L’Afrique réelle n°188 vient de sortir. Voici l’éditorial et le sommaire ci-dessous.
Sommaire du n°188 – Août 2025
Actualité :
– Algérie : règlements de comptes chez les janissaires
– Boualem Sansal condamné à cinq années de prison pour avoir rappelé qu’avant la colonisation, l’ouest algérien était marocain
– La CIJ donne raison à la Guinée Equatoriale dans son contentieux avec le Gabon au sujet des îles de Mbanié
Dossier :
L’embrasement du Sahel
Histoire :
– Les Berbères ont toujours peuplé l’Afrique du Nord
– Madagascar : l’insurrection de 1947 entre vérité et propagande
Editorial de Bernard Lugan : L’Algérie du Père Ubu
L’Algérie manque de tout. En dehors des hydrocarbures et des dattes, elle ne produit rien. Pas même le grain pour le couscous ou le concentré de tomates. Aussi, afin d’éviter l’explosion sociale, le gouvernement vient-il de légaliser la contrebande. Par le décret n°25-170 du 28 juin 2025, les « auto-importateurs », lire les « trafiquants-entrepreneurs », sont désormais autorisés à importer jusqu’à 24.000 euros de marchandises par mois. Certes, mais comme il est interdit de sortir de son compte bancaire plus de 7.500 euros par an, le « trafiquant-entrepreneur » va donc acheter sur le marché parallèle ses euros à un taux deux fois supérieur au taux officiel. Début juillet, la Banque d’Algérie affichait ainsi un euro à un peu plus de 150 dinars quand le marché parallèle le proposait à un peu plus de 270 dinars.
Puis, le « trafiquant-entrepreneur » va déposer ses précieux euros sur un compte régulier ouvert en devises, et sans que la banque l’interroge sur l’origine de cet argent.
Or encore, dans ce royaume du Père Ubu qu’est l’Algérie, le décret du 28 juin 2025 impose aux auto-importateurs de ne pas être salariés, commerçants ou bénéficiaires d’aides sociales.
Conclusion, seuls les inactifs sont donc autorisés à devenir officiellement « trafiquants-importateurs ».
Mais comment des chômeurs ou des inactifs peuvent-ils justifier d’être porteurs de 24.000 euros en espèces ? En réalité, c’est le blanchiment et le recyclage des fonds occultes qui est donc désormais officiellement possible… Enfin, comme l’Algérie doit importer tout ce qui permet de nourrir, habiller, soigner et équiper sa malheureuse population, et alors que l’urgence serait de soutenir la diversification et les productions locales, des milliers de « trafiquants-entrepreneurs » vont donc achever de tuer ce qui reste de commerce licite puisque la contrebande officialisée est plus rentable que l’entreprise…
Dans ce numéro, un article est consacré à une découverte importante au sujet de l’indigénéité des Berbères. L’analyse génétique de deux momies naturelles datées de 7000 ans montre ainsi que :
1) Ces proto-Berbères n’ont aucune trace génomique sud-saharienne, c’est-à-dire avec les actuelles populations noires.
2) Qu’ils sont génétiquement apparentés à l’homme de Taforalt qui vivait au Maroc il y a environ 15000 ans, et dont l’ADN ne montre aucune trace de gènes sudsahariens ou associés à des populations du Levant, mais qui, en revanche, avait des liens légers avec l’homme de Néandertal européen.
Comme ils remplissent tous les critères de l’ONU, à savoir l’antériorité, l’identité distincte, l’auto-identification par rapport au territoire, leur statut de Peuple autochtone qui est une évidence scientifique, vient encore d’être renforcé par la génétique.
Conclusion : les Berbères forment bien le socle ancien de la population de l’Afrique du Nord.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
5 réponses à “L’Algérie du Père Ubu. L’Afrique réelle n°188 vient de sortir”
je ne sais pas qui touche du fric, mais cela aurait dû être réglé depuis plus de 30ans, ils n’ont rien à nous apporter que des emmerdes ! on se laisse pissé dessus, et on y revient !
Utile rappel de la réalité algérienne.
Ce que dit Bernard Lugan est l’ENTIERE VERITE…mais les Gauchistes ne veulent pas l’admettre, ils préfèrent garder leurs oeillères..Mon frère est retourné dans son pays natal en 1972, c’est-à-dire 10 ans après »l’indépendance », et il nous a raconté que plus rien ne fonctionnait en Algérie: pas d’électricité, pas d’eau, pas de taxi, les hôtels étaient pleins de cafards…les Algériens avaient abandonné les belles cultures que les Pieds-Noirs avaient faites, etc……
Les pseudos spécialistes de l’Algérie aiment parler comme s’ils détenaient la vérité absolue. Ils enchaînent les clichés et les demi-connaissances, sans jamais avoir pris le temps de comprendre la profondeur historique et identitaire de ce pays. Ils racontent que l’Algérie aurait toujours été “arabe”, comme si l’histoire commençait avec la colonisation ou la guerre d’indépendance
La réalité est beaucoup plus complexe bien avant l’arrivée des Arabes, la Numidie existait déjà, avec ses royaumes, ses rois, ses batailles contre Rome, ses négociations diplomatiques. Jugurtha, Massinissa, ce ne sont pas des noms inventés mais des figures fondatrices. Le peuple amazigh, racine profonde de l’Afrique du Nord, n’a jamais cessé d’exister malgré toutes les tentatives de domination et d’effacement.
Et paradoxalement, c’est la colonisation française qui a donné un coup de pouce à l’arabisation forcée. Pourquoi ? Parce qu’un peuple divisé est plus facile à contrôler. Mettre en avant une identité “arabe” uniforme permettait d’étouffer les révoltes berbères, d’éteindre les revendications culturelles, et de briser la continuité historique.
Ces prétendus experts parlent d’Algérie comme d’un simple produit du monde arabe, mais oublient qu’avant que la France ne devienne “une grande puissance”, elle n’était qu’un ensemble de tribus barbares vues comme arriérées par Rome. Ironie de l’histoire : les mêmes qui jugent aujourd’hui les autres peuples oublient leur propre passé.
L’Algérie, ce n’est pas une étiquette posée par Paris ou par Le Caire, c’est une mosaïque façonnée par des siècles de résistances, de cultures et de métissages. Les vrais spécialistes sont ceux qui écoutent son histoire de l’intérieur, pas ceux qui la réduisent en slogans faciles pour briller dans un plateau télé.
on voit toujours des pseudos spécialistes parler de l’Algérie comme s’ils détenaient la vérité. Ils prétendent qu’avant la colonisation française, il n’y avait “rien”, pas de civilisation, pas d’histoire. Mais alors, une question simple : si l’Algérie n’avait pas d’histoire avant 1830, pourquoi Rome a négocié avec les rois berbères ? Pourquoi Massinissa et Jugurtha ont mené des guerres et des alliances contre Rome et Carthage ?
Encore plus troublant pour ces faux experts : pourquoi trouve-t-on en Algérie plus de sites antiques qu’en France ? De Timgad à Tipasa, de Djemila à Cirta, l’Algérie est couverte de vestiges qui témoignent d’une vie organisée, d’une civilisation urbaine et d’une puissance politique bien avant que la France n’existe.
La vérité, c’est que la civilisation amazighe est beaucoup plus ancienne que la France. Elle s’étendait de l’Égypte jusqu’aux îles Canaries, et existe toujours aujourd’hui à travers la langue et les traditions vivantes. Pendant que Paris n’était qu’un marécage gaulois, l’Algérie connaissait déjà des royaumes, des cités, une culture raffinée.
Alors quand ces pseudos experts français viennent dire que l’Algérie est un “pays arabe inventé récemment”, ils effacent non seulement l’amazighité, mais aussi la logique historique.