Charles Gave alerte sur l’impasse fiscale : pourquoi la hausse des impôts ne sortirait pas la France de l’ornière

À chaque débat budgétaire, la même mécanique se met en place : pour combler des déficicits qui se creusent année après année, les responsables politiques dégainent de nouvelles taxes. Face à ce réflexe désormais installé dans le paysage parlementaire, Charles Gave, financier et essayiste, appelle à rompre avec ce qu’il considère comme une illusion dangereuse : selon lui, aucune hausse d’impôt n’a jamais permis à un pays de renouer durablement avec la prospérité.

Une critique frontale du réflexe fiscal

Intervenant régulièrement dans le débat public, Charles Gave estime que la France commet une erreur d’analyse en pensant qu’un alourdissement de la fiscalité puisse redresser les comptes publics. Pour lui, la racine du problème n’est pas à chercher du côté des recettes mais des dépenses : tant que celles-ci progressent plus vite que la richesse produite, aucun prélèvement supplémentaire ne pourra résoudre la crise.

Cette approche s’oppose directement à la ligne défendue depuis des années par une partie de la classe politique, attachée à financer par l’impôt un appareil administratif devenu tentaculaire. L’essayiste y voit une fuite en avant, qui comprime la croissance et alimente un sentiment de lassitude fiscale déjà très prononcé en France.

Le rôle de l’État en question

Dans son analyse, Charles Gave distingue ce qui relève des fonctions essentielles de l’État — sécurité, justice, défense — et ce qui découle d’un élargissement progressif à des domaines autrefois laissés à l’initiative privée ou associative. L’impôt, explique-t-il, a changé de nature au fil des décennies : d’un outil destiné à financer des missions régaliennes, il est devenu un instrument politique, chargé de répondre à des demandes sociales de plus en plus nombreuses.

Cette évolution aurait conduit, selon lui, à la multiplication de structures publiques coûteuses et à un système de redistribution devenu difficilement soutenable. D’où sa conviction : sans réexamen profond du périmètre de l’action étatique, aucune réforme fiscale ne pourra stabiliser les finances nationales.

Les travaux économiques qui alimentent le débat

La réflexion de Charles Gave s’appuie sur des analyses universitaires connues des économistes. Plusieurs études internationales ont en effet montré que les politiques reposant sur la réduction des dépenses publiques ont, en moyenne, moins d’effets négatifs sur l’activité que celles basées sur les hausses d’impôts — certaines conduisant même à un regain de croissance dans les années suivant l’ajustement.

Ces conclusions, observées dans plusieurs pays européens au cours des dernières décennies, relancent l’interrogation sur la stratégie française, particulièrement dépendante des prélèvements obligatoires.

Une mise en garde dans un contexte fragile

La France est confrontée à une dette qui dépasse les seuils d’alerte habituels, à une croissance stagnante et à un investissement privé fragilisé par l’instabilité fiscale. Dans ce paysage, la parole de Charles Gave trouve un écho particulier : pour lui, continuer à augmenter les impôts reviendrait à aggraver les blocages plutôt qu’à les résoudre.

Alors que l’Assemblée nationale examine de nouvelles taxes dans le cadre du budget, l’essayiste appelle à un changement de cap. Il invite à poser enfin la question centrale : celle du niveau réel de la dépense publique et de l’usage qui en est fait.

Selon lui, la France ne pourra renouer avec une trajectoire de redressement qu’en inversant la logique actuelle — non en prélevant davantage, mais en repensant l’organisation même de l’État.

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8 réponses à “Charles Gave alerte sur l’impasse fiscale : pourquoi la hausse des impôts ne sortirait pas la France de l’ornière”

  1. Yvette Mme Prétet dit :

    Ce n’est pas en augmentant les impôts des Français que  »ceux qui nous gouvernent » réduiront la DETTE!…Pour diminuer la fameuse dette ils doivent diminuer les dépenses en commençant, bien sûr, par diminuer les salaires de nos députés dont certains ne sont même pas présents à l’Assemblée Nationale lors des votes des lois!…Si une personne ne se présente pas à son travail: son patron ne la paiera pas.. tandis que nos députés sont(bien) payés même quand ils ne sont pas à l’Assemblée…idem pour les sénateurs..il y aurait des économies à faire à ce sujet…parmi d’autres (économies)à faire encore…

  2. Ronan dit :

    Vous avez mille fois raison Charles (ainsi que Marc TOUATI, Etienne CHOUARD…etc et j’en oublie pardon) : le vrai souci va être, selon moi, le consentement futur à l’impôt de nos « Nicolas qui paient » ; moi qui a toujours payer mes impôts encore et encore, rubis sur l’ongle, je doute de cette utilité en voyant l’augmentation de ma taxe foncière supérieure à l’inflation par exemple. Par conséquent, je risque d’exiger avec mes amis Patriotes et Contribuables associés à ces élus de tous bords de rendre des comptes sur leurs gabegies et après ils s’étonnent de ce que je mets de côté pour mes petits enfants pour leur avenir ; je me pose aussi la question d’un legs à « TVL » ou à « Breizh news » pour éviter à mes descendants de donner des sous encore et encore à cet État qui va nous envoyer au fond du trou.

  3. guillemot dit :

    la gestion des finances de notre pays relève du simple bon sens , on ne devrait dépenser que ce que l on gagne. Mais ce raisonnement est beaucoup trop simpliste pour les « crâne d’oeuf » super diplômés qui sont aux manettes.

  4. AD dit :

    C’est pas demain que nos politiques se pencheront sur les dépenses inutiles d’un état obèse qui taxe, qui taxe sans fin et sans se remettre en question !

  5. RAYMOND NEVEU dit :

    Tant que les « nulachiers » sortis de l’ENA seront ministres ou encombreront les ministères, agences diverses et variées…rien ne changera. Vite créons une commission pour examiner le problème.

  6. Soazig dit :

    Ronan a mille fois raison…certains Nicolas sont écœurés et se débrouillent maintenant pour payer le moins d’impôts possibles à cet Etat obèse et imbécile…alors ils vivotent avec ce qu’ils ont ou se privent de tout en espérant qu’un jour le fameux « travailler plus pour gagner plus » revienne dans notre pauvre pays qui sombre un peu plus chaque jour.

  7. Rozven dit :

    Créons déjà une commission pour opter du bien fondé des commentaires de Raymond 😅 pas facile le raisonnement de cet homme. (EHPAD ou pas ? Parfois je me pose la question car commentaires peu constructifs)…

  8. Marie dit :

    La racine de ce problème est sans doute la LOI ET DE JANVIER 1973 qui interdit à la France de s’auto-financer.

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