Le festival Breskebil, organisé du 19 au 21 septembre à Douarnenez par l’association Rhizomes, se retrouve au cœur d’une vive polémique. La traductrice et journaliste Bérengère Viennot, connue notamment pour son essai La langue de Trump (2019), dont on ne peut pas dire qu’il fût un essai fasciste, a été déprogrammée par les organisateurs en raison de prises de position publiées sur le réseau X (ex-Twitter).
Initialement invitée à participer à une rencontre intitulée « Dans la langue du chaos », aux côtés d’Olivier Mannoni, elle a reçu le 9 septembre un message l’informant que ses propos « révoltaient profondément » l’association et allaient à l’encontre de ses valeurs, notamment sur la question de la Palestine. La décision a entraîné le retrait de son confrère Olivier Mannoni, qui a refusé de participer sans elle, provoquant l’annulation pure et simple de la rencontre.
Pour Bérengère Viennot, cette éviction ne relève pas d’un désaccord mais d’une véritable atteinte à la liberté d’expression. Elle y voit un « délit d’opinion » : « J’écris sur la montée de l’antisémitisme et sur le Hamas, mais je n’ai jamais tenu de propos hostiles aux Palestiniens », a-t-elle déclaré au Télégramme. Elle se dit inquiète d’un climat où les divergences ne donnent plus lieu au débat, mais à l’exclusion pure et simple.
Cette affaire survient quelques semaines seulement après la déprogrammation, puis la reprogrammation sous la pression, de l’essayiste Raphaël Enthoven au festival de Besançon.
Des subventions publiques en jeu
Au-delà du cas individuel, cette décision soulève une question majeure : peut-on, avec de l’argent public, financer des festivals qui pratiquent l’exclusion idéologique ? Car l’association Rhizomes revendique sur son site Internet bénéficier du soutien de multiples institutions : Région Bretagne, Département du Finistère, Ville de Douarnenez, DRAC Bretagne, ainsi que plusieurs fondations. Autrement dit, ce sont les contribuables qui financent en partie cet événement littéraire. C’est Nicolas qui paie diraient certains.
Or, en excluant une invitée en raison de ses prises de position, le festival brouille la frontière entre liberté artistique et censure politique. L’argent du contribuable sert-il à encourager le débat et la pluralité, ou à sélectionner les voix jugées conformes par une association militante ?
Si Rhizomes justifie sa décision par la défense de ses « valeurs », de nombreux observateurs s’inquiètent d’une tendance grandissante : la réduction de l’espace du débat au profit d’une morale politique exclusivement gauchiste. En théorie, la culture financée par des fonds publics devrait être un espace de confrontation, d’échange et de pluralité. Dans les faits, certaines structures choisissent d’écarter des voix jugées trop dérangeantes.
Cette affaire, qui agite déjà les réseaux sociaux, pourrait ouvrir un débat plus large : faut-il conditionner l’attribution de subventions publiques au respect strict de la liberté d’expression et de la pluralité des opinions dans les festivals culturels ? Ou ne faut il pas tout simplement laisser le public financer qui il veut financer, et économiser ainsi l’argent public en évitant de l’attribuer à des festivals qui célèbrent l’entre-soi idéologique ?
NDLR : en 2023, l’association a reçu 1000 euros de la commune de Trédion, 6000 euros de la commune de Douarnenez, manifestement renouvelée chaque année, 19 000 euros en 2024 de la part de la région Bretagne;
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