Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Radio. Quand Marine Le Pen est soumise à la question sur France Culture [Chronique]

Après le clash de jeudi dernier avec JL Mélenchon que Breizh-info avait relaté, l’équipe de Culture Matin recevait jeudi dernier Marine Le Pen.  Une émission emblématique de l’attitude adoptée par certains journalistes face à des personnalités qui ont l’heur de leur déplaire. Quand la présidente du Front national est soumise à la question par des journalistes du Système. Décryptage.

En préambule, Agnès Benassy-Quéré procéda à une description apocalyptique  de la situation de l’Union européenne si, en juin 2014,  une nouvelle majorité au Parlement européen décidait de mettre fin à l’euro. Devant l’effarement de l’invitée devant ce discours, Marc Voinchet préféra changer de sujet en abordant le dernier sondage TNS SOFRES publié par le journal Le Monde et celui du 30 janvier du CEVIPOF.

Avec l’aide de Benoît Bouscarel, il voulait démontrer que si Marine Le Pen était appréciée par 40% des Français, le FN continuait d’être rejeté par une large majorité. Avant de répondre, celle-ci informa les auditeurs que les affiches de tous les candidats de l’élection présidentielle de 2012 se trouvent dans le bureau du service politique de France Culture sauf la sienne. Benoît Bouscarel l’expliqua en prétendant que c’était « parce qu’elle était payante », ajoutant qu’il n’y avait pas non plus celle de Jacques Cheminade (!).

Marc Voinchet reprenant une réponse du sondage selon lequel  « 72% rejettent la priorité nationale en matière d’emploi », elle contesta la manière dont la question avait été posée car elle portait sur les Français par rapport aux immigrés, qui peuvent être Français, et non les étrangers. Cela lui permit de défendre la nécessité d’organiser en France un référendum comme en Suisse. Tous les journalistes présents convinrent qu’il y aurait une  large majorité  en faveur de la limitation de l’immigration. M. Le Pen en conclût : « Nous sommes contraints à une libre circulation à laquelle le peuple n’adhère pas, … c’est profondément anti-démocratique », précisant « on est en oligarchie quand un petit nombre de gens impose au plus grand nombre...”.

Une discussion s’engage alors sur le fait qu’une telle discrimination enfreindrait un principe  « républicain », qu’il faudrait une réforme de la Constitution, ce que reconnaît la présidente du FN. Mais elle ajoute que s’il ne doit pas y avoir de « discrimination » entre citoyens français et étrangers, alors, il faut leur donner à tous le droit de vote ainsi que l’accès à l’intégralité de notre Fonction publique.

A Marc Voinchet qui, avec le secours d’Agnès Bénassy-Quéré, affirme alors qu’il n’y a pas tant d’étrangers que çà en France – contrairement à la Suisse, qui en aurait 23% – elle leur répondra que « les Français qui vivent dans la vraie vie, pas dans un studio de radio, » ne sont pas d’accord avec cette assertion. En réalité, selon elle, « l’immigration massive bouleverse nos équilibres économiques, nos systèmes de protection sociale, dans de nombreux quartiers, notre culture, notre identité, notre mode de vie… ».

Agnés Benassy-Quéré affirme alors que « selon les études sérieuses, l’immigration n’a pas d’impact sur les comptes sociaux, s’il y en a un, c’est un impact positif ». Marine Le Pen lui suggère d’inviter Mme Tribalat et d’autres auteurs sur le sujet qui disent exactement l’inverse.

Brice Couturier ouvrira la seconde partie de l’émission   par un exposé  mettant en cause à son tour la politique économique proposée par M. Le Pen. Celle-ci lui fait observer qu’il n’a pas lu son programme. Elle va donc le reprendre point par point. Elle se recommande du général De Gaulle qui plaçait la souveraineté nationale et le patriotisme au cœur de sa politique. « Vous avez l’air de bien connaître vos dossiers », avouera Marc  Voinchet, qui va alors essayer de lui opposer les idées « ultra libérales » de son père en indiquant ne pas comprendre une telle évolution. Sans se démonter, son invitée lui répond que « la situation a changé ». A cette époque, dit-elle, le danger pour la France venait du socialisme et du communisme, aujourd’hui des excès du libéralisme.

Brice Couturier propose de revenir à la politique. Pour lui, se référer à « la France seule » ou au « politique d’abord », c’est revenir aux idées de Charles Maurras et aux années 20- 30. Il prétend que « c’est une illusion (…) qu’il y a des lois économiques comme il y a des lois physiques ». La présidente du FN lui rétorquera : « Vous êtes en fait le défenseur de l’oligarchie, moi je suis le défenseur de la démocratie». Fin du match.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

2 réponses à “Radio. Quand Marine Le Pen est soumise à la question sur France Culture [Chronique]”

  1. Locke dit :

    bravo !
    je n’écoute FrCul que pour Finkelkraut et Meyer le week-end, mais à la lecture de cet article, je n’ai qu’une envie,”podcaster” MLP (et Melechon pour l’occasion)…

  2. François Homeland dit :

    Trop forte, Marine ! Les petits marquis de la désinformation en sont une fois de plus pour leurs frais…

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky