Selon une analyse de Goldman Sachs, la génération Z travaillant dans le secteur technologique est la catégorie la plus touchée par l’essor de l’intelligence artificielle, avec un chômage en forte hausse depuis le début de l’année.
Une hausse marquée du chômage chez les jeunes de la tech
Joseph Briggs, économiste principal au sein de la division recherche de Goldman Sachs, a alerté sur une évolution préoccupante : le taux de chômage des travailleurs de 20 à 30 ans dans la tech a bondi de trois points depuis janvier 2025. Cette progression est nettement supérieure à celle observée dans le reste du secteur technologique, mais aussi parmi les jeunes actifs d’autres branches.
Cette tendance coïncide avec l’adoption croissante de l’IA dans les entreprises. Si seulement 9 % d’entre elles l’utilisent régulièrement en production, son introduction a suffi à bouleverser le marché de l’emploi, en particulier pour les postes d’entrée de gamme.
Depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, le secteur a marqué une pause après plus de deux décennies de croissance quasi ininterrompue. Les géants comme Microsoft, Google ou Meta ont supprimé près de 30 000 postes ces derniers mois, réorientant massivement leurs investissements vers l’IA.
Résultat : les offres pour les emplois tech juniors ont chuté de 35 % depuis janvier 2023 aux États-Unis. De nombreux jeunes diplômés peinent désormais à trouver un premier poste, et près d’un sur deux estime que l’IA a réduit la valeur de son diplôme universitaire, selon un rapport du Forum économique mondial.
Des employeurs qui se tournent vers l’IA plutôt que vers les débutants
Les entreprises assument de plus en plus ce choix stratégique. Certaines, comme la société de conseil Futurety, ont renoncé à recruter des stagiaires pour confier des missions (ex. : gestion des réseaux sociaux) directement à des outils d’IA.
Le phénomène ne se limite pas aux métiers de la programmation : ingénieurs, diplômés en arts visuels ou en marketing sont également touchés. Les données du Burning Glass Institute montrent que la proportion de diplômés en emploi un an après leur sortie de l’université baisse, tandis que le chômage des jeunes diplômés progresse plus vite que celui des jeunes n’ayant qu’un diplôme secondaire ou technique.
Au-delà de l’IA, Briggs évoque un contexte économique particulier : un marché de l’emploi où l’on embauche peu et où l’on licencie peu. Le taux de chômage des jeunes diplômés atteint désormais 5,5 %, proche de celui des jeunes sans diplôme universitaire, et monte à 6,9 % pour les 22-27 ans.
Pour Goldman Sachs, si l’effet global de l’IA reste encore limité dans l’ensemble de l’économie, le secteur technologique apparaît comme un laboratoire avancé des bouleversements à venir : gains de productivité pour les employeurs, mais perspectives d’embauche réduites pour les nouvelles générations.
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