Quand Sam Altman « vole » une carte graphique : la vidéo virale créée avec Sora 2

Lancé cette semaine par OpenAI, le nouveau modèle de génération vidéo et audio Sora 2 n’a pas tardé à faire parler de lui… et à ses dépens. Une séquence virale montre en effet Sam Altman, le PDG d’OpenAI, en train de voler une carte graphique (GPU) dans un magasin Target, avant d’être interpellé par un vigile.

Bien entendu, Altman n’a jamais commis ce larcin : il s’agit d’une vidéo générée par intelligence artificielle grâce à Sora 2. On y voit pourtant le dirigeant de l’entreprise supplier : « S’il vous plaît, j’ai vraiment besoin de ça pour l’inférence de Sora. Cette vidéo est trop bonne. »

Une création maison devenue virale

Selon le site spécialisé Tom’s Hardware, cette vidéo aurait même été réalisée par un employé d’OpenAI, désireux de tester les capacités de la plateforme. Résultat : la séquence a envahi les réseaux sociaux et figure déjà parmi les contenus les plus partagés sur la nouvelle application mobile de Sora 2, qui intègre une fonction de partage proche de TikTok.

Le seul indice permettant de deviner qu’il s’agit d’un contenu artificiel est d’ailleurs minime : une boîte de GPU qui se déplace de manière légèrement incohérente à l’arrière-plan. Pour le reste, le réalisme est saisissant.

L’ironie de la scène n’a échappé à personne. OpenAI avait connu par le passé une pénurie de cartes graphiques qui avait retardé le lancement de GPT-4.5. Et l’entreprise prévoit désormais d’acquérir plus d’un million de GPU d’ici la fin de l’année, avec un objectif à long terme fixé à… 100 millions. Voir Altman, même en version numérique, contraint de « voler » un GPU, amuse autant qu’il rappelle la dépendance colossale des grands modèles d’IA à ce matériel rare et coûteux.

Derrière le gag, la vidéo met en lumière un enjeu plus sérieux : la frontière de plus en plus floue entre réalité et fiction. Les images produites par Sora 2 atteignent un tel degré de réalisme qu’il devient difficile, pour un spectateur lambda, de distinguer la vérité de la simulation.

Sora 2 : l’intelligence artificielle qui fait trembler Hollywood

Avec Sora 2, inutile de passer par un studio, des acteurs ou des mois de tournage : il suffit de décrire la scène souhaitée, et le logiciel génère en quelques minutes une vidéo réaliste. Des internautes se sont déjà amusés à intégrer des personnages sous copyright — comme Pikachu dans Il faut sauver le soldat Ryan — démontrant la facilité avec laquelle l’outil manipule images et sons déjà présents dans ses bases d’apprentissage.

S’il reste encore quelques imperfections (dialogues approximatifs, bugs visuels perceptibles uniquement au ralenti), le réalisme global impressionne. Au point de nourrir un véritable vent de panique à Hollywood, où l’on redoute que producteurs, réalisateurs et acteurs deviennent rapidement… optionnels.

Un cauchemar juridique en perspective

La question des droits d’auteur est centrale. Que se passe-t-il si un utilisateur demande une scène avec Scarlett Johansson, Mickey Mouse et un sabre laser de Star Wars ? Techniquement, Sora 2 peut le faire. Mais est-ce légal ? Les juristes sont divisés. Certains invoquent le « fair use » tant que les créations ne sont pas commercialisées, mais les détenteurs de licences ne veulent pas entendre parler d’une utilisation gratuite de leurs propriétés intellectuelles.

Faute de précédent juridique, l’IA évolue dans un far west législatif. Les majors réclament déjà des systèmes d’« opt out » pour exclure leurs œuvres de l’entraînement des modèles. Mais beaucoup estiment que ces garde-fous arriveront trop tard et que la technologie aura toujours plusieurs coups d’avance.

Sora 2 n’est pas encore ouvert à tous. Le programme reste en phase restreinte, disponible uniquement pour les détenteurs de comptes ChatGPT triés sur le volet, aux États-Unis et au Canada. Mais cette limitation pourrait n’être que provisoire.

Pour certains commentateurs, nous vivons un tournant. Le magazine Slate, pourtant peu suspect de conservatisme, évoque « un moment existentiel » pour l’art et le cinéma. Selon ses auteurs, si les artistes ne posent pas de limites dès maintenant, l’humanité même de la création artistique pourrait être balayée par des contenus générés en masse par des logiciels.

Sora 2, présenté par ses créateurs comme « le modèle le plus précis et le plus réaliste jamais développé par OpenAI », ouvre donc une double perspective : celle d’un outil d’une puissance inédite pour démocratiser la création visuelle, et celle d’un séisme pour tout un secteur déjà fragilisé.

À l’heure où les contenus falsifiés – « deepfakes » – peuvent être utilisés à des fins politiques ou criminelles, ce type de production souligne à la fois le potentiel créatif de l’IA et les dangers liés à sa banalisation.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..

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