23/02/2015 – 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) ‑ Il existe plusieurs bases de données pour observer les évolutions des sols dans le monde dont celles de la SOFA, du NRCE et de la FAO. La FAO est une organisation des Nations Unies constituée pour aider les pays pauvres et riches à mieux maîtriser leurs ressources et à avoir une vision prospective, et pour offrir toutes les statistiques de son service FAOSTAT, la plus vaste base de données mondiale sur l’alimentation, l’agriculture et la faim.
Les dernières statistiques montrent une répartition mondiale des sols dont une très forte partie présente malheureusement un important déficit de carbone organique. Ce déficit est attribué à la dégradation de ces sols, et concerne une partie des sols mondiaux (20%), y compris des sols bretons.
Géographiquement, les sols bretons dégradés sont toute une zone s’étendant entre la Manche et St Brieuc jusqu’au centre Bretagne, c’est-à-dire le quart nord est de la Bretagne.
Les changements d’occupation des sols ont un impact important sur les stockages et déstockages de carbone dans le sol, mais une réelle dégaradation du sol n’intervient qu’après des décennies de changement d’occupation et de gestion des sols. Plusieurs études nationales certifient que ce sont les pratiques culturales qui en sont responsables. Par exemple, le surpâturage des prairies entraîne un affaiblissement de la végétation et un fort changement des flux de carbone dans le sol, et peut atteindre dans certaines régions du globe un point de non retour. Ici en Bretagne orientale, les pratiques intensives, certains types de rotations agricoles, le déboisement, l’élimination des zones humides, le mauvais entretien des bocages mettent en péril la santé des sols, qui sont la première richesse agricole et le substrat de toute politique agricole durable et raisonnable pour notre région.
La situation bretonne est donc inquiétante dans le quart Nord Est, et peut mettre en péril la continuité de la qualité des rendements agricoles bretons. Le plan Méthanisation-Azote du gouvernement français est donc à lire à travers ces considérations, car la méthanisation, dans le cas où il y aurait une application systématique, influence les flux de carbone et appauvrirait le sol. Certes pas plus que les usages actuels qui sont les premiers responsables de la situation.
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Une réponse à “Environnement. Inquiétude pour les sols bretons”
Pourquoi la méthanisation appauvrirait les sols ?