Il y a des entames qui claquent comme un coup de tonnerre dans un ciel sans nuages. Celle des Lions britanniques et Irlandais, ce samedi à Perth, en fait partie. Pour leur premier test-match d’une tournée qui en comptera neuf dans l’hémisphère sud, les Lions ont pulvérisé la Western Force (54-7), dans une rencontre qui a pris des allures de démonstration rugbystique autant que de déclaration d’intention.
Huit essais au compteur, un récital orchestré par le chef d’orchestre écossais Finn Russell, une jeunesse fringante emmenée par Henry Pollock et une Western Force cantonnée au rang de spectatrice impuissante.
Les Lions mordent d’entrée
La sélection conjointe des meilleurs éléments d’Angleterre, d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande n’a pas attendu longtemps pour poser son empreinte. Dès la deuxième minute, une offrande au pied de Russell pour le talonneur Dan Sheehan ouvrait le bal, avec en prime une chistera exquise de James Lowe. Le ton était donné : rythme, précision, panache.
Certes, la Western Force – lanterne rouge du dernier Super Rugby – tenta de réagir, dominant un temps le territoire sans véritable tranchant. Mais les Lions, eux, marquaient à chaque occasion. Tomos Williams, en soutien du jeune Pollock, franchissait la ligne une première fois (17e). Puis Elliot Daly s’offrait un essai après une pénalité jouée vite par Russell, imperturbable à la baguette.
Un second acte étourdissant
La seconde période fut un feu d’artifice. En sept minutes, trois essais furent inscrits : d’abord par Williams, à la conclusion d’un contre de 80 mètres ; puis par Ringrose, idéalement servi par Mack Hansen ; enfin par Joe McCarthy, profitant d’un festival de Pollock – interception, crochet, petit coup de pied par-dessus, ballon récupéré. La messe était dite (40-7), mais les Lions n’en restèrent pas là.
Daly, servi par Marcus Smith, et le demi de mêlée Alex Mitchell, en soutien de Hansen, alourdissaient encore l’addition (71e, 80e). Au total, huit essais pour une seule réponse australienne. Et une performance collective qui rassure après le revers concédé face à l’Argentine (24-28) la semaine précédente.
Russell-Pollock : le duo qui change tout
S’il fallait retenir deux noms de ce festival rouge, ce seraient ceux de Finn Russell et d’Henry Pollock. Le premier, en maestro serein, a distribué les caviars et verrouillé l’animation offensive. Le second, jeune numéro huit anglais, a fait voler en éclats les lignes adverses avec une insolence de cadet et une maturité de vétéran. Même sanctionné d’un carton jaune en fin de première période, il est resté l’un des grands artisans du succès.
Cette entrée en matière tonitruante laisse augurer une tournée palpitante pour les Lions, qui retrouveront mercredi les Queensland Reds. Les automatismes sont en place, l’envie est palpable, et l’ambition de tout rafler en Australie ne fait plus aucun doute. Face à une équipe de la Western Force totalement dépassée, les Lions ont envoyé un message : ils sont en mission.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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