Une étude menée par le cabinet comptable en ligne ACASI vient bousculer une idée reçue très ancrée dans l’esprit des Français : non, devenir indépendant ne signifie pas forcément gagner moins. Au contraire, à métiers équivalents, les freelances et travailleurs indépendants gagneraient en moyenne 96 % de plus que les salariés.
Une perception à contre-courant de la réalité
Interrogés sur leur vision du travail indépendant, plus d’un Français sur deux (53 %) estime qu’il toucherait moins d’argent s’il quittait le salariat.
Dans le détail, 32 % pensent même que leur revenu serait « beaucoup moins élevé » et 21 % « légèrement moins élevé ». À l’inverse, seuls 18 % anticiperaient une hausse de revenus s’ils passaient en freelance.
Cette perception, largement pessimiste, s’explique par la peur de l’instabilité financière, mais aussi par une méconnaissance du fonctionnement des revenus indépendants.
Pourtant, les données collectées par ACASI et recoupées avec les statistiques de l’INSEE et de l’Urssaf montrent une toute autre réalité.
Des écarts impressionnants selon les secteurs
Les indépendants restent majoritairement concentrés dans six grandes familles professionnelles : services aux entreprises (26 %), services aux particuliers (22 %), santé (15 %), commerce (15 %), construction (12 %) et industrie (5 %).
Et dans tous ces domaines, les revenus nets des indépendants surpassent ceux des salariés comparables.
Quelques exemples parlants :
- Conseil aux entreprises : 127 000 € nets annuels pour un consultant indépendant, contre 67 000 € pour un salarié du même niveau (+89 %).
- Commerce et artisanat : 75 800 € contre 29 200 € (+159 %).
- BTP : 71 000 € contre 31 000 € (+129 %).
- Santé (infirmiers, sages-femmes) : 82 400 € contre 42 000 € (+96 %).
- Transports et logistique : 59 700 € contre 33 800 € (+77 %). Même dans les services à la personne, souvent perçus comme moins rémunérateurs, l’écart reste positif (+28 %).
Selon Jonathan Cohen, fondateur d’ACASI, cet avantage s’explique par la structure même des revenus :
« Les indépendants, lorsqu’ils sont bien installés, perçoivent directement la valeur de leur travail. Les salariés, eux, dépendent d’une hiérarchie et d’un cadre collectif qui limitent mécaniquement la rémunération. »
Malgré ces écarts favorables, la majorité des salariés hésite encore à franchir le pas. 61 % disent avoir peur de devenir indépendants, dont près d’un sur deux « clairement ».
Les freins identifiés sont éloquents :
- L’incertitude des revenus arrive en tête (82 %) ;
- suivie par l’isolement et les difficultés à le gérer psychologiquement (77 %) ;
- et la gestion administrative ou comptable (71 %).
Les autres motifs invoqués sont la perte des avantages du salariat (mutuelle, chômage, RTT, intéressement) et la peur de ne pas trouver suffisamment de clients.
Des salariés qui cherchent à être rassurés
Pour sauter le pas, la plupart des salariés aimeraient des garanties :
- 89 % voudraient avoir un ou plusieurs contrats déjà signés avant le lancement ;
- 71 % demanderaient l’aide d’une plateforme pour trouver des missions ;
- 68 % apprécieraient un mentorat ou un accompagnement par un pair.
Cette volonté de sécurité montre que la peur du risque entrepreneurial reste profondément ancrée dans la culture française, marquée par des décennies de valorisation du statut salarié.
Derrière ces chiffres, se dessine un basculement progressif : celui d’un monde du travail où l’indépendance attire de plus en plus, mais où le frein culturel demeure puissant, pas aidé par la bureaucratie française anesthésiante, écrante. L’étude d’ACASI montre que l’attrait financier de la liberté professionnelle est bien réel — mais encore freiné par une société qui continue de valoriser la stabilité sur la prise de risque.
Et si les nouvelles générations, moins attachées au CDI, finissent par franchir le pas, le salariat pourrait perdre son monopole culturel sur le travail en France.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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Une réponse à “Freelances : les indépendants gagnent presque deux fois plus que les salariés”
Vingt ans d’artisanat dans le bâtiment tout corps de métiers, sans ouvriers, mon épouse comme conjoint collaborateur, très souvent sur les chantiers avec moi. Très bien équipé en outillage et engins. Très bien gagné ma vie, de longues journées de travail mais ça a toujours été un plaisir de se lever pour aller travailler. Deux mois et demi de vacances par an avec des voyages à l’étranger. Pour celà une gestion rigoureuse, des fournisseurs bien ciblés, des achats bien pensés, des devis bien étudiés, des soirées et des fins de semaines souvent passées à faire des plans, des commandes, des devis et des factures, mais au final j’ai pris beaucoup de plaisir dans ma vie professionnelle. Revers de la médaille, il faut prévoir sa retraite car elle est basée sur le plafond annuel de la sécurité sociale, qui était, au moment de ma prise de droits de 35600€, alors que je cotisais sur une base de revenus annuels de 60000€. Retraite servie 1450€. Bref, pour quelqu’un qui en veut c’est c’est super.