Santé. Des millions d’Américains âgés continuent de prendre de l’aspirine chaque jour malgré les avertissements médicaux

Santé. Des millions d’Américains âgés continuent de prendre de l’aspirine chaque jour malgré les avertissements médicaux

Aux États-Unis, près d’un senior sur six continue de consommer chaque jour de l’aspirine pour prévenir les crises cardiaques ou les AVC. Ce chiffre, révélé par une récente étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology, inquiète les autorités de santé, car il contredit les recommandations officielles actualisées ces dernières années.

Parmi plus de 2 500 Américains âgés de 50 à 80 ans interrogés, environ 25 % déclarent prendre quotidiennement de l’aspirine, et 14,5 % pour prévenir une maladie cardiovasculaire dite « primaire », c’est-à-dire sans antécédent connu. Plus préoccupant encore : près d’un quart de ces utilisateurs auraient commencé ce traitement sans l’avis d’un professionnel de santé, et 8 % n’en ont jamais parlé à leur médecin.

Un remède qui peut faire plus de mal que de bien

« Pour les patients sans antécédent cardiovasculaire, les bénéfices d’une prise d’aspirine peuvent être contrebalancés par un risque accru de saignements internes, surtout en vieillissant », alerte le chercheur Jordan K. Schaefer, de l’Université du Michigan. Car l’aspirine, en fluidifiant le sang, augmente le risque d’hémorragies digestives ou intracrâniennes — un danger largement méconnu.

Déjà en 2019, les grandes autorités médicales américaines comme l’American College of Cardiology et l’American Heart Association avaient modifié leurs recommandations : l’aspirine ne devait plus être systématiquement utilisée en prévention primaire chez les plus de 60 ans. En 2022, la puissante U.S. Preventive Services Task Force a entériné cette mise en garde.

Malgré ces changements, l’idée que « l’aspirine protège le cœur » reste profondément ancrée. Environ 80 % des sondés croient encore en ses vertus pour la santé générale, selon l’enquête. Mais 68 % reconnaissent aussi qu’elle augmente le risque d’hémorragies — signe d’une confusion persistante dans l’esprit du public.

Cette contradiction illustre un échec des campagnes de santé publique à actualiser les mentalités : pour une large partie des baby-boomers, la petite pilule blanche reste un réflexe de précaution, même devenu potentiellement dangereux.

Une recommandation désormais ciblée

Les nouvelles directives sont pourtant claires : seuls les patients ayant déjà subi un infarctus ou un AVC doivent continuer à prendre de l’aspirine à faible dose, et toujours sous supervision médicale. Pour les autres, le risque hémorragique dépasse les avantages escomptés.

Un précédent sondage de l’Université de Pennsylvanie confirmait cette confusion : 48 % des adultes américains estimaient que les bénéfices d’une aspirine quotidienne l’emportaient sur les risques. Mais seuls 13 % savaient que les nouvelles recommandations inversaient cette balance au détriment de la prévention systématique.

Ce cas d’école rappelle l’importance de ne pas banaliser des traitements qui, mal utilisés, peuvent devenir nocifs. L’automédication, surtout à un âge avancé, doit être évitée. En France aussi, où la prescription d’aspirine à faible dose a longtemps été courante, il est crucial de vérifier auprès de son médecin l’utilité réelle de ce traitement au regard des risques encourus.

Crédit photo : Pixabay (cc)
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Une réponse à “Santé. Des millions d’Américains âgés continuent de prendre de l’aspirine chaque jour malgré les avertissements médicaux”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    TOUS les médicaments sont toxiques ! Pour ceux que cela intéresse essayez de trouver le bouquin d’Henri Pradal « le dictionnaire critique des médicaments ». Bon, le conseil du désordre l’a radié suite à la parution de son livre qui a paru aux alentours de 1980. Mais il est vrai que depuis les médocs sont devenus inoffensifs comme les « vaccins » que l’on veut nous forcer à ingurgiter. Mais il y a un problème, le peuple moutonnier en redemande, avaler des pilules fait partie du monde moderne « qu’importe l’ivresse, pourvu que l’on ait le flacon ! »

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