Jules César, connu pour son talent de stratège et de fin politicien, a également commis d’innombrables massacres lors de la conquête de la Gaule. Une bande dessinée révèle ainsi son côté obscur…
An 44 avant J-C. Le 14 mars. Caïus Julius César, alors Dictateur de Rome, se rend à un festin organisé par son ami Lépide, auquel sont invités ses douze fidèles les plus proches : son épouse Servilia, sa fille Junia Secunda, son fils adoptif Brutus, Marc Antoine, Cicéron… Allongés autour de mets, ils dressent le bilan des conquêtes menées par César. Puis Servilia demande à son époux de révéler tous les aspects de sa vie. Celui-ci commence par raconter sa naissance en juillet de l’an -100, au sein d’une famille de patriciens, son éducation… Mais ce sera son dernier repas. Le lendemain, il meurt, atteint de 23 coups de couteau. Par qui a-t-il été trahi ?
Alfred de Montesquiou est né à Paris en 1978. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris puis du master de journalisme de la Columbia Journalism School à New York, il devient
Grand reporter pour Paris Match et couvre les révolutions du Printemps arabe puis le conflit en Ukraine. Il est lauréat du Prix Albert Londres en 2012 pour ses articles sur la fin du régime de Kadhafi. Après sa série animée Jules, il réalise une adaptation en bande dessinée.
A cette fin, il a lu les écrits de César, dont bien sûr la Guerre des Gaules, les témoignages de ses contemporains, ses biographies… Il s’est également entouré des avis éclairés de 32 historiens, chacun spécialiste d’une période de la vie de César.
Il a bâti un scenario en 12 parties, découpé ainsi selon les grandes phases de la vie de César. Du jeune homme ambitieux aux victoires militaires, puis à la conquête du pouvoir, il brosse le portrait d’un stratège et politicien aguerri, mais terriblement cruel.
Le scénariste fait le choix de reprendre le procédé utilisé dans La Guerre des Gaules : c’est César qui raconte sa vie, en puisant fréquemment dans ses citations authentiques. L’une d’elles est révélatrice de sa stratégie de prise de pouvoir : « Avec de l’or, on a des soldats. Avec des soldats, on a de l’or ». César partage ainsi avec nous ses pensées. On découvre sa pauvreté de naissance, son humiliation face aux familles riches, sa fragilité physique… Il révèle que c’est grâce aux manœuvres de sa mère qu’il est nommé prêtre de Jupiter. Il explique comment, devenu un militaire, il va parfaire son éloquence grâce à un célèbre rhéteur grec, Molon de Rhodes. On découvre son premier massacre : pris en otage par des pirates, il est libéré puis revient pour tous les crucifier. Puis, partant de conquête en conquête, en Hispanie, en Gaule, contre les Helvètes et les Germains, il est parfois pris d’une fureur guerrière…
Né en 1973, Névil est storyboarder pour le cinéma et dessinateur de bande dessinée. Après avoir réalisé le storyboard de la série Jules (Planète+, 2024), c’est tout naturellement lui qui est choisi pour la partie graphique de cette bande dessinée. Par sa mise en page, les joutes oratoires sont bien rendues. Son trait semi-réaliste reconstitue avec précision tant la guerre des Gaules que la vie romaine.
La colorisation soignée est signée Vérane Otéro.
Les treize pages de notes en fin d’album précisent certains faits historiques.
Moi, Jules César. 253 pages, 28 euros. Editions Allary.
Kristol Séhec.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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