Le 9 juillet 2025 restera une date mémorable pour la Bretagne et pour tous les défenseurs de son patrimoine millénaire. Lors de sa 46e session à New Delhi, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a officiellement inscrit les Mégalithes de Carnac et les rives du Morbihan – notamment le site de Locmariaquer – sur sa liste prestigieuse. Une reconnaissance tardive, mais ô combien symbolique, pour ces témoins monumentaux de la plus ancienne architecture mégalithique d’Europe occidentale.
Une reconnaissance universelle d’un patrimoine préhistorique exceptionnel
Les alignements de Carnac – plus de 3 000 menhirs dressés sur plusieurs kilomètres – ainsi que la Table des Marchands, le tumulus d’Er Grah et le Grand Menhir brisé de Locmariaquer, constituent un ensemble archéologique unique au monde, datant de plus de 6 000 ans. Ces monuments, bien antérieurs aux pyramides égyptiennes ou à Stonehenge, témoignent d’une société néolithique structurée, spirituellement riche et techniquement avancée.
Cette inscription à l’UNESCO est le fruit de plusieurs années de travail du Centre des monuments nationaux (CMN), en lien avec l’État, les collectivités locales et les habitants du territoire. Elle porte à 26 le nombre de sites gérés par le CMN inscrits au patrimoine mondial, parmi lesquels figurent également le Mont-Saint-Michel, la cathédrale de Chartres ou encore la cité de Carcassonne.
Un ancrage identitaire et civilisationnel breton
Au-delà de la reconnaissance technique et institutionnelle, cette consécration revêt une dimension identitaire forte. La Bretagne, terre de mégalithes par excellence, voit l’un de ses paysages les plus emblématiques consacré comme appartenant à l’héritage de l’humanité tout entière. Pour les Bretons, c’est aussi une manière de rendre justice à des générations de paysans, de bâtisseurs et de passeurs de mémoire, dont les récits et les pierres ont sculpté l’âme armoricaine.
Cette inscription doit être l’occasion d’une prise de conscience collective : celle de la fragilité de notre patrimoine face à la pression touristique, à l’urbanisation, à la méconnaissance. Le classement n’est pas une fin, mais un engagement à protéger, transmettre et valoriser.
L’UNESCO attire les regards du monde entier, et les alignements de Carnac devraient désormais connaître une fréquentation accrue. Si cette notoriété internationale peut être une chance pour l’économie locale, elle ne doit pas se faire au détriment du respect du site et de son environnement. La tentation d’un tourisme de masse standardisé, superficiel, serait une trahison envers l’esprit silencieux et sacré de ces lieux.
La Bretagne, en tant que nation historique et culturelle, doit garder la main sur l’interprétation de son patrimoine. Il ne s’agit pas de transformer Carnac en décor à selfies ou en vitrine aseptisée, mais de redonner aux mégalithes leur rôle initiatique, méditatif, spirituel – loin des slogans républicains, des parcours ludiques ou des gadgets mercantiles.
Crédit photo : DR (Centre des monuments nationaux)
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Une réponse à “Carnac inscrit à l’UNESCO : les mégalithes bretons enfin reconnus comme trésor mondial”
Des menhirs ont disparu pour permettre la construction d’un Intermarché vont-ils être rétablis et le maire subir sa peine car il avait donné un permis de détruire? Retour à la justice seigneuriale, efficace, peu coûteuse, pas d’appel et pas d’OQTF!