L’année 2024 marque un nouveau tournant pour la lutte contre la fraude sociale en France, avec une augmentation significative des fraudes détectées par la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). En effet, le montant total des fraudes a atteint un nouveau record de 450 millions d’euros, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente, comme l’a confirmé le directeur de la Cnaf, Nicolas Grivel, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche le 3 mai.
Des fraudeurs de plus en plus organisés
Bonne nouvelle de prime abord, cette augmentation des fraudes détectées ne signifie pas nécessairement une hausse du nombre de fraudeurs, mais plutôt une amélioration des capacités de contrôle de la Cnaf. En 2024, ce sont plus de 30 millions de contrôles qui ont été réalisés, notamment grâce à l’utilisation de technologies de croisement de fichiers avec d’autres administrations comme le fisc ou Pôle emploi.
Nicolas Grivel a d’ailleurs précisé que la Cnaf s’appuie sur le travail de ses 700 contrôleurs répartis à travers le territoire pour réaliser ces vérifications. Cependant, la fraude sociale reste une problématique majeure pour l’État.
La fraude traditionnelle, qui implique des allocataires individuels dissimulant des informations pour obtenir des prestations indues, est toujours présente. Mais, comme l’indique Nicolas Grivel, une montée en puissance de la fraude organisée a été observée. Cette fraude est souvent orchestrée par des réseaux qui vont bien au-delà des simples bénéficiaires des aides. Par exemple, il a été question d’usurpation d’identité ou de micro-entrepreneurs déclarant des travaux fictifs pour frauder le système.
Nicolas Grivel. Source : ucanss.fr
Une fraude qui a un coût élevé pour l’État
Pour lutter contre ce phénomène, la Cnaf a mis en place des mesures renforcées. En plus des contrôles en ligne, des vérifications sur le terrain sont réalisées, et la Cnaf a recruté des « super-enquêteurs » pour traquer les fraudeurs les plus sophistiqués. Comme nous le rapportions en 2023, ces enquêteurs avaient permis de déceler des fraudes à hauteur de 69,4 millions d’euros en 2022.
Le coût de ces fraudes est considérable pour l’État français. En 2023, la fraude sociale était estimée à environ 399 millions d’euros. Le montant moyen par fraude s’élève à environ 7 400 euros, une somme qui peut peser lourdement sur les finances publiques. Toutefois, comme l’a précisé Nicolas Grivel, environ 80 % des sommes fraudées sont récupérées par la Cnaf. Il a également fait savoir que la fraude sociale représente moins de 3 % des montants versés par les caisses d’allocations familiales, dont le total annuel atteint environ 100 milliards d’euros.
Récemment, des mesures ont été mises en place pour contrer ce phénomène, notammnent avec la restriction des paiements d’allocations vers des comptes bancaires étrangers hors Union européenne.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Allocations familiales : en hausse de 20 %, la fraude atteint des sommets en 2024”
Et si on économisant les allocs payées aux familles de délinquants français de papier et à double nationalité ??