Londres a reconnu être incapable de dire si plus de 150 000 migrants arrivés légalement au Royaume-Uni depuis 2022 dans le cadre des visas pour le secteur du soin sont encore présents dans le pays. Une nouvelle illustration du chaos migratoire qui alimente la colère populaire outre-Manche.
Un héritage du « Boriswave »
Ces chiffres concernent une partie de la vague migratoire provoquée par les réformes post-Brexit de l’ancien Premier ministre Boris Johnson. En 2022, son gouvernement avait élargi la catégorie des « travailleurs qualifiés » en y ajoutant les métiers du secteur social et médico-social, promettant ainsi de répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans les maisons de retraite et les services de soins.
Résultat : plus de 154 000 visas de cinq ans ont été délivrés depuis cette date, un record historique. Mais la mesure a aussi ouvert la voie à l’arrivée de nombreux membres de familles via le regroupement familial, jusqu’à ce que cette possibilité soit interdite en 2023. La fermeture de cette porte a provoqué une chute brutale des chiffres : de 107 772 visas en 2023 à seulement 9 539 en 2024. Ce dispositif a finalement été supprimé en 2025.
Interrogé au Parlement, le ministre travailliste chargé du secteur du soin, Stephen Kinnock, a reconnu que son administration ne détenait aucune donnée permettant de savoir si ces personnes vivent encore au Royaume-Uni, y travaillent toujours ou sont reparties.
« Il n’est pas possible d’estimer combien de personnes entrées avec un visa de travail dans le secteur du soin sont toujours au Royaume-Uni ou actives dans ce secteur », a-t-il déclaré. Officiellement, certains auraient pu rentrer dans leur pays d’origine ou changer de statut migratoire. Mais l’absence totale de suivi alimente la crainte que beaucoup soient restés illégalement après l’expiration de leur visa.
La droite dénonce une perte de contrôle des frontières
Pour le Shadow Home Secretary conservateur Chris Philp, cet aveu est la preuve que le gouvernement travailliste a « perdu le contrôle des frontières » du pays. Il appelle à réduire drastiquement le niveau d’immigration et à expulser immédiatement toute personne en situation irrégulière, plaidant pour un plafond annuel strict du nombre de visasdélivrés.
Ironie relevée par ses adversaires : ce sont pourtant les conservateurs de Boris Johnson qui avaient refusé de mettre en place un tel plafond, malgré les avertissements d’experts prédisant une hausse incontrôlée des arrivées.
De son côté, le ministère de l’Intérieur britannique a tenté de renvoyer la responsabilité sur l’ancien gouvernement conservateur, expliquant que les services de l’État avaient hérité d’un système de collecte de données incapable de suivre à long terme le parcours des titulaires de visas santé et soin.
Cette révélation survient dans un contexte déjà explosif au Royaume-Uni, marqué par de nombreuses manifestations contre l’immigration massive. La méfiance envers les deux grands partis traditionnels – travaillistes comme conservateurs – ne cesse de croître, beaucoup accusant l’establishment politique d’avoir échoué, depuis des décennies, à protéger les frontières et à faire respecter les règles d’entrée et de séjour.
Ce n’est pas la première fois que Londres se retrouve dans l’embarras sur ce dossier : en 2020, un rapport du National Audit Office avait déjà admis que le gouvernement ignorait totalement le nombre d’étrangers en situation irrégulière présents sur son sol.
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Une réponse à “Royaume-Uni : plus de 150 000 migrants introuvables, le gouvernement avoue avoir « perdu leur trace »”
ces GB sont bien nuls.
Ils devraient prendre exemple sur leurs ex colonies les Emirats arabes unis.
la carte de séjour y est biométrique.
les employeurs doivent informer les autorités quand le contrat de travail est terminé.
De plus ce sont les employeurs qui payent le billet retour.
il est informé quand l’immigrant passe la douane en repartant .
La carte de séjour biométrique est automatiquement reprise quand l’immigré quitte le pays .