Une nouvelle bande dessinée, par un témoignage poignant, dénonce les conditions de vie des femmes en Iran.
En Iran, selon la loi islamique, le père de famille, parce que propriétaire du sang de ses enfants, ne peut pas être poursuivi pénalement s’il s’en prend à eux. Mansoureh a neuf ans. Elle vit ainsi dans la crainte de son père, violent et autoritaire. Sa peur est constante. Sa mère coud son voile pour célébrer son Jashn-e Taklif, qui marque officiellement le passage de l’enfance à l’âge adulte. Elle est ainsi en âge de se marier. La société peut aussi la punir. Mansoureh sait que ses cousines ont été exécutées à quinze et seize ans pour avoir été trouvées en possession d’un tract dissident. Leur tante a même dû payer les balles qui les avaient tuées. Mansoureh découvre que la vie de son frère est différente : tandis que lui jouit de la liberté de s’habiller comme il l’entend, elle ne connait que des interdictions. Dans sa propre maison, elle ne se sent jamais libre ni en sécurité. Les femmes, à cause de leurs corps, sont privées de liberté pour ne pas « attiser » le désir des hommes. A l’école iranienne, ses dessins ne sont même pas publiés car jugés « trop féminins et trop faibles »…
La scénariste-dessinatrice Mansoureh Kamari nait et grandit à Téhéran, en Iran. Elle obtient un diplôme en dessin industriel. Après son arrivée en France en 2011, elle poursuit ses études en cinéma d’animation aux Gobelins à Paris. Depuis 2015, elle travaille pour les studios d’animation en tant que dessinatrice de personnages, en France et à l’étranger. Les lignes qui tracent mon corps est son premier album de bande dessinée.
Mansoureh Kamari se souvient de son enfance à Téhéran et révèle les interdictions multiples (rire, chanter, danser…), la possibilité d’être mariée à 9 ans, les agressions sexuelles répétées, dans la rue, le taxi, chez le médecin, à la fac… Elle explique pourquoi elle a fui l’Iran : éviter cette oppression permanente. Elle avoue admirer les femmes iraniennes pour leur courage et penser à elles chaque jour.
On se souvient qu’il y a trois ans, le 16 septembre 2022, la jeune Mahsa Amini avait été assassinée en prison par la police des mœurs iranienne pour « port de vêtements inappropriés ». Après son décès, la vague de manifestations, portée par des jeunes et des femmes, fut sévèrement réprimée par les autorités iraniennes…
Le trait de Mansoureh Kamari se concentre sur les expressions du visage avec élégance. Le décor est à peine esquissé. Chaque mouvement, chaque muscle, chaque regard est porté par la finesse de son dessin.
Le noir et blanc évoque l’austérité iranienne. La couleur n’apparaît que lorsque l’artiste, devenu adulte, en France, se remémore. Ce passage du noir et blanc à la couleur évoque sa nouvelle vie, de l’oppression vers la création artistique.
Kristol Séhec.
Ces lignes qui tracent mon corps, 200 pages, 24 euros. Editions Casterman.
Illustrations : DR
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Une réponse à “Ces lignes qui tracent mon corps, la bande dessinée qui dénonce la loi Islamique en Iran”
Bravo à cette femme qui montre l’esclavage des femmes qui pour eux ces bandits islamistes valent moins que des animaux que tous ces hommes subissent un jour la punition d’hallah pour leurs comportement rétrogrades et criminels.
Tout mon soutien à ces femmes