Est-ce l’effet de Thucydide ou bien la perspective du chaos général ? Il est encore trop tôt pour avoir une certitude. Mais les faits sont là. Le récit fait autour de l’agression de la Russie en Ukraine en février 2022 est de moins en moins crédible au fur et à mesure qu’il se trouve démenti par un nombre croissant d’analystes qui, depuis la victoire de Trump, n’hésitent plus à dire tout haut ce que beaucoup de gens pensent sans le dire.
Et si tout cela était vrai ?
L’affaire remonte déjà à quelques décennies, lorsqu’en 1991 la réunification allemande, qui fut un des premiers actes de la disparition de l’Union Soviétique, posa le problème de l’extension de l’OTAN.
L’Allemagne était un « cas d’école » car, coupée en deux à la fin de la seconde guerre mondiale, elle était traversée par ce que Churchill avait appelé le « rideau de fer ».
Dans sa partie Ouest, la RFA était membre de l’OTAN alors que la RDA, partie Est, avait signée le Pacte de Varsovie. Un accord fut trouvé qui étendait l’OTAN à toute l’Allemagne en contre-partie d’une promesse aux termes de laquelle celle-ci ne s’étendrait pas au-delà de l’Elbe.
Cette promesse a été contestée quelques années plus tard mais tout porte à croire à sa véracité.
L’expansion de l’OTAN vers l’Est s’est bel et bien poursuivi, malgré les protestations émises par la Russie et la « ligne rouge » a été l’Ukraine. La première approche de l’OTAN en Ukraine fut en 2008, mais les choses s’accélérèrent en 2014 et surtout en 2019 lorsque l’Ukraine adopta une nouvelle Constitution. En 2021, Jens Stoltenberg (secrétaire général de l’OTAN) déclara que la
la Russie « ne pourra pas opposer son veto à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Nous ne reviendrons pas à l’ère des sphères d’intérêt, lorsque les grands pays décident ce que les plus petits doivent faire »
Dès lors, mettant la Russie « au pied du mur », la suite état écrite. Avec le recul, on peut constater que nombre de pays des Nations-Unies ont émis certaines réserves vis à vis de la position de l’OTAN et, pour les plus avertis, de l’État profond américain.
Les sanctions destinées à faire pression sur la Russie
Dès 2014 les premières sanctions furent décidées contre la Russie par l’Union Européenne, l’Angleterre et les États-Unis. Elles furent renforcées en 2022 mais, visiblement la Russie l’avait anticipé. De fait, l’intention de provoquer une guerre entre l’Ukraine et la Russie remonte probablement à 2014, voire avant. Zbignew Brzezinski, dans « Le grand échiquier » et qui fut une personnalité importante de l’État profond américain avait positionnée l’Ukraine comme un élément essentiel de la stratégie de protection de la Russie. Il ne subsiste aucun doute sur le fait que le coup d’État de la place Maidan en 2014 était une opération déclenchée par l’État profond et destinée à déstabiliser la Russie. Un affrontement direct entre l’OTAN, partie intégrante de l’État profond et la Russie était alors impensable. Il fallait l’habiller comme une guerre entre l’Ukraine et la Russie et surtout pousser la Russie à attaquer l’Ukraine. Cependant, cette dernière n’était pas prête à se mesurer à la Russie immédiatement et il fallait « faire durer » un peu les choses sous des prétextes plus ou moins fallacieux le temps de réarmer l’Ukraine. Les « accords de Minsk » participèrent de cette manœuvre dilatoire. Simultanément, les mesures de plus en plus vexatoires contre les populations russophones poussèrent celles-ci à réclamer une sorte d’autonomie et les réponses « musclées » de l’armée ukrainienne firent plusieurs milliers de victimes dans le Donbass.
L’intervention russe se produisit en février 2022 et les stratèges de l’État profond pensèrent que la Russie était tombée dans le piège tendu et que le monde entier allait se liguer contre elle, notamment au travers des sanctions qui allaient littéralement asphyxier le peuple russe et le conduire à la révolte.
La guerre fut le révélateur du partage du monde
Alors que l’État profond pensait avoir gagné, il découvrit que la Russie était loin d’être isolée et qu’un autre ordre mondial, qu’il ne dominerait plus, état en train d’apparaître. Assez rapidement, l’Etat profond a voulu estimer le rapport des forces et découvrit que plus des trois-quarts de la population mondiale aspirait à ce changement, qui allait détruire l’objectif poursuivi depuis tant d’années alors même que le but final, la domination mondiale sans partage, était en vue.
Pire encore, si cela était possible, la réélection de Donald Trump, qui était l’ennemi juré de cet Etat profond, risquait de lui porter le « coup de grâce »
La seule ouverture salvatrice encore possible réside dans un conflit entre l’Union Européenne et la Russie. L’Union Européenne est encore sous son influence et, malgré le « Brexit », l’Angleterre également, et cette influence s’exerce directement sur ses dirigeants. Ce conflit pourrait opposer des puissances dotées de l’arme nucléaire. Et c’est un élément capital, car un conflit opposant des puissances nucléaires peut très mal se terminer et c’est peut-être le but recherché.
Car l’évolution des choses n’est guère favorable au groupe mondialiste constitué par l’Europe (UE plus Angleterre) et une paix « raisonnable », sorte de compromis entre les positions de la Russie et celles de Donald Trump -pas si éloignées les unes des autres- paraît d’ores et déjà envisageable.
Une brusque recrudescence des attaques de l’Ukraine envers la Russie
C’est dans ce contexte que les attaques de drones ukrainiens doivent s’analyser. Un récent article du site américain « Clandestine » écrit sur ce sujet :
« This attack did not limit Russia’s capabilities whatsoever. All Ukraine did was take advantage of Russia’s adherence to nuclear treaties that require their nuclear bombers to be out in the open. Besides, this war is mostly drone and land-based missile. If Putin is going to drop nukes on Ukraine, it’s going to be from their hypersonic IRBM land-based Oreshnik, which Putin has already used in battle without nuclear payloads attached, just to prove to NATO that they cannot intercept it »
Traduction :
« Cette attaque n’a en rien limité les capacités de la Russie. L’Ukraine n’a fait que profiter de l’adhésion de la Russie aux traités nucléaires qui exigent que ses bombardiers nucléaires soient déployés à découvert. En outre, cette guerre concerne principalement les drones et les missiles terrestres. Si Poutine veut larguer des armes nucléaires sur l’Ukraine, ce sera à partir de leur Oreshnik hypersonique IRBM basé au sol, que Poutine a déjà utilisé au combat sans charge nucléaire, juste pour prouver à l’OTAN qu’il ne peut pas l’intercepter. »
Il faut s’attendre à d’autres attaques destinées à augmenter lea pression sur Vladimir Poutine et sur le peuple russe en espérant que la Russie utilisera une arme nucléaire contre l’Ukraine, provoquant ainsi le conflit que tous ces « grands amis de l’humanité » semblent appeler de leurs vœux.
Plus récemment encore, le même site « Clandestine » ajoutait, dans le même ordre d’idée :
Zelensky and His Handlers Want WW3
Jun 02, 2025
It’s very simple.
Zelensky, and his NATO handlers, have NEVER had any intention of surrendering. Their objective is to provoke Putin into using nukes or excessive force, so they can drag in the US MIL, via NATO alliance, to fight Russia directly for them.
They want WW3. They want to destroy Russia by any means necessary, because Putin refuses to bow to the Deep State and their quest for global hegemony.
The Deep State want to dethrone Putin and take over Russia, and they know they need the US MIL in order to pull it off. This is why they are pushing so hard for Ukraine to be a NATO member and why they are trying to provoke Putin. They are trying to force the US MIL to intervene directly and defeat Putin.
Thats what the Deep State want. That’s what Ukraine has been about, going back to at least 2014, and probably decades before that. This has always been their ultimate objective with Ukraine. WW3 and the destruction of Russia.
Traduction :
C’est très simple.
Zelensky et ses responsables de l’OTAN n’ont JAMAIS eu l’intention de se rendre. Leur objectif est d’inciter Poutine à utiliser des armes nucléaires ou une force excessive, afin qu’ils puissent impliquer la MIL américaine, via l’alliance de l’OTAN, pour combattre directement la Russie à leur place.
Ils veulent la Troisième Guerre Mondiale. Ils veulent détruire la Russie par tous les moyens nécessaires, car Poutine refuse de se plier à l’État profond et à leur quête d’hégémonie mondiale.
L’État profond veut détrôner Poutine et prendre le contrôle de la Russie, et il sait qu’il a besoin du MIL américain pour y parvenir. C’est pourquoi ils font tant de pression pour que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN et pourquoi ils tentent de provoquer Poutine. Ils tentent de forcer la MIL américaine à intervenir directement et à vaincre Poutine.
C’est ce que veut l’État profond. C’est ce qu’est l’Ukraine, depuis au moins 2014, et probablement des décennies avant. Cela a toujours été leur objectif ultime avec l’Ukraine. Troisième Guerre mondiale et destruction de la Russie.
Que peut-on ajouter de plus ?
Jean Goychman
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12 réponses à “La survie de l’État profond passe-t-elle par la guerre ?”
La Russie à tous les droits de se protéger, ce sont las anglo saxons et les vendus aux êtas unis qui sont responsables, ils ont toujours voulu les richesses de la grande Russie,par tous les moyens,alors faut pas s’étonner que Poutine réagisse en homme réfléchi, si MEDVEDEV était à sa place, on serait déjà sous les bombes ! ne pas oublier que ce sont des anciens nazis qui commandent en Ukraine, après avoir servi dans les armées allemandes et les forces SS, les descendants sont toujours là et veulent une revanche sur les Russe !! le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier, mais arriver en haut, la vérité vraie éclate !
Bravo M. Goychman. Votre article propose en effet l’analyse la plus synthétique et la plus juste qui soit.
Malheureusement, lorsque je regarde, autour de moi, la lecture des évènements en cours que se font certains de mes amis, supposés être intelligents, doués d’esprit critique, en fait totalement acquis aux manipulations de l’État profond, je me demande bien comment nous allons échapper au gouffre qui s’ouvre devant nous.
Il faudrait une révolte des peuples qui soit la démonstration d’une opposition farouche à cet ordre de marche forcée vers une guerre tentaculaire et abjecte qui nous est imposée, mais les esprits anesthésiés restent sagement au terrier, devant leurs écrans.
Seule une intervention providentielle peut nous sauver.
Il ne faut pas négliger de la demander avec ferveur.
Demat; Rien à ajouter effectivement à ce très bel article sauf le fait que des patriotes comme moi depuis quelque temps lisent et font lire beaucoup d’articles au sujet de ces guerres et de leur causes et de leurs conséquences ; alors que faire ? Espoir et paix ; résistance par des manifestations, signons des pétitions ; soutenons des associations ou partis qui prônent la paix à tout prix par la sortie de l’OTAN. On ne sera plus fort qu’ensemble pour le meilleur avant qu’il ne soit trop tard. Une chanson pépite ? » Join together »des Bee Gees me semble appropriée tant que la Sacem nous fout la paix.
Réponse à Verdier: entièrement d’accord.
Nous ne pouvons rien faire
quand la majorité d’un peuple est totalement désarmé intellectuellement par des décennies de propagande et de terrorisme intellectuel, plus rien n’est possible.
rien ne peut sortir des urnes
Subir ou partir…..
Bien entendu que l’état profond cherche la guerre mondiale, cela permettrait d’éffacer les ardoises des états, mais surtout, (allez, soyons complotistes) cela permettrait de mettre en œuvre la théorie lancée par Bill Gates dans un de ses livres concernant la population mondiale au sujèt de laquelle il disait que 900 millions d’habitants serait le nombre idéal pour le bien-être de la planète. Concernant ce que dit plus haut Verdier, au sujet de la révolte des peuples, quand je vois comment réagissent le peuple et ses gouvernants aux évènements quotidiens et à leur attachement à la nation, la mentalité de la jeunesse, la manière avec laquelle il se soumet aux discours et aux injonctions plus débiles les unes que les autres des dirigeants, cela reste une utopie. Fin 2022 le peuple a rendu 150000 armes et 4 millions de munitions, au dires du ministère de l’intérieur.
Magistrale la démonstration de l’auteur! Nous sommes loin des humbles pénitents du Mayflower qui débarquèrent sur la côte américaine la Bible à la main et se plaignant d’être persécutés! Bien que gesticulant avec leur Bible ils sont sans Foi ni Loi ces braves Puritains!
Très bonne analyse mais arrêtons de parler de guerre contre l’Ukraine : c’est une opération militaire spéciale.
Prononcer le mot de guerre donne des billes à l’ennemi qui, lui, possède les médias mainstream.
19 personnes sur la photo, une seule représente et défends les intérêts de son peuple : Giorgia Meloni. Les autres sont des guignols au service de la finance.
La signification de l’acronyme de « MIL » SVP ?
@ Mickael Cohuet:
Le terme MIL est une abreviation de « Military » On le trouve souvent associé à d’autres noms
comme US MIL qui désigne l’armée américaine.
Hélas cette interprétation est la bonne. Les populations européennes ont été déculturées dans cette perspective, ce qui les rend aveugles sur les réels détenteurs du pouvoir mondial qui sont prêts au massacre de l’humanité pour rester en place.Brzezinsky a enclenché cette stratégie