Santé. Une étude montre que les maladies des gencives pourraient presque doubler le risque d’AVC

Une mauvaise hygiène bucco-dentaire aurait des effets bien au-delà de la bouche : elle pourrait affecter le cœur et le cerveau.

Et si votre brosse à dents était aussi une arme contre l’AVC ?

Deux grandes études américaines viennent de confirmer un lien étroit entre la santé bucco-dentaire et le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Les personnes souffrant à la fois de caries et de maladies des gencives auraient presque deux fois plus de risques de subir un AVC que celles dont la bouche est saine.

Ces travaux, publiés dans la revue Neurology Open Access (Académie américaine de neurologie), soulignent une idée encore trop négligée : le soin des dents pourrait être un pilier de la prévention cardio-vasculaire.

Les gencives, miroir de la santé vasculaire

La maladie des gencives, ou parodontite, est l’un des troubles chroniques les plus répandus : près d’un adulte sur deux y serait confronté au cours de sa vie.
Elle commence souvent par une simple gingivite (rougeurs, saignements), mais si elle n’est pas traitée, l’inflammation gagne les tissus profonds, les dents se déchaussent, et les bactéries passent dans le sang.

Selon le neurologue Souvik Sen, de l’Université de Caroline du Sud, principal auteur de l’étude, « les personnes cumulant caries et maladie parodontale présentent un risque d’AVC augmenté de 86 % et un risque de maladie cardiaque accru de 36 %, par rapport à celles qui n’en souffrent pas ».
Même les patients n’ayant que la maladie des gencives voient leur risque d’AVC grimper de 44 %.

Les chercheurs ont suivi près de 6 000 adultes âgés en moyenne de 63 ans pendant plus de vingt ans.
Résultat : à peine 4 % des personnes ayant une bouche saine ont subi un AVC, contre 7 % de celles touchées par la parodontite et 10 % de celles cumulant gencives malades et caries.

Mais l’étude souligne aussi un facteur protecteur essentiel : les visites régulières chez le dentiste.
Celles et ceux qui consultaient pour des soins préventifs voyaient leur risque de parodontite et de caries chuter de plus de 80 %.

L’inflammation, passerelle entre bouche et cerveau

La seconde étude de l’équipe du Dr Sen s’est concentrée sur le cerveau lui-même.Elle a suivi plus de 1 100 personnes sur une période de 15 ans, combinant examens dentaires et IRM cérébrales.
Les résultats sont sans appel : les personnes souffrant de maladie des gencives à la quarantaine présentaient 56 % de risque supplémentaire de développer des lésions cérébrales microscopiques à la soixantaine.

Ces “taches blanches” visibles à l’IRM, appelées hyperintensités de la substance blanche, traduisent de petites zones de dégénérescence du tissu cérébral.

Elles sont associées à des troubles de la mémoire, de l’équilibre ou à un ralentissement des fonctions cognitives.

« L’inflammation chronique liée à la bouche atteint les petits vaisseaux sanguins du cerveau, explique le Dr Sen. Elle provoque des microdommages invisibles pendant des années avant l’apparition des premiers signes de déclin cognitif. »

Quand les bactéries de la bouche remontent au cerveau

Chaque fois que l’on brosse ou que l’on passe le fil dentaire, de minuscules ouvertures se créent dans la gencive.

Chez les personnes en bonne santé, elles se referment vite. Mais en cas d’inflammation, ces microplaies deviennent des portes d’entrée pour les bactéries.

Celles-ci passent dans le sang, où elles stimulent le système immunitaire et libèrent des molécules inflammatoires susceptibles d’endommager les parois des artères.

Cette inflammation permanente favorise la formation de plaques d’athérome et augmente la coagulation du sang, deux processus directement impliqués dans les AVC.

Des analyses ont même retrouvé des bactéries buccales dans les caillots prélevés chez certains patients victimes d’AVC.

Des gestes simples pour protéger ses vaisseaux

Faut-il pour autant paniquer à chaque saignement de gencive ?

Pas nécessairement, mais les chercheurs insistent sur l’importance des gestes d’hygiène quotidiens :

  • se brosser les dents deux fois par jour au minimum ;
  • passer le fil dentaire ou les brossettes interdentaires après les repas ;
  • consulter son dentiste tous les six mois pour un détartrage et un contrôle.

« Des gencives qui saignent ne sont pas normales, rappelle la dentiste américaine Allison Wilson. C’est souvent le premier signe d’une gingivite, et elle est réversible à condition d’agir rapidement. »
Car une fois que la plaque dentaire se transforme en tartre, seule une intervention professionnelle peut la retirer.

Les deux études ne prouvent pas que la maladie des gencives cause directement les AVC ou les lésions cérébrales, mais elles confirment un lien biologique solide entre bouche, cœur et cerveau.

our les auteurs, la prévention bucco-dentaire doit désormais être considérée comme une composante à part entière de la santé cardiovasculaire.

« Un sourire en bonne santé, conclut le Dr Sen, c’est aussi un cerveau mieux protégé. »

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Une réponse à “Santé. Une étude montre que les maladies des gencives pourraient presque doubler le risque d’AVC”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    Les deux études ne prouvent pas que la maladie des gencives cause directement les AVC ou les lésions cérébrales, mais elles confirment un lien biologique solide entre bouche, cœur et cerveau. Voilà qui est quand même étonnant, quoi, il y aurait un lien biologique entre la bouche, le coeur et le cerveau appartenant à un même organisme ? C’est vraiment stupéfiant et démontre l’ignorance crasse de la « recherche » Une fois de plus tout l’article repose sur une interprétation navrante. Ce n’est pas les problèmes de gencives qui transmettent au coeur et au cerveau, ces trois troubles sont liés et se forme « en même temps », comme dirait macron ! Les gencives ne sont que la vitrine de ce qui se passe aussi ailleurs, coeur et cerveau, du fait le l’inflammation due, vous m’en direz tant, à une alimentation qui est à la santé ce que les bombes sont à la paix ! Mais apparemment, les scientifiques, pour des raisons que ma raison n’ignore pas, continuent de séparer l’organisme en mille morceaux indépendants et de ne tenir aucunement compte du carburant organique ! Désolant et juteux pour le tiroir-caisse !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Sociétal

Garett Jones : « L’immigration de masse transforme en profondeur les économies et affaiblit les nations innovantes »

Découvrir l'article

Sociétal

La Furia : le magazine satirique de droite victime d’une censure d’État déguisée

Découvrir l'article

Local, Sociétal

Bretagne. Le Canon français trouve refuge au château de Blossac (35) : la force tranquille face à la tempête médiatique

Découvrir l'article

Santé

Santé cardiaque : augmenter le potassium réduirait de 25 % les troubles du rythme graves

Découvrir l'article

Santé

Réduire le risque de cancer sans devenir végétarien : l’équilibre plutôt que l’excès

Découvrir l'article

Santé

Mauvais sommeil : votre cerveau pourrait vieillir plus vite, selon une vaste étude

Découvrir l'article

Santé

Alzheimer : derrière les chiffres, le rôle décisif et méconnu des aidants

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Quand Wikipédia parle de Breizh-Info : erreurs, mensonges et calomnies sont au rendez-vous

Découvrir l'article

Santé

AVC : une urgence médicale toutes les 40 secondes, mais largement évitable

Découvrir l'article

Santé

L’avenir des traitements contre le cancer : horizons à 5 ans et 15 ans

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky