Climats extrêmes : et si la climatisation était l’alliée oubliée de l’Europe ?

Alors que l’Union européenne multiplie les discours sur la nécessité de « décarboner » à marche forcée, elle semble isolée sur la scène internationale dans sa volonté de réduire drastiquement les émissions, quitte à contraindre ses économies et ses citoyens. Pourtant, face aux réalités climatiques — étés de plus en plus caniculaires, hivers rigoureux —, une question se pose : comment préserver concrètement la santé, la productivité et le bien-être des Européens dès aujourd’hui ?

Parmi les solutions, une technologie continue de susciter débats et incompréhensions : la climatisation, et plus particulièrement sa version moderne, la pompe à chaleur réversible. Un  article de Samuel Furfari, publié le 15 août, évoque d’ailleurs les solutions et les possibilités liées à la climatisation.

Bien plus qu’un confort

Souvent perçue comme un luxe superflu, la climatisation peut pourtant sauver des vies. En période de canicule, elle prévient les coups de chaleur et les décès liés aux températures extrêmes. Au quotidien, elle améliore la qualité du sommeil, stimule la concentration et la productivité, tout en protégeant les équipements électroniques et les meubles des dégâts liés à l’humidité et aux écarts thermiques.

Les systèmes modernes, capables de chauffer en hiver et de rafraîchir en été, offrent une solution toute l’année, filtrant l’air intérieur pour réduire allergènes et polluants.

Un secteur industriel stratégique pour l’UE

L’Europe ne se contente pas d’utiliser ces technologies : elle les fabrique massivement. Entre 60 % et 73 % des pompes à chaleur installées dans l’UE sont produites sur le continent, selon la Commission européenne. Ce secteur génère des milliers d’emplois et assure une relative indépendance technologique face aux marchés mondiaux.

Pourtant, après dix ans de croissance continue, les ventes de pompes à chaleur ont reculé de 6,5 % en 2023 dans 21 pays de l’UE, puis de 21 % en 2024, soit près de 90 % du marché européen. Cette chute a déjà entraîné des licenciements : près de 3 000 postes supprimés en 2023, plus de 4 000 en 2024, et plus de 6 000 emplois fragilisés.

Les causes sont multiples : réduction ou modification des aides publiques, ralentissement économique, crise du pouvoir d’achat et prix bas du gaz subventionné, rendant les systèmes électriques moins attractifs financièrement.

Dépasser l’idéologie pour s’adapter

Ce déclin ne touche pas seulement les objectifs climatiques : il affaiblit aussi la compétitivité industrielle européenne. Au lieu de transformer la climatisation en sujet de guerre idéologique, il serait plus pragmatique de la considérer comme ce qu’elle est : une technologie efficace et indispensable pour affronter des conditions météorologiques extrêmes.

L’exemple de Singapour est parlant : son fondateur, Lee Kuan Yew, considérait la climatisation comme l’une des inventions les plus déterminantes de l’histoire, au point d’en faire une priorité dès son arrivée au pouvoir, pour assurer l’efficacité des administrations et le développement économique.

Miser sur l’efficacité plutôt que sur la culpabilisation

Oui, la climatisation consomme de l’énergie et utilise des fluides réfrigérants, et oui, son usage doit être optimisé pour limiter l’impact environnemental. Mais la solution ne réside pas dans la diabolisation : il faut encourager des appareils plus performants, des énergies moins carbonées et un accès équitable à ces technologies.

Si l’Europe veut conjuguer adaptation climatique, confort des citoyens et souveraineté industrielle, elle devra, comme Singapour, adopter une approche pragmatique et non punitive. Dans un monde où le climat se dérègle, refuser la climatisation revient à ignorer une évidence : protéger les Européens de la chaleur extrême est désormais une question de santé publique et de compétitivité économique.

Crédit photo : DR
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10 réponses à “Climats extrêmes : et si la climatisation était l’alliée oubliée de l’Europe ?”

  1. Ronan dit :

    Oui depuis 2008, la PAC a été installée chez nous et avec fierté sur les conseils de Jean Marc Jancovici Président du Chift Project mais elle a eu des ratés car elle fonctionnait en relève de la chaudière au fuel (erreur de tuyauterie solutionnée). Actuellement, elle fonctionne très bien l’hiver mais c’est elle qui désormais est en relève de la chaudière car le prix de l’électricité est trop élevé par rapport au fuel. En été pour l’instant ouf pas besoin d’elle. Donc, pour obtenir une énergie compétitive , frexit et vite.

  2. Hadrien Lemur dit :

    Les escrolos ont gagné. L’idée géniale qu’ils ont eu était de trouver le coupable idéal : le Co². Hé oui, tout le monde (sauf ceux qui réfléchissent) s’accorde sur le fait que son augmentation due à l’activité humaine nous plonge dans un monde apocalyptique. Avec le discours anxiogène qui va avec on nous fourgue à tour de bras des éoliennes et des bagnoles électriques qui nous obligerons bientôt à faire le choix de se déplacer ou de se chauffer. Bienvenu chez les fous !

  3. Prof Furfari Samuel dit :

    Ce n’est guère élégant de votre part de copie de grandes parties de ma publication sans me citer.

  4. Charras dit :

    Je ne suis pas d’accord avec votre article.
    La raison est simple: c’est à cause du bruit que font ces ventilateurs. D’ailleurs je crois que ces pompes à chaleur réversibles sont interdites dans certaines copropriétés en raison de cette pollution auditive.
    Quant aux autres considérations s’appuyant sur leur inefficacité par grand froid en hiver et sur la naissance de puits de chaleur en été, vous donner mon avis nous entrainerait trop loin.

  5. Charras dit :

    Non, non et non

  6. Jérôme Lauvaux dit :

    Où habitez-vous pour avoir de grands froids en hiver, suffisant pour perturber le fonctionnement d’une pompe à chaleur moderne (technologie inverter)? Le rendement baisse mais nous ne sommes pas en Sibérie.
    Ce qui est clair c’est que les gouvernements successifs avaient bien compris qu’une pompe à chaleur air/air se remboursait en trois ans et n’a donc jamais été subventionnée.

  7. NEVEU Raymond dit :

    Ben…entre nous mettez-vous d’accord et expliquez-nous! Nous humbles profanes mortels!

  8. LE MAÎTRE G. dit :

    Bonsoir BREIZH -Info,
    Une nouvelle fois le message que j’ai proposé n’a pas été publié, pourquoi, parce que je ne suis pas dans la Doxa du réchauffement climatique ?
    J’ai répondu une fois ou deux à vos appels au peuple, je ne devrais plus le faire ?
    Merci

  9. patphil dit :

    laisser les écolos nous interdire encore une fois de mieux vivre

  10. LE MAÎTRE G. dit :

    S’il est vrai que la climatisation est un moyen bien confortable de rafraichir et de chauffer et assez économique tant que l’électricité reste à prix abordable, ce qui n’est plus trop le cas, ce n’est peut être pas sans conséquence sur le climat…

    Et si ces moyens de produire de l’électricité appelés « énergies renouvelables » étaient la cause d’un pseudo réchauffement climatique auquel je ne crois même pas à moitié: i y a toujours eu des cycles de chaud et froid dans l’histoire climatique connue de ces derniers siècles c’est prouvé par les gens sérieux pas es clowns du style GIEC et guignol Jeancovici: les millions d’hectares de panneaux solaires produisent de l’électricité mais en même temps dégagent des masses d’air chaud qui s’élèvent dans l’air, les millions de climatiseurs pour faire du froid dégage des masses chaud tout aussi phénoménales et ne parlons pas des éoliennes qui perturbent les masses d’air en créant des turbulences qui sur des centaines de mêtres après le brassage et réchauffent de l’air également, rien ne vaut nos centrales nucléaires qui, si elles ont besoin d’eau pour refroidir la vapeur d’eau, réchauffent un peu c’est vrai les rivières mais c’est infime par rapport à tout ce qui précède. mais tout celà c’est tabou, défense d’en parler, seulement Co2 et réchauffement climatique sont répétés à l’envi pour faire culpabiliser 450 millions d’européens et faire accepter les centaines de milliards dépensés chaque année pour des matériels qui ont une durée de vie plutôt courte mais un peu inconnue dans l’immédiat et tout le monde s’en fout.

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