Scanners médicaux. Quand l’excès de radiations pourrait accroître le risque de cancer notamment chez les personnes obèses

Le scanner (ou tomodensitométrie – CT scan) est aujourd’hui l’un des examens les plus utilisés en médecine moderne. Il permet de visualiser avec précision l’intérieur du corps sans avoir recours à la chirurgie. Douleurs persistantes, suspicion de tumeur, traumatisme interne : le scanner s’est imposé comme un outil de diagnostic rapide et fiable.

Mais derrière cette avancée se cache une inquiétude grandissante. Des études récentes montrent que la dose de rayonnements émise par certains scanners serait en forte hausse, exposant les patients à des risques accrus, notamment de cancer.

Des doses trop élevées en augmentation

Deux travaux publiés dans le British Journal of Radiology et dans le Journal of Emergency Medicine mettent en évidence une tendance préoccupante : les examens délivrant une dose supérieure ou égale à 50 millisieverts – un seuil où les risques de cancers radio-induits deviennent significatifs – ont augmenté de 244 % depuis 2017.

La situation est particulièrement marquée dans les services d’urgence : entre 2019 et 2022, la proportion de scanners à forte dose a quasiment doublé dans un grand hôpital universitaire, passant de 0,5 % à 0,92 % des examens. Cette hausse résulterait d’un manque de garde-fous techniques, de pratiques hospitalières inadaptées et de l’augmentation de l’obésité, qui oblige à recourir à plus de rayons pour obtenir des images nettes.

En effet, près de 80 % des scanners à forte dose recensés concernaient des patients en surpoids ou obèses. Dans un corps plus massif, il faut en effet davantage de rayons pour traverser les tissus et obtenir une image exploitable. L’épidémie d’obésité, qui grandit en Europe comme aux USA entraine une exposition accrue aux rayonnements médicaux, créant une « crise silencieuse » où un problème de santé publique en alimente un autre.

Quels risques pour la santé ?

Un individu est exposé en moyenne à 3 millisieverts de radiation naturelle par an (provenant de l’environnement). À titre de comparaison, un scanner cardiaque peut atteindre 16 millisieverts, soit l’équivalent de plus de cinq années d’exposition naturelle.

Au-delà de 50 millisieverts, les études montrent une corrélation plus nette avec des risques de mutation cellulaire et de cancers (poumon, sein, colon, moelle osseuse…). Le danger reste faible pour un examen isolé, mais il augmente avec la multiplication des scans au cours de la vie d’un patient.

Les experts rappellent que lorsqu’un scanner est justifié médicalement, ses bénéfices dépassent largement les dangers potentiels. Mais ils insistent sur la nécessité de :

  • privilégier des alternatives (IRM, échographie) quand elles sont possibles ;
  • demander si l’hôpital dispose de protocoles adaptés au poids du patient ;
  • vérifier si l’examen ne peut pas être réalisé avec une dose réduite ou avec un appareil récent utilisant des logiciels d’optimisation ;
  • conserver un carnet personnel des examens afin d’éviter les doublons.

Certains hôpitaux disposent de scanners « basse dose » ou « ultra-basse dose », capables de réduire l’exposition de 30 à 50 % sans perte de qualité. Mais ces dispositifs restent encore sous-utilisés.

Si la majorité des scanners restent sans danger immédiat, la progression des examens à haute dose et la banalisation de leur usage soulèvent un enjeu de santé publique. Comme le soulignent les chercheurs, si les pratiques actuelles se poursuivent, les cancers liés à l’imagerie médicale pourraient représenter jusqu’à 5 % des nouveaux cas chaque année dans les décennies à venir.

La question posée est donc claire : comment continuer à bénéficier de cette technologie indispensable tout en éviter la sur-exposition ? Pour les médecins, cela passe par une meilleure régulation et une adaptation des protocoles. Pour les patients, par une vigilance accrue et le droit d’interroger leur praticien sur la nécessité et les conditions de chaque examen.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.. 

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Une réponse à “Scanners médicaux. Quand l’excès de radiations pourrait accroître le risque de cancer notamment chez les personnes obèses”

  1. Tenand dit :

    Bonjour En temps que radiesthsiste il y a plusieurs années que je me suis aperçu que le scanner est radioactif La crirad etant adherent a cette époque ne m avait contredit

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