un déclassement annoncé du Royaume-Uni
D’après les prévisions annuelles du Centre for Economics and Business Research (CEBR), le produit intérieur brut par habitant – indicateur de référence pour mesurer le niveau de vie – du Royaume-Uni devrait être dépassé par celui de Malte à l’horizon 2035. À cette date, le revenu par tête maltais atteindrait environ 77 500 dollars, contre un peu plus de 75 000 dollars pour le Royaume-Uni.
Ce basculement serait le résultat d’une croissance faible et durablement pénalisée outre-Manche, dans un contexte de forte inflation, d’endettement élevé et de pression fiscale croissante.
Une croissance parmi les plus faibles du G7
Sur les cinq prochaines années, la progression du PIB par habitant britannique devrait être la deuxième plus faible du G7, derrière seulement un autre pays du groupe. Les États-Unis, mais aussi la France, le Canada, l’Allemagne ou encore l’Italie feraient mieux que le Royaume-Uni en matière d’amélioration du niveau de vie.
Ces perspectives rendent hors d’atteinte l’un des engagements centraux du Premier ministre Keir Starmer, qui promettait un redressement rapide du pouvoir d’achat. Selon le CEBR, la dynamique actuelle empêche même toute convergence avec les économies les plus performantes du monde développé.
Fiscalité, dette et perte de compétitivité
Pour Pushpin Singh, économiste au CEBR, le Royaume-Uni fait face à une triple impasse : inflation élevée, dette massive et croissance atone. Dans ce contexte, les pays à fiscalité plus légère et à régulation plus souple grignotent progressivement la compétitivité britannique.
La politique budgétaire menée par la chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves, marquée par une hausse supplémentaire des impôts estimée à 30 milliards de livres lors du dernier budget, accentue ces inquiétudes. La croissance du revenu par habitant britannique ne dépasserait pas 10 % d’ici 2030, un chiffre très en retrait par rapport aux États-Unis, où la hausse attendue avoisine les 17,5 %.
Ce climat fiscal et réglementaire pousse déjà certains investisseurs et contribuables fortunés à quitter le Royaume-Uni. Des destinations comme Dubaï, Milan ou encore Malte attirent des entrepreneurs britanniques séduits par une fiscalité plus favorable et un environnement économique jugé plus stable.
Selon les projections du CEBR, les Émirats arabes unis devraient ainsi dépasser le Royaume-Uni en PIB par habitant avant la fin de la législature, tandis que Hong Kong pourrait également prendre l’avantage d’ici 2035.
« Vivre sur les gloires du passé »
Pour Pushpin Singh, le constat est sévère : le Royaume-Uni peine à se projeter vers l’avenir. L’incertitude fiscale, les dépenses publiques difficiles à maîtriser et le poids croissant de la dette – avec une charge d’intérêts estimée à près de 100 milliards de livres par an d’ici la fin de la décennie – laissent présager de nouvelles hausses d’impôts.
« D’une certaine manière, la Grande-Bretagne continue de vivre sur ses gloires passées », résume l’économiste. Une formule qui illustre un malaise plus profond : celui d’un pays confronté à un lent décrochage économique, pendant que de plus petites nations européennes, plus agiles, avancent à grands pas.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..