Suppression de jours fériés : 84 % des Français disent non à Bayrou

Alors que la conférence de presse de François Bayrou a lieu ce lundi, l’opinion a tranché : la suppression de deux jours fériés pour boucler le budget 2026 est massivement rejetée. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, publié le 24 août, 84 % des Français s’y opposent, malgré l’argument d’un gain évalué à 4,2 milliards d’euros sur les 44 milliards d’économies visés. Le Premier ministre avait proposé de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai, jour de commémoration de la victoire des Alliés en 1945.

Dans le détail, l’hostilité ne faiblit pas même si l’on n’en supprime qu’un seul : 83 % des sondés restent contre. Huit Français sur dix estiment qu’une telle mesure reviendrait à un « impôt déguisé », tandis que 66 % ne voient pas le rapport entre le fait de travailler plus et l’amélioration de la dette et des déficits. Chez les actifs, le rejet grimpe à 87 %. Le président d’Odoxa, Gaël Sliman, souligne dans Le Parisien : « Les Français n’en veulent pas. Ils tiennent à leur équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle et cette mesure est vécue comme une violence et un préjudice. » L’enquête, menée en ligne les 20 et 21 août auprès de 1 004 personnes selon la méthode des quotas, sert d’avertissement clair à l’exécutif.

Politiquement, le rejet est transversal. D’après le sondage, 72 % des sympathisants des Républicains, 91 % de ceux du Rassemblement national, mais aussi l’écrasante majorité des électeurs de gauche se disent opposés. Autrement dit, l’idée ne fédère aucune majorité de substitution, un vrai casse-tête pour le gouvernement déjà sous la menace d’une motion de censure et confronté à des appels à bloquer le pays le 10 septembre prochain.

Reste la réalité concrète de la mesure : supprimer le 8 mai et le lundi de Pâques, ce n’est pas seulement rogner des « ponts » devenus populaires, c’est aussi priver les salariés de deux rares soupapes dans une année où les jours fériés en semaine ne sont déjà pas si nombreux. Pour beaucoup, le pays n’est pas en déficit de travail mais en déficit de résultats, et les économies promises paraissent bien maigres au regard de l’effort demandé. L’exécutif met en avant un plan « sérieux », mais l’effet dissuasif de l’annonce se lit déjà dans les courbes d’opinion.

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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