L’hypothèse court depuis plusieurs mois : si Marine Le Pen venait à être empêchée de concourir en 2027, Jordan Bardella serait-il en mesure de porter la candidature nationaliste jusqu’à la victoire ?
Un nouveau sondage Odoxa-Mascaret, réalisé pour Public Sénat et la presse régionale, vient apporter un élément de réponse limpide : oui, et dans toutes les configurations envisagées.
À un an et demi de l’élection présidentielle, l’étude confirme une dynamique rarement observée pour un candidat issu du camp national. Jordan Bardella arriverait largement en tête au premier tour — autour de 35 à 36 % — et remporterait le second tour quel que soit son adversaire : Édouard Philippe, Gabriel Attal, Raphaël Glucksmann ou Jean-Luc Mélenchon.
Un premier tour dominé, dans un paysage politique fracturé
Le sondage explore deux scénarios possibles pour le « bloc central » :
- Édouard Philippe candidat : 17 %, qualifié au second tour.
- Gabriel Attal candidat : 11 %, relégué derrière Glucksmann et Mélenchon.
Dans les deux cas, Bardella caracole en tête, creusant encore l’écart depuis six mois.
Ces résultats traduisent une réalité politique que les états-majors connaissent déjà : la dissolution ratée de 2024 a laissé un pays ingouverné, et un électorat lassé des jeux d’appareil. Le vote RN apparaît désormais comme le seul vote de rupture disponible, y compris pour une fraction de la droite classique.
La gauche cherche encore son champion
À gauche, deux lignes s’affrontent :
- La social-démocratie rénovée de Raphaël Glucksmann, qui obtient entre 13,5 et 14,5 % selon les cas.
- La gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, désormais derrière (11 à 12 %), mais toujours capable de prendre feu en campagne.
Gabriel Attal, lui, s’effondrerait : à peine 11 %, un niveau qui rappelle la fragilité structurelle de Renaissance depuis l’effacement d’Emmanuel Macron dans l’opinion.
Un second tour sans suspense : Bardella devant tout le monde
Quatre scénarios ont été testés. Tous convergent :
- Bardella 53 % — Philippe 47 %
- Bardella 58 % — Glucksmann 42 %
- Bardella 56 % — Attal 44 %
- Bardella 74 % — Mélenchon 26 %
Ce dernier chiffre résume l’état du pays : la stratégie d’union de la gauche radicale n’a plus aucune prise sur une opinion qui cherche avant tout de l’ordre, de la clarté et de l’autorité. Même l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, longtemps présenté comme le « rempart raisonnable » de la bourgeoisie métropolitaine, recule fortement. Ses prises de position ambiguës sur la démission d’Emmanuel Macron après le vote du budget semblent lui avoir coûté son image de stabilité.
La montée de Bardella s’explique aussi par l’impréparation des autres forces :
- Les Républicains, malgré la victoire interne de Bruno Retailleau, stagnent à 8–10 %.
- La gauche écologiste, incarnée par Marine Tondelier, ne dépasse jamais 6 %.
- Le PCF reste marginal, autour de 3 %.
- Éric Zemmour chute à 3–3,5 % et risque un non-remboursement de sa campagne.
En toile de fond, une question structurelle : Marine Le Pen sera-t-elle autorisée à concourir ?
Le procès en appel sur les assistants européens pourrait la rendre inéligible. Le sondage, qui ne la teste pas, montre toutefois que l’électorat national s’est déjà projeté sur Bardella. La période pré-olympique de 2026, les tensions politiques persistantes et l’effritement de la majorité centriste créent un contexte inédit : jamais un candidat du camp national n’avait recueilli un socle aussi stable et aussi élevé à ce stade d’un cycle présidentiel.
Ce sondage n’est pas un verdict. Mais il actera quelque chose que toute la vie politique perçoit : le centre s’affaisse, la gauche se disperse, et le RN apparaît comme la seule force structurée capable de conquérir l’Élysée. Jordan Bardella n’est plus seulement un porte-parole brillant ou un héritier désigné : il s’impose, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, comme le favori clair de l’élection présidentielle.
L’incertitude demeure sur les candidats. Mais une chose est certaine : dans tous les scénarios testés, la France choisirait aujourd’hui Bardella.
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.