La consommation de drogues demeure un phénomène de grande ampleur en Europe, touchant des dizaines de millions de personnes et pesant lourdement sur la santé publique. Selon les données issues du dernier rapport de l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA), publié en juin 2025, près de 90 millions d’Européens âgés de 15 à 64 ans ont déjà consommé du cannabis, 17,2 millions de la cocaïne et 14,1 millions de l’ecstasy (MDMA). En 2023, environ 7 500 décès liés aux drogues ont été enregistrés dans l’Union européenne, soit 24,7 décès par million d’habitants dans cette tranche d’âge.
Face à cette situation, la Commission européenne a présenté le 5 décembre une nouvelle stratégie sur les drogues, accompagnée d’un plan d’action contre le trafic. L’objectif affiché est d’apporter une réponse globale aux enjeux de sécurité, de santé, mais aussi aux conséquences sociales et environnementales liées à la production, à la circulation et à la consommation de stupéfiants. Le rapport de l’Agence européenne pour les drogues décrit un marché « toujours plus diversifié et difficile à contrôler ».
Cannabis et cocaïne, les drogues les plus répandues
Le cannabis reste de loin la substance la plus consommée en Europe, quels que soient les cadres juridiques nationaux. Plus d’un adulte sur quatre y a déjà eu recours. La France arrive en tête pour la consommation au cours de la vie, avec 50,4 % des adultes concernés, devant l’Espagne (43,7 %) et le Danemark (37,6 %). Chez les 15-34 ans, près de 15,5 millions déclarent en avoir consommé au cours de l’année écoulée, avec de fortes disparités entre pays.
La cocaïne constitue la deuxième drogue la plus consommée dans l’Union européenne. Environ 2,7 millions de jeunes adultes en auraient pris au cours des douze derniers mois. Le rapport 2025 de l’Agence européenne pour les drogues fait état d’un nouveau record de saisies, avec 419 tonnes interceptées en 2023, pour la septième année consécutive. Les taux de consommation au cours de la vie les plus élevés sont observés en Espagne (13,3 %), suivie par la France et le Danemark (9,4 %).
Drogues de synthèse et opioïdes, des risques accrus
Les drogues de synthèse progressent également. La MDMA concerne 14,1 millions d’Européens au cours de leur vie, tandis que 5,1 % des adultes y ont déjà eu recours. Chez les jeunes, les niveaux les plus élevés sont relevés aux Pays-Bas et en République tchèque. Les amphétamines touchent environ 4,1 % des Européens au cours de la vie, avec des pics en Estonie et au Danemark.
Enfin, les opioïdes restent le groupe de substances le plus souvent impliqué dans les décès par overdose, une prise d’opioïdes étant associée à 74 % des décès liés aux drogues. La montée de substances particulièrement dangereuses, comme les nitazènes, parfois dissimulées dans des médicaments contrefaits, illustre l’aggravation des risques sanitaires. Malgré les stratégies européennes annoncées, l’ampleur des usages rappelle la gravité d’un phénomène qui continue de coûter des milliers de vies chaque année.
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