Le compte à rebours est lancé. À partir du 29 novembre 2025, la planète biathlon reprend vie sous les flocons d’Östersund, pour une saison qui s’annonce dantesque. Neuf étapes, cinquante-huit courses, des relais à couper le souffle et une escale olympique historique à Milan-Cortina en février : le menu de cet hiver 2025-2026 est royal.
Entre Östersund et Oslo-Holmenkollen, en passant par Le Grand-Bornand, Ruhpolding ou Kontiolahti, les meilleurs biathlètes du monde vont s’affronter sur un rythme effréné. Les Jeux olympiques en plein cœur de saison, du 6 au 22 février, ajoutent une dimension mythique à ce calendrier déjà surchargé.
L’an dernier, une page s’est tournée : Johannes Thingnes Bø, quintuple vainqueur du globe de cristal et légende norvégienne du biathlon, a disputé sa dernière saison. Son frère Tarjei avait déjà quitté la scène, refermant ainsi un chapitre de domination nordique long de plus d’une décennie.
Le trône est désormais vacant. Et derrière eux, une meute affamée s’élance. Le Norvégien Sturla Holm Lægreid, globe de cristal 2025, incarne la continuité glacée de l’école norvégienne : précis, calme, implacable.
Mais les Bleus, portés par un collectif solide, entendent bien redistribuer les cartes.
La saison dernière a été un mélange de confirmations, de surprises et de dominations collectives.
Chez les hommes, la Norvège a régné en maître avec une machine collective implacable : Sturla Holm Lægreid a remporté le globe de cristal général grâce à une régularité impressionnante (3 victoires, 12 podiums), tandis que Johannes Thingnes Bø a brillé en sprint et poursuite (4 victoires au total).
La France n’est pas en reste, avec Éric Perrot et Quentin Fillon Maillet qui ont enchaîné les podiums, et une équipe masculine invaincue en relais, hors championnats du monde (5 victoires).
Aux Championnats du monde, Bø a doublé sprint-poursuite, et Endre Strømsheim a surpris en mass-start.
Côté femmes, la France a explosé avec Lou Jeanmonnot comme grande révélation : 8 victoires individuelles (dont 4 en poursuite), vice-championne du monde en individuel, et un rôle clé dans les relais. Franziska Preuß (Allemagne) a remporté le globe général dans un combat serré (4 victoires, 13 podiums), devançant Jeanmonnot de justesse.
Elvira Öberg (Suède) a maintenu sa constance en mass-start. La France a dominé les relais (globe pour les deux équipes) et la Nations Cup, avec 13 médailles aux Mondiaux (6 en or). Des outsiders comme Tommaso Giacomel (Italie) ou Selina Grotian (Allemagne) ont créé des surprises avec des podiums inattendus. Globalement, la saison a vu une hausse des performances collectives, avec moins de chutes de forme et plus de compétitions serrées jusqu’au bout, comme le duel final à Oslo.
La Norvège sans les frères Bø : la fin d’une ère ?
C’est une petite révolution : pour la première fois depuis plus de dix ans, aucun Bø ne portera le dossard norvégien à temps plein.
Mais les Scandinaves ne manquent pas de ressources : Sturla Holm Lægreid, la régularité faite homme, règne désormais en patron, tandis que Sebastian Samuelsson (Suède) et Tommaso Giacomel (Italie) rôdent dans son ombre.
Le biathlon masculin entre dans une nouvelle ère, plus ouverte, plus imprévisible. Et les Français le savent : chaque course peut basculer sur une rafale mal ajustée.
Les allemandes et suédoises en embuscade
Chez les dames, l’Allemande Franziska Preuß, victorieuse du globe de cristal l’an passé, revient avec confiance. L’Allemagne renaît enfin après des années de creux, portée par une génération sérieuse, appliquée, affûtée.
Mais la menace la plus sérieuse viendra encore du Nord : les sœurs Hanna et Elvira Öberg rêvent d’un sacre à domicile aux JO. Leur duel avec les Françaises pourrait rythmer tout l’hiver, de Hochfilzen à Holmenkollen.
Quant à l’Italie, elle se présentera avec un duo de charme : Lisa Vittozzi, victorieuse en pré-saison sur roller-ski à Munich, et Dorothea Wierer, qui visera un dernier coup d’éclat avant de tirer sa révérence.
Les jeunes loups entrent en scène
Derrière les stars, une nouvelle génération pousse à grands pas.
Côté français, Gilonne Guigonnat, Paula Botet ou Corentin Jacob frappent à la porte de l’équipe A.
En Norvège, les entraîneurs testent déjà des talents U23 dans les camps d’Obertilliach. Et en Suède, le jeune Emil Nykvist – qui quitte pourtant l’équipe A – symbolise la transition vers un biathlon de plus en plus dense, où les 30 premiers peuvent gagner.
L’IBU encourage d’ailleurs cette ouverture : le nouveau système de points, les dossards U23 et les quotas élargis permettent à ces jeunes de se montrer plus tôt sur la scène mondiale.
Le programme complet :
Étape 1 : Ostersund 🇸🇪
- 29/11 : Relais dames (13H30)
- 29/11 : Relais hommes (16H20)
- 30/11 : Relais mixte simple (14H15)
- 30/11 : Relais mixte (16H30)
- 02/12 : Individuel dames (15H40)
- 03/12 : Individuel hommes (15H40)
- 05/12 : Sprint dames (16H00)
- 06/12 : Sprint hommes (15H30)
- 07/12 : Poursuite dames (13H30)
- 07/12 : Poursuite hommes (15H30)
Étape 2 : Hochfilzen 🇦🇹
- 12/12 : Sprint hommes (11H20)
- 12/12 : Sprint dames (14H15)
- 13/12 : Poursuite hommes (12H00)
- 13/12 : Relais dames (14H15)
- 14/12 : Relais hommes (12H00)
- 14/12 : Poursuite dames (14H45)
Étape 3 : Annecy-Le Grand Bornand 🇫🇷
- 18/12 : Sprint dames (14H15)
- 19/12 : Sprint hommes (14H15)
- 20/12 : Poursuite dames (12H15)
- 20/12 : Poursuite hommes (14H45)
- 21/12 : Mass start dames (12H15)
- 21/12 : Mass start hommes (14H45)
Étape 4 : Oberhof 🇩🇪
- 08/01 : Sprint hommes (14H10)
- 09/01 : Sprint dames (14H15)
- 10/01 : Poursuite hommes (12H00)
- 10/01 : Relais dames (14H25)
- 11/01 : Relais hommes (11H00)
- 11/01 : Poursuite dames (14H15)
Étape 5 : Ruhpolding 🇩🇪
- 14/01 : Relais dames (14H30)
- 15/01: Relais hommes (14H30)
- 16/01 : Sprint dames (14H30)
- 17/01 : Sprint hommes (14H30)
- 18/01 : Poursuite dames (12H30)
- 18/01 : Poursuite hommes (15H00)
Étape 6 : Nove Mesto 🇨🇿
- 22/01 : Individuel court hommes (18H15)
- 23/01 : Individuel court dames (18H15)
- 24/01 : Relais mixte simple (14H30)
- 24/01 : Relais mixte (16H30)
- 25/01 : Mass start hommes (14H15)
- 25/01 : Mass start dames (16H40)
Jeux olympiques Milan Cortina 🥇🇮🇹
- 08/02 : Relais mixte (14H05)
- 10/02 : Individuel hommes (13H30)
- 11/02 : Individuel dames (14H15)
- 13/02 : Sprint hommes (14H00)
- 14/02 : Sprint dames (14H00)
- 15/02 : Poursuite hommes (11H15)
- 15/02 : Poursuite dames (14H45)
- 17/02 : Relais hommes (14H30)
- 18/02 : Relais dames (14H45)
- 20/02 : Mass start hommes (14H15)
- 21/02 : Mass start dames (14H15)
Étape 7 : Kontiolahti 🇫🇮
- 05/03 : Individuel dames (17H05)
- 06/03 : Individuel hommes (17H05)
- 07/03 : Mass start dames (13H30)
- 07/03 : Relais hommes (15H45)
- 08/03 : Relais dames (13H30)
- 08/03 : Mass start hommes (16H15)
Étape 8 : Otepaa 🇪🇪
- 12/03 : Sprint hommes (15H15)
- 13/03 : Sprint dames (15H15)
- 14/03 : Poursuite hommes (13H30)
- 14/03 : Poursuite dames (15H30)
- 15/03 : Relais mixte simple (12H35)
- 15/03 : Relais mixte (14H40)
Étape 9 : Oslo Holmenkollen 🇳🇴
- 19/03 : Sprint dames (16H20)
- 20/03 : Sprint hommes (16H20)
- 21/03 : Poursuite dames (13H45)
- 21/03 : Poursuite hommes (16H15)
- 22/03 : Mass start dames (13H45)
- 22/03 : Mass start hommes (16H15)
Les enjeux olympiques : tout ou rien
Pour beaucoup, les JO feront ou déferont la saison. Les sélections s’annoncent âpres, les stratégies encore plus fines. Certains feront l’impasse sur des étapes pour arriver frais à Cortina, d’autres tenteront de tout jouer sur la dynamique.
Les relais mixtes, introduits dès 2014, seront encore au cœur de toutes les attentions : discipline imprévisible, elle symbolise à merveille l’équilibre entre tir et ski, entre talent individuel et force collective.
Les Français rêvent d’un triplé : un titre individuel, un relais et un podium mixte.
Le biathlon, c’est cette alliance rare de la rigueur et de la folie : la neige comme théâtre, le souffle court, le tir qui tranche. Un sport d’endurance et de nerfs, d’erreurs et de miracles.
Chaque hiver, il attire de nouveaux passionnés, parce qu’il raconte ce que peu de disciplines savent encore dire : la fragilité du héros.
Et cette saison 2025-2026, plus que jamais, s’annonce comme celle des émotions totales. Des grands noms sur le départ, des jeunes prêts à renverser la table, des relais d’anthologie et un feu d’artifice olympique en Italie : tous les ingrédients sont réunis.
Seul point noir pour conclure tout cela ? L’absence des Russes et des Bélarusses, victimes collatérales des sanctions liées à la guerre, et qui doivent continuer, comme depuis des années, à concourir séparément, alors même que ces deux pays regorgent de talents.
Début fin novembre donc, avec l’intégralité des courses, comme d’habitude, sur Eurosport et la chaine l’Equipe.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
