Depuis plusieurs semaines, l’Angleterre est secouée par une vague de manifestations populaires visant les hôtels réquisitionnés pour loger des migrants clandestins. De Londres à Norwich, en passant par Epping, des milliers de Britanniques dénoncent l’insécurité croissante et l’abandon de leurs communautés par un pouvoir jugé sourd aux inquiétudes du peuple.
Le déclencheur : l’affaire d’Epping
Le mouvement a pris racine en juin dernier, à Epping (Essex), lorsqu’un migrant éthiopien arrivé illégalement par la Manche a été accusé d’avoir agressé sexuellement une adolescente de 14 ans, à peine quelques jours après son installation dans un hôtel local. Le Bell Hotel, transformé en centre d’accueil, est depuis au cœur de la contestation.
Dimanche dernier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l’établissement, soutenues par des élus locaux qui demandent sa fermeture devant la Haute Cour. La police a confirmé que la manifestation s’était déroulée sans heurts ni arrestations.
Le même week-end, des rassemblements ont eu lieu ailleurs en Angleterre. À Bowthorpe, près de Norwich, des centaines d’habitants se sont mobilisés contre la transformation du Brook Hotel en centre d’hébergement pour demandeurs d’asile. Comme dans d’autres villes, des mères de famille vêtues de rose ont pris la tête du cortège pour rappeler les dangers que représentent, selon elles, des centaines de jeunes hommes isolés installés au cœur de leurs quartiers.
À Londres, devant le Britannia International Hotel de Canary Wharf, la mobilisation a été plus tendue. La police métropolitaine a invoqué la section 14 du Public Order Act pour interrompre la manifestation et a procédé à six arrestations.
Parallèlement, un mouvement plus discret se développe : celui du « raising the colours ». Dans plusieurs villes, dont Birmingham, des habitants hissent des drapeaux britanniques et anglais sur les lampadaires et façades pour réaffirmer leur identité. Un geste perçu par certains universitaires comme un acte de résistance culturelle face à l’effacement national.
La classe politique sous pression
Le député conservateur Robert Jenrick s’est affiché aux côtés des manifestants d’Epping, dénonçant l’échec du gouvernement travailliste de Keir Starmer en matière de sécurité et de contrôle des frontières. Mais cette récupération ne convainc pas tout le monde : Nigel Farage et Reform UK rappellent que ce sont les gouvernements conservateurs successifs qui ont massivement recours aux hôtels depuis des années pour loger les clandestins, malgré leurs promesses de fermeté. Jenrick lui-même, ancien ministre de l’Immigration, avait défendu ce système avant d’opérer un virage opportuniste.
Pour le politologue Matthew Goodwin, ce mouvement ne doit pas être réduit à une simple agitation locale : « Il s’agit d’un acte de résistance contre l’immigration de masse, contre la décision des élites d’imposer des migrants au cœur des communautés, et contre la perte d’identité nationale. En hissant leur drapeau, les habitants affirment qu’ils existent, qu’ils appartiennent à cette terre et qu’ils refusent d’être effacés. »
Ces manifestations pacifiques mais déterminées traduisent une exaspération croissante au Royaume-Uni, où les promesses de contrôler les frontières se heurtent à la réalité d’un pays devenu l’un des points d’entrée privilégiés de l’immigration illégale en Europe.
Alors que les médias dominants s’empressent d’étiqueter ces habitants comme « extrême droite », il apparaît clairement qu’une partie du peuple britannique – des familles, des mères, des retraités – réclame simplement de vivre en sécurité et de retrouver la maîtrise de son destin collectif.
A significant number of British and English people are spontaneously “raising the colours” —flying Union Jack and St George’s Flags on their streets and outside their homes
This should be seen for what it is —an act of resistance against mass uncontrolled immigration, broken… pic.twitter.com/lZqyK2zQu2
— Matt Goodwin (@GoodwinMJ) August 17, 2025
Crédit photo : DR
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