Trois médecins polonais ont été condamnés en lien avec la mort tragique d’Izabela, une femme enceinte décédée en 2021 des suites d’une septicémie. Si la justice a reconnu des fautes professionnelles, des militants pro-avortement ont immédiatement instrumentalisé ce drame pour accuser la législation pro-vie du pays. Une récupération politique qui ignore les conclusions officielles.
L’affaire avait ému la Pologne en 2021 : Izabela, 30 ans, enceinte de 22 semaines, avait été hospitalisée dans le sud du pays à Pszczyna. Son enfant à naître présentait de graves malformations, et l’interruption de grossesse lui fut refusée. Peu après, elle mourait d’une infection généralisée. Très vite, les activistes pro-avortement firent de cette tragédie un symbole, accusant la législation polonaise restrictive d’avoir causé sa mort.
Mais l’enquête a rendu ses conclusions : ce n’est pas l’interdiction d’avortement qui a provoqué le décès, mais un manquement grave à l’obligation de soins. Les médecins ont été reconnus coupables d’avoir directement mis en danger la vie d’Izabela, non pour des raisons légales, mais en raison d’un retard inexcusable dans la prise en charge médicale.
Des condamnations pour négligence, pas pour respect de la loi
Les trois médecins ont écopé de peines significatives. L’un a été condamné à 18 mois de prison et interdit d’exercer pendant six ans, un autre à 15 mois, également interdit d’exercer, et le troisième à une peine avec sursis et une interdiction de pratique de quatre ans. Aucun n’a été condamné pour avoir respecté la loi sur l’avortement : c’est la mauvaise gestion médicale qui a été jugée.
Malgré cela, les militantes pro-IVG continuent de brandir le cas d’Izabela comme une preuve des dangers des lois pro-vie. À l’image d’Antonina Lewandowska, porte-parole d’une association féministe, qui a jugé les peines « trop légères » et insiste sur la nécessité de « faire évoluer la législation ».
Le procédé n’est pas nouveau. En 2012, en Irlande, le décès de Savita Halappanavar d’un choc septique avait été utilisé comme levier politique par les militants pro-avortement, bien que les enquêtes aient conclu à une erreur médicale indépendante de la législation. Cela n’avait pas empêché les activistes d’inonder les rues de Dublin avec son portrait pour pousser à l’abrogation du 8e amendement de la Constitution irlandaise, qui protégeait les enfants à naître. La stratégie avait porté ses fruits, malgré l’absence de lien avéré entre sa mort et l’interdiction de l’IVG.
Aujourd’hui encore, ce modèle est repris aux États-Unis ou à Malte. Dans ce dernier pays, un incident impliquant une touriste s’est vu transformé en « affaire » médiatique, jusqu’à ce qu’un mouvement de résistance pro-vie parvienne à faire échouer un projet de légalisation.
Une réalité occultée
Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La Pologne, pays à la législation très restrictive en matière d’avortement, affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus faibles d’Europe. Avant la légalisation de l’avortement en Irlande, ce pays faisait également mieux que ses voisins britanniques en la matière.
Cela démontre une réalité volontairement ignorée par les partisans de l’IVG : protéger à la fois la mère et l’enfant est non seulement possible, mais c’est déjà une réalité dans plusieurs pays européens. Et si la focalisation exclusive sur l’avortement au détriment de la qualité des soins obstétricaux servait une idéologie, et non la santé des femmes ?
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3 réponses à “Pologne. Mort d’Izabela : Des condamnations pour négligence, pas pour respect de la loi sur l’avortement”
us n’avions pas suivi cette affaire mais, semble-t-il, quel gâchis! Nous sommes farouchement opposés à l’avortement mais pas insensibles à la détresse humaine!
En cas de malformations de l’enfant à naître et/ou de danger pour la parturiente, l’IVG devrait être autorisée.
Quoi qu’il en soit quel gâchis…une jolie femme mérite mieux! Et oui l’avortement s’impose parfois!