Nuisances, excès de vitesse, véhicules saisis : un cortège de mariage a semé le désordre à Saint-Genis-Laval (Rhône), le vendredi 4 juillet. Malgré une charte signée en mairie, les débordements ont nécessité l’intervention de plusieurs patrouilles de gendarmerie. Un épisode de plus dans une série d’incivilités liées à des mariages spectaculaires, parfois très loin du romantisme.
Fusées de détresse, stationnements sauvages et grosses cylindrées
À Saint-Genis-Laval, au sud de Lyon, la fête a rapidement viré à la cacophonie. Dès le départ du cortège de mariage, les invités se sont affranchis des règles élémentaires de sécurité. Et pourtant, une charte avait bien été signée par les mariés, garantissant « le respect du code de la route et de la tranquillité publique », comme l’a rappelé le maire UDI Marylène Millet dans un message publié sur LinkedIn et cité par Le Figaro le 7 juillet.
Les autorités ont dû déployer trois équipages de gendarmerie (dont deux du PSIG) en renfort de la police municipale. Au total, 26 contraventions ont été dressées : 22 par la police municipale (dont 19 pour excès de vitesse et 3 pour stationnement gênant), et 4 par les gendarmes, qui ont également procédé à la mise en fourrière de quatre grosses berlines selon une information du quotidien local Le Progrès. Une fusée de détresse, considérée comme matériel pyrotechnique dangereux, a aussi été saisie.
« Ces débordements sont inadmissibles et je remercie nos forces de l’ordre pour leur action. Les maires sont une nouvelle fois peu soutenus par la loi dans l’exercice de leurs missions, car aucune annulation n’est possible en l’état », a déploré l’élue auprès du Figaro. Un constat d’impuissance largement partagé par les maires du Rhône, confrontés chaque été à la répétition de ces scènes.
Des débordements de plus en plus fréquents
Les nuisances liées aux cortèges de mariage ne sont plus marginales. Dans un article publié le 5 juillet, Le Progrès dressait un état des lieux inquiétant : klaxons intempestifs, rodéos motorisés, pétards, voitures de location pilotées à vive allure et incivilités en série perturbent régulièrement l’ordre public dans les communes du département du Rhône. Avec parfois cinq mariages le même jour, les autorités locales peinent à contenir ces débordements malgré la mise en place de chartes de bonne conduite.
La mairie de Saint-Genis-Laval a inauguré début 2025 un centre de supervision urbain (CSU) équipé de 75 caméras, facilitant la surveillance des cortèges et le relevé d’infractions. Cela n’a pas suffi, cette fois encore, à empêcher les débordements.
Un phénomène qui ne date pas d’hier
Ce n’est pas la première fois qu’un mariage dégénère dans la région. Le 4 mai dernier, à Firminy (Loire), un cortège motorisé avait multiplié les infractions : rodéos, blocages de ronds-points, circulations à contresens, jets de pétards et drapeaux déployés en pleine rue. Le bilan avait été particulièrement lourd, rapportait alors Europe 1 : 6 000 euros d’amendes, 155 points de permis retirés, des poursuites judiciaires engagées et plusieurs permis suspendus.
Voilà désormais une décennie, en 2015, un mariage avait déjà provoqué de sérieux troubles à Rennes. Durant deux journées, des riverains du centre-ville mais aussi du quartier Maurepas avaient dénoncé le passage bruyant de véhicules (Ferrari, Porsche…) pour « fêter les nouveaux mariés ». Déjà à l’époque, il ne s’agissait pas d’un cas isolé : dans de nombreuses villes de France, ces mariages (dans lesquels sont très souvent mis en avant drapeaux marocains, algériens, tunisiens) tournaient au défilé conquérant, à l’irrespect le plus total, voire aux actes dangereux.
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