Alors que le marché français de l’emploi continue de se contracter, l’industrie navale tire son épingle du jeu. Selon le baromètre 2025 d’HelloWork, le secteur enregistre une progression spectaculaire de +18 % des offres d’emploi au troisième trimestre, portée par les grands chantiers de l’Ouest, notamment en Pays de la Loire et en Bretagne. Une rare éclaircie dans un contexte économique et social tendu.
Les chantiers de l’Ouest à plein régime
Sur les 1 218 offres publiées entre juillet et septembre, près de sept sur dix concernent la Bretagne historique, moteur historique de la construction navale avec Saint-Nazaire en tête. La Bretagne administrative suit avec 12 % des offres, affichant même une hausse de 37 % sur un an.
Les profils les plus recherchés reflètent la vitalité technique du secteur : soudeurs, chaudronniers, techniciens méthodes et CFAO sont parmi les métiers les plus demandés. À l’inverse, la région PACA enregistre une baisse de 15 %, confirmant le recentrage de l’activité vers la façade atlantique.
Dans l’ensemble, le marché français du recrutement reste en repli, avec –8 % d’offres d’emploi sur un an tous contrats confondus. Les CDI chutent de 12 %, alors que les CDD bondissent de 18 %, signe que les entreprises privilégient la flexibilité dans un contexte incertain.
L’alternance, pourtant moteur de renouvellement des compétences, connaît un effondrement de 19 %, conséquence directe de la réduction des aides publiques et de la hausse des charges.
Cependant, après un été difficile, septembre laisse entrevoir une légère accalmie : la baisse s’est limitée à –6 %, contre –11 % au trimestre précédent.
Ouest et Grand Est en résistance, Nice fait figure d’exception
Le ralentissement n’épargne aucune région, mais l’intensité du recul varie fortement. L’Île-de-France limite la casse (–6,5 %), tandis que les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine plongent à –15 %. En revanche, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (–1 %) et le Grand Est (–5 %) montrent une certaine résilience.
Côté métropoles, Nantes et Toulouse subissent une forte contraction (–20 %), tout comme Bordeaux et Lille (–18 %). Nice fait figure de miraculée avec une hausse de 10 % des offres, seule grande ville à connaître une dynamique positive.
Le social et la santé en tête, mais l’industrie souffre
Les secteurs du soin et de l’accompagnement concentrent toujours un tiers des offres d’emploi. Infirmiers, aides-soignants et auxiliaires de vie demeurent parmi les profils les plus recherchés.
En revanche, les bureaux d’études et la R&D s’effondrent (–36 %), tout comme la production industrielle (–22 % à –33 % selon les branches). Le BTP, premier employeur en intérim, reste solide malgré un recul de 8 %.
Ce contraste illustre bien la situation actuelle : un marché du travail sous tension, mais où certains pôles industriels — notamment la construction navale et la maintenance maritime — continuent d’embaucher à rythme soutenu.
Dans un pays où le besoin en compétences techniques reste fort, la dynamique de l’industrie navale prouve que la réindustrialisation de l’Ouest n’est pas un vain mot. Tandis que d’autres filières s’essoufflent, les chantiers bretons et ligériens rappellent que le savoir-faire maritime français demeure un moteur d’emploi et de stabilité.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine