Une thérapie immunologique prometteuse a réduit, voire éliminé, les tumeurs chez la moitié des patients d’un essai clinique américain
Une lueur d’espoir dans la lutte contre les cancers avancés.
Aux États-Unis, une équipe de chercheurs de l’Université Rockefeller et du centre Memorial Sloan Kettering a mis au point une nouvelle approche thérapeutique capable de réduire les tumeurs chez six patients sur douze, dont deux en rémission complète.
Les résultats de cet essai de phase 1, mené sur un petit groupe de volontaires atteints de cancers métastatiques, viennent d’être publiés et suscitent un vif intérêt dans la communauté scientifique.
Un concept novateur : stimuler le système immunitaire au cœur même de la tumeur
Le traitement repose sur un anticorps activateur du récepteur CD40, une protéine présente à la surface de certaines cellules immunitaires.
Lorsqu’il est activé, ce récepteur déclenche une réaction en chaîne qui incite le système immunitaire à attaquer les cellules cancéreuses.
Ce principe, connu depuis une vingtaine d’années, avait jusque-là montré des limites en raison d’effets secondaires sévères : inflammation généralisée, atteintes hépatiques ou chute du nombre de plaquettes.
Mais la nouvelle version du médicament, baptisée 2141-V11, a été conçue pour conserver l’efficacité tout en éliminant la toxicité.
Au lieu d’une perfusion intraveineuse, les chercheurs ont choisi une injection directe dans la tumeur, évitant ainsi la diffusion du produit dans tout l’organisme.
Des résultats spectaculaires dès les premières injections
Parmi les douze patients traités – atteints notamment de mélanome, de cancer du rein ou du sein – six ont vu leurs tumeurs diminuer, et deux ont connu une disparition totale de la maladie.
Fait encore plus étonnant : les effets du traitement se sont étendus à tout le corps, y compris sur des tumeurs qui n’avaient pas été injectées.
Une patiente atteinte d’un mélanome disséminé sur la jambe a vu toutes ses lésions disparaître après que le médicament n’ait été injecté que dans une seule tumeur.
Une autre, touchée par un cancer du sein avec métastases au foie et aux poumons, a présenté le même phénomène après une seule injection localisée.
Selon le Dr Juan Osorio, oncologue et coauteur de l’étude, « ces rémissions totales, obtenues sur un si petit groupe, sont tout simplement remarquables ». Les analyses de tissus ont confirmé une activité immunitaire intense à l’intérieur des tumeurs, avec infiltration massive de lymphocytes T, de cellules dendritiques et de lymphocytes B, formant des structures rappelant des ganglions lymphatiques.
Comment le médicament agit-il ?
Le CD40 est un “interrupteur” du système immunitaire.
En l’activant, il déclenche la production de cellules T spécifiques capables de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses.
La version 2141-V11 améliore encore ce mécanisme en se liant plus fortement aux récepteurs CD40 et en sollicitant un second levier : le récepteur Fc, qui amplifie la réponse immunitaire.
Cette double action semble “reprogrammer” le microenvironnement tumoral, le rendant à nouveau sensible à la défense immunitaire — un enjeu majeur pour les cancers résistants aux thérapies actuelles.
Pour le Dr John Oertle, spécialiste du cancer à Envita Medical Centers, cette approche pourrait changer la donne pour les patients dont les tumeurs échappent aux immunothérapies classiques.
Certaines formes avancées de cancer souffrent d’un phénomène dit d’“épuisement immunitaire”, où les cellules T deviennent inactives malgré leur présence.
Les injections intratumorales de CD40 pourraient réactiver ces cellules et relancer une réponse globale de l’organisme.
Oertle avertit toutefois que cette stratégie ne sera pas “universelle” : chaque patient présente un profil immunitaire propre, et l’efficacité du traitement dépendra de la capacité du système immunitaire à réagir.
Vers des essais cliniques élargis
Les résultats encourageants ont conduit à l’ouverture de nouveaux essais cliniques aux États-Unis, en partenariat avec Duke University et Memorial Sloan Kettering.
Près de 200 patients sont désormais suivis pour tester le 2141-V11 sur d’autres formes de cancer : vessie, prostate, et glioblastome – un redoutable cancer du cerveau.
Les chercheurs veulent notamment comprendre pourquoi certains patients répondent au traitement et d’autres non.
Les premières analyses montrent que ceux qui guérissent avaient, avant traitement, des taux élevés de cellules T actives.
Identifier ces marqueurs pourrait permettre, à terme, de sélectionner les patients les plus susceptibles de bénéficier de la thérapie.
La recherche en immunothérapie a déjà révolutionné la cancérologie moderne, mais seuls 25 à 30 % des patients répondent durablement aux traitements actuels.
Ce nouveau protocole, capable de provoquer des rémissions complètes à partir d’une injection locale, ouvre une voie d’espoir dans la prise en charge des cancers métastatiques.
Si ces résultats préliminaires doivent être confirmés sur des cohortes plus larges, ils marquent peut-être le début d’une nouvelle génération de traitements personnalisés, où le corps lui-même devient la première arme contre la maladie.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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