Les univers de Tolkien et de C.S. Lewis, autrefois célébrés pour leur imagination et leur profondeur morale, sont désormais accusés de “racisme”, de “colonialisme” ou de “propagande d’extrême droite”. Une nouvelle croisade universitaire tente de déconstruire les classiques de la fantasy britannique, révélant la fracture culturelle d’un monde qui ne croit plus à la beauté ni à la transcendance.
C’est devenu un rituel dans les universités anglo-saxonnes : chaque trimestre, un professeur “décolonial” redécouvre que J.R.R. Tolkien aurait écrit Le Seigneur des Anneaux pour glorifier l’homme blanc. À Nottingham, un module intitulé “Décoloniser Tolkien” prétend ainsi démontrer que les orques ou les peuples de l’Est de la Terre du Milieu symboliseraient des “personnes racisées” vues à travers le prisme d’un “chauvinisme ethnique”.
Autrement dit : le combat du Bien contre le Mal relèverait d’une hiérarchie raciale.
Même sort pour C.S. Lewis, l’auteur des Chroniques de Narnia, accusé de “stéréotypes orientalistes” pour avoir décrit un peuple fictif aux turbans orange et aux longues barbes. Le monde universitaire anglo-saxon, jadis consacré à la transmission du savoir, semble désormais obsédé par la traque du “péché originel blanc” jusque dans les contes pour enfants.
Tolkien, coupable d’avoir aimé l’Angleterre
Que reproche-t-on, au fond, à Tolkien ? Ni d’avoir fait l’apologie de la guerre, ni d’avoir défendu une idéologie : simplement d’avoir aimé son pays, sa culture et son héritage chrétien.
Son œuvre respire la nostalgie d’une Angleterre rurale et ordonnée — celle des jardins du Shire, des tavernes tranquilles et du thé partagé au coin du feu.
Mais dans un monde où l’enracinement est suspect et où l’amour du local passe pour une hostilité envers “l’Autre”, cet attachement à la patrie devient, pour certains, un délit idéologique. Les mêmes qui dénoncent le nationalisme trouvent pourtant poétique la destruction des frontières culturelles.
Ce qui dérange le plus les nouveaux censeurs, c’est le fond spirituel de ces récits.
Tolkien, catholique convaincu, voyait dans Le Seigneur des Anneaux une parabole sur la tentation, la chute et la rédemption. C.S. Lewis, dans Narnia, a fait d’Aslan, le lion sacrifié et ressuscité, une figure du Christ.
Cette morale claire, cette idée du Bien et du Mal comme réalités objectives, heurte un monde où tout doit être “fluide”, où les frontières morales sont aussi suspectes que les frontières géographiques. La fantasy contemporaine préfère désormais le cynisme et la grisaille morale, à l’image des séries où la violence et l’ambiguïté remplacent la lumière de la foi.
Le wokisme, ou la haine de la civilisation
Les attaques contre Tolkien ou Lewis ne sont pas anodines. Elles participent d’un mouvement plus large : celui d’une réécriture de l’histoire et de la culture occidentale.
Dans ce nouveau monde, Shakespeare est “trop blanc”, Beethoven “trop masculin”, et Tolkien “trop chrétien”. On ne juge plus la beauté d’une œuvre, mais son degré de conformité à la religion progressiste du moment.
Cette croisade pseudo-morale traduit surtout un vide : celui d’une époque qui ne croit plus à la transcendance, ni à l’idée de civilisation. L’imaginaire européen, fondé sur la quête du sens, est remplacé par un imaginaire victimaire où l’homme occidental doit s’excuser de son héritage.
Tolkien et Lewis n’ont pas seulement bâti des mondes : ils ont légué une boussole morale. Leur œuvre rappelle qu’il existe des vérités intemporelles, que la beauté et la fidélité à un idéal valent mieux que le relativisme et le ressentiment.
C’est précisément pour cela qu’ils dérangent : parce qu’ils rappellent, à travers la fiction, qu’une civilisation se meurt quand elle cesse d’aimer son propre récit. Et qu’à force de vouloir “décoloniser” le passé, certains finissent par détruire l’avenir.
Les orques de Tolkien ne sont pas racistes. Les lions de Narnia ne sont pas fascistes. Mais ceux qui veulent les bannir, eux, ont oublié ce qu’est un mythe : une boussole morale, un miroir de l’âme et un rempart contre la laideur du monde.
« Les contes de fées ne sont pas seulement faits pour les enfants, mais pour tout le monde qui cherche encore à comprendre le monde. » — (Tolkien, On Fairy-Stories, 1939)
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Une réponse à “Attaques contre Tolkien, CS Lewis…Quand la fantasy devient le nouveau champ de bataille idéologique”
Cette déconstruction existe, mais restons optimiste : elle a de moins en moins de suiveurs. Lisez l’article précédent de Balbino Katz. Bravo à Breizh Info pour cette matière ; peu de journaux auront donné de détail de l’arrêté au sujet de « la Digue », une toute petite brèche dans le confort de notre Préfet.