Hulot : Saint-Lunaire, c’est plus sympa que l’hôtel de Roquelaure

Avaler des couleuvres, manger son chapeau, pratiquer aisément le rétropédalage, c’est le lot de tout ministre qui se respecte. Un professionnel de la politique connaît la règle du jeu et raisonne carrière ; il fera tout pour conserver son maroquin car il ne faut pas insulter l’avenir. Au contraire, un esprit indépendant, possédant des revenus confortables, et ne courant pas après les mandats et les fonctions, s’en va lorsque la coupe est pleine. Nicolas Hulot appartient à la seconde catégorie. Et puis, en politique, ce qui est vrai le lundi ne l’est plus forcément le mardi ; il faut en effet tenir compte du rapport de force des lobbies, des sondages, de ce qui se mijote dans les cuisines de l’Élysée et de Matignon… C’est l’expérience que vient de vivre M. Hulot.

« Si tous les jours, vous mettez votre démission sur la table, ça finit par lasser !  »

Mardi 12 septembre 2017. « Si tous les jours, vous mettez votre démission sur la table, ça finit par lasser ! Il est beaucoup trop tôt pour faire le bilan. Lais, le moment venu, j’évaluerai mon utilité. Si je m’aperçois à ce moment là que je ne fais qu’accompagner la misère, alors je retournerai chez moi. » (Aujourd’hui en France).

Jeudi 30 novembre 2017. « Je suis convaincu de pouvoir créer, de l’intérieur, des dynamiques irréversibles dans quatre domaines structurants : l’alimentation, les transports, la rénovation thermique des bâtiments et, bien sûr, la politique énergétique (…) Et puis j’ai une relation de confiance avec Emmanuel Macron qui m’a donné les garanties d’avoir une certaine liberté. » (L’Obs).

Mercredi 16 mai 2018. « Cet été, j’aurai suffisamment d’éléments pour pouvoir regarder si effectivement je participe à cette transformation sociétale (…) Cet été on aura avec le Président et le Premier ministre, je pense, un moment de vérité, on fera le point, (…) si j’arrive à imprimer un mouvement dans les transformations du modèle agricole, dans le sujet santé –environnement, dans la transition énergétique, s’il ne reste plus qu’à accélérer derrière, je serai content. Si je sens qu’on n’avance pas, à ce moment là j’en tirerai les leçons. » (BFM TV- RMC).

« Si je sens que l’on recule, je m’en irai. Je ne suis pas là pour être, je suis là pour faire. »

Dimanche 20 mai 2018. « J’ai toujours dit : tant que j’ai la conviction qu’on avance et que l’on crée collectivement une dynamique irréversible, alors je resterai. Si je sens que l’on recule, je m’en irai. Je ne suis pas là pour être, je suis là pour faire. » (Dimanche Ouest-France)

Mercredi 6 juin 2018. « Vous voyez bien, je suis là, ministre d’État (…) Oui, je reste au gouvernement (…), que les choses n’aillent pas aussi vite que je le souhaiterai, que de temps en temps, il faille débattre, argumenter, presque se fâcher, mais quoi de plus normal. On est humain (…) Moi je suis là pour le moyen terme et pour le long terme. » (France Inter).

Mardi 28 août 2018. « Je prends la décision de quitter les gouvernement. Aujourd’hui. » (France Inter)

Saint-Lunaire, samedi 1er septembre 2018 (9h30) « Eau à 19 degrés, couleur émeraude, soleil resplendissant : le ministre démissionnaire s’offre une baignade réparatrice après une semaine éprouvante » (photo dans Paris Match, 6 septembre 2018). Depuis sa villa de la pointe du Décollé, Nicolas Hulot pourra pratiquer paddle, kitesurf et sorties en bateau.

José Bové : « je lui conseillerais aussi de profiter de la vie ! »

La conclusion revient au député écologiste européen José Bové : « Il n’y a pas de plan, de « coup d’après » calculé, car ce n’est pas un politicien – ce qui lui avait d’ailleurs été reproché au moment des élections de 2012. Et puis je lui conseillerais aussi de profiter de la vie ! » (Le Monde, jeudi 30 août 2018).

Bernard Morvan

photo d’illustration : DR
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