Agressions à l’EPM d’Orvault : la Justice refuse de soutenir les surveillants

28/07/2014 – 07H00 France (Breizh-info.com) – Après trois agressions de surveillants en une semaine, la situation s’est – provisoirement ? – calmée à l’EPM d’Orvault. Pour rappel, le 6 juillet une surveillante avait manqué d’être étranglée et poignardée par trois jeunes détenus qui voulaient s’emparer de ses clés pour s’évader. Le 8, un détenu de moins de 16 ans a tenté d’étrangler un surveillant. Enfin, quelques jours plus tard,  il y a eu une nouvelle agression d’agent pénitentiaire. Mais, plus que ces agressions à répétition,  c’est l’absence de soutien officiel du ministère de la Justice qui hérisse les surveillants.

En effet, les agents agressés le 6 et le 8 n’ont reçu de la direction inter-régionale de Rennes qu’une lettre de félicitation et un appel téléphonique du directeur. « Le Graal de la reconnaissance institutionnelle », ironise FO dans un tract, qui s’attaque aux « cols blancs » de l’administration qui « font gerber » les surveillants. « Il est plus facile de délivrer des primes et autres gratifications aux personnels appartenant à votre caste », clame le syndicat.

Bien que le ministère de la Justice soit plutôt fauché, la direction avait des moyens de soutenir les surveillants, en leur accordant par exemple un coup de pouce pour leur carrière (changement de grade, d’échelon…). Alors que « des lettres de félicitation on en envoie pour tout et n’importe quoi », soupire l’un d’entre eux. Qui a l’impression « que l’agression de surveillants est devenue totalement banale pour eux alors que c’est un fait par lui-même très grave ». Il y a à peu près 360 agressions de surveillants par an sur la DI, qui couvre Bretagne historique, Anjou, Maine, Vendée et Basse-Normandie, soit une agression par jour. Le chiffre est à peu près égal dans les autres DI de province, sauf à Dijon et Toulouse où il est moindre, et à Paris où il est deux fois supérieur.

Les seules améliorations notables sont dues au transfert des agresseurs. Les quatre du 6 juilllet (trois agresseurs et un complice) ont été dispersés à Brest, Angers, Poitiers et Rouen – une procédure criminelle pour violences en réunion (avec arme blanche) a été lancée à leur encontre, et un mandat de dépôt de 4 mois délivré pour prolonger leur détention jusqu’au procès. Celui du 8 juillet est à Brest aussi maintenant, au quartier mineur. Le présumé coupable de la dernière agression est parti à Angers.

Photo : DR
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