La Grèce et l’Allemagne travaillent à un projet commun visant à créer des centres de retour pour migrants dans des pays africains jugés « sûrs ». L’annonce a été faite il y a quelques jours par le ministre grec de la Migration, Thanos Plevris, lors d’une interview à la chaîne publique ERT.
« Des discussions sont en cours avec des pays africains sûrs qui accepteront les migrants illégaux que nous ne pouvons pas renvoyer dans leur pays d’origine », a-t-il déclaré, en soulignant que cette initiative ne relevait pas de l’Union européenne mais d’États volontaires. Il précise : « L’Allemagne a pris une initiative sérieuse et nous avons officiellement exprimé notre intérêt à y participer ».
Le ministre insiste sur la dimension dissuasive : « Si ces centres sont situés en dehors du continent européen, ils auront un effet dissuasif sur les migrants. […] Imaginez que vous preniez un Égyptien et que vous l’envoyiez en Ouganda ».
Une alternative bilatérale face à l’impasse européenne
Un responsable du ministère allemand de l’Intérieur a confirmé au média Politico qu’un « intérêt commun pour des “solutions innovantes” afin de réduire l’immigration clandestine » avait été identifié lors de la rencontre du 4 novembre entre les ministres. Les deux pays « travaillent actuellement ensemble au niveau européen sur la base juridique nécessaire à la réglementation en matière de retour ».
Cette coopération intervient alors que les États membres, réunis à Luxembourg, n’ont pas réussi à s’entendre sur la création de centres de retour pour demandeurs d’asile déboutés.
La Grèce, qui a adopté une ligne dure en matière d’immigration ces dernières années, estime désormais que les dispositifs situés hors d’Europe seraient plus efficaces que des solutions comme le projet italien en Albanie, aujourd’hui au point mort en raison d’incertitudes juridiques.
Thanos Plevris a rappelé la baisse des arrivées en Grèce : environ 23 000 en 2024, contre 12 000 enregistrées jusqu’à présent cette année.
Vers une externalisation assumée de la politique migratoire
Ce rapprochement entre Athènes et Berlin constitue l’un des signaux les plus clairs d’une volonté d’externaliser la gestion migratoire en s’appuyant sur des partenariats bilatéraux plutôt que sur un consensus européen introuvable.
Pour Athènes, aux avant-postes des routes méditerranéennes, comme pour Berlin, confronté à un débat intérieur croissant, ces « solutions innovantes » ouvrent la voie à un modèle où les procédures de retour seraient traitées en Afrique plutôt qu’en Europe, dans l’espoir de réduire les arrivées illégales et de restaurer un contrôle migratoire plus ferme.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine