La nouvelle présidente irlandaise Catherine Connolly a choisi un symbole fort pour sa toute première apparition publique : une visite dans une école primaire d’immersion gaélique à Dublin. Un déplacement destiné à réaffirmer la place de la langue irlandaise au cœur de son mandat – et à rompre avec une vision longtemps dominante présentant le gaélique comme un héritage encombrant.
Une visite très politique dans une école d’immersion
À peine investie à Dublin Castle, Connolly s’est rendue à Gaelscoil Inse Chór, une école où les enfants, même non-irlandophones, baignent dans le gaélique dès leur entrée. L’anglais n’y est enseigné qu’à partir du premier cycle primaire.
Accueillie au milieu des drapeaux tricolores confectionnés par les élèves, la présidente a échangé en irlandais avec les enfants, visiblement ravis de voir s’exprimer en gaélique une femme politique qui a elle-même appris la langue à l’âge adulte.
Le message était clair : l’irlandais n’est pas une relique folklorique, mais un marqueur identitaire et culturel vivant, qu’elle entend défendre.
Devant les enseignants et les familles, Connolly a dénoncé une attitude longtemps répandue dans le pays : considérer la langue gaélique comme un fardeau scolaire ou administratif.
« Pendant trop longtemps, nous avons regardé l’irlandais comme un problème. Ce n’est pas un problème, c’est un don », a-t-elle déclaré, rappelant que le gaélique porte une vision du monde marquée par le rapport à la nature, à l’espérance, à une mémoire ancienne.
Elle a défendu les vertus du bilinguisme, non seulement pour l’apprentissage d’autres langues, mais aussi pour la confiance personnelle. À rebours des discours technocratiques de Bruxelles, elle a présenté la maîtrise de la langue historique du pays comme un acte d’enracinement et de transmission.
Un engagement présidentiel axé sur la langue et l’inclusion
Connolly a annoncé trois chantiers pour son septennat :
– ouvrir davantage la présidence aux personnes handicapées,
– donner plus de place à la jeunesse,
– et consacrer une année entière à la célébration de la langue irlandaise.
Elle a par ailleurs souligné la nécessité de revaloriser l’enseignement du gaélique, jugeant que le dernier document politique publié sur le sujet avait été traité « comme une réflexion secondaire ».
La présidente a aussi évoqué les menaces globales – conflits, climat, génocides – estimant que les Irlandais devaient s’appuyer autant sur leur langue ancestrale que sur l’anglais pour affronter un XXIᵉ siècle instable.
Un discours qui insiste sur l’identité culturelle comme rempart, dans un pays où l’immigration et les tensions sociales suscitent un débat croissant.
Si la présidence irlandaise est essentiellement honorifique, l’élection de Catherine Connolly et son choix de placer le gaélique au centre de la vie publique envoient un signal fort à toute l’Europe : face à l’uniformisation culturelle, certains pays entendent encore défendre leurs traditions linguistiques et leurs racines.
Un message qui résonne d’autant plus fort en Bretagne, où la question de la transmission linguistique et culturelle reste un enjeu crucial.
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