Coupe du monde 2018. Pourquoi je ne supporterai pas l’équipe de France [Tribune libre]

La Coupe du monde 2018 de football approche à grands pas. Le mois de juin, les terrasses, le soleil, et bien entendu, l’équipe de France, dont une grosse partie de la population attend – panem et circenses obligent – une victoire en finale. Ce n’est pas mon cas, bien qu’amateur de football, et voici pourquoi.

Tout d’abord, étant Breton, il est toujours difficile de constater que le Pays de Galles, l’Écosse, l’Irlande et l’Irlande du Nord ont une sélection nationale qui participe aux grandes compétitions internationales, et que cela est refusé pour une sélection bretonne, corse, basque, flamande… C’est un premier argument qui suffit à préférer systématiquement la cause de nos cousins et frères celtes à celle de l’équipe de France.

Il y a bien entendu un deuxième argument, qui va avec et qui explique par ailleurs le soutien à une équipe à laquelle il est un petit peu plus simple de s’identifier. Comment aujourd’hui se reconnaître dans une équipe qui ne me représente ni culturellement, ni ethniquement, la majorité des joueurs n’étant pas des Celtes ou des Gaulois ? Puisque contrairement à un club (et encore il fût un temps où jouaient en Bretagne une majorité d’enfants du pays dans les grands clubs) une sélection nationale est censée représentée l’âme d’un pays et d’un peuple. Désolé mais lundi soir, lors de France-Irlande, je me sentais naturellement plus attiré et représenté par la composition du 11 d’Irlande, aussi limitée soit-elle footballistiquement parlant, que par la composition de l’équipe de France.

Il n’est pas question de dénigrer, individuellement, les qualités sportives ou humaines (même si cela n’a plus rien à voir avec le sport) de chacun des joueurs sélectionnés. Il s’agit juste de dire qu’ils ne me représentent pas, c’est tout.

Ainsi, lorsque l’équipe de France, comme celle d’Allemagne, rencontre une autre équipe, ma préférence va systématiquement à l’autre équipe. Australie, Pérou, Danemark : si ces trois nations, dont les équipes seront composées de joueurs représentatifs, ni binationaux, ni mercenaires, pouvaient l’emporter, cela m’irait parfaitement. Il en irait de même si la France affrontait l’équipe d’Egypte, composée d’Egyptiens de souche jouant en majorité dans leur championnat national, du Cameroun, de la Corée du Sud, ou de l’Iran, ou de toutes les sélections représentatives de leur population.

Car si la Coupe du monde était, au départ, une compétition sportive, elle est aujourd’hui devenue un outil politique, dont se servent allègrement nos dirigeants. Souvenez-vous 1998 et cette victoire de l’équipe de France contre le Brésil (3-0). Que n’a-t-on pas entendu ensuite sur les mérites de cette équipe Black-Blanc-Beur, sur l’intégration des jeunes de cité, sur l’enrichissement de notre pays par l’immigration. Une véritable déferlante, dont on voit aujourd’hui encore les conséquences, alors que désormais, cette équipe est plutôt Black, Black, Beur avec un tout petit peu de Blanc.

Lorsque je vois l’hystérie médiatique et politique suite au sauvetage courageux de SpiderMamoudou – régularisation validée y compris par Marine Le Pen, stage chez les Pompiers de Paris, récupération pour justifier l’accueil des migrants partout en France – je me dis que la victoire de cette équipe de France lors de la Coupe du monde serait un désastre politique.

Un désastre qui donnerait au camp des immigrationnistes des arguments pour encore, encore et encore, vanter la France multiculturelle, l’apport des migrants, la fin de la « blanchitude » qui oppresse, etc etc. C’est ce qui s’est passé aussi lors de la victoire de l’équipe d’Allemagne, célébrée par Angela Merkel et la classe politique et médiatique comme la victoire du multiculturalisme.

Pensez-y bien, avant de vous laisser entrainer dans la « fête » en marge d’un match et d’une victoire des « Bleus », maillot de Paul Pogba ou de N’Golo Kanté sur le dos. Avant de rétorquer naïvement que « ce n’est que du football, pas de la politique ». Il y a tellement d’équipes, de l’Espagne à l’Argentine, de la Croatie à la Russie en passant  par le Japon ou le Nigéria, qui valent mille fois plus d’être supportées.

Méfiez vous du patriotisme sportif, qui vous présente comme une fête et une victoire ce qui, en réalité, n’est ni plus ni moins que l’enterrement d’une identité et d’un peuple.

Allez allez….toutes les équipes sauf l’équipe de France et celle d’Allemagne !

Julien Dir

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