Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons une sélection de livres à lire et à découvrir, qui ont suscité notre intérêt. Cette semaine, on vous présente Les explorations nocturnes, La Piste Kim, Chateaubriand, Secrets de flic, mais aussi Bretagne, les sillons de la mémoire.
Les Explorations nocturnes, de Mamytwink
Réveillez l’aventurier qui sommeille en vous !
Derrière une porte dérobée, au fond d’une impasse mal éclairée ou même sous une bouche d’égout, les lieux abandonnés se cachent tout autour de nous. À la tombée de la nuit, Mamytwink part à la découverte de ces endroits mystérieux oubliés depuis longtemps. Descente dans les catacombes interdites de Paris, exploration d’un fort de guerre perdu au sommet des Alpes ou rencontre de l’étrange gardien du château d’un gangster, les explorations nocturnes vous entraînent aux quatre coins de la France, à la découverte de son patrimoine secret.
L’ouvrage est particulièrement intéressant, ludique, instructif. On y retrouve tout ce qui a fait le succès des compères sur YouTube
Les Explorations nocturnes, Mamytwink, 14,95€, Michel Lafon
La Piste Kim : voyage au coeur de la Corée du Nord, de Sébastien Falletti
À 34 ans, Kim Jong-un défie Donald Trump et Xi Jinping en brandissant l’arme nucléaire. Sept ans après son accession au trône, l’héritier de la seule dynastie communiste de la planète reste une énigme sur laquelle butent les services de renseignement du monde entier. À la tête d’une armée de 1,2 million de soldats, la quatrième du monde, Kim Jong-un menace l’Amérique, dont 28 500 G.I. sont postés au sud de la péninsule, et bouscule l’équilibre géostratégique de la région.
Comment le « pays du Matin calme » a-t-il pu enfanter une telle dictature autocratique ? Comment un État peut-il encore, sur notre planète interconnectée du XXIe siècle, échapper aux regards des plus puissants ? Quel est le rôle des femmes dans l’organisation du pouvoir ? Quels sont les liens de la Corée du Nord avec la Chine et le Japon ? Comment le propagande nord-coréenne a-t-elle recyclé à son profit des doctrines aussi bigarrées que le christianisme, le nationalisme ethnique ou le néoconfucianisme ?
De Pyonyang à Washington, en passant par Pékin, Tokyo, Osaka, Guam et Séoul, Sébastien Falletti a enquêté auprès de transfuges, experts, espions, diplomates et de personnalités proches du leader actuel pour percer la psychologie de l’homme le plus mystérieux de notre époque.
Ce livre est une enquête palpitante sur les traces du dernier prince rouge, une saga historique digne des Rois maudits et de Netflix.
La piste Kim : voyage au coeur de la Corée du Nord, de Sébastien Falletti, Equateurs, 20€
Bretagne, les sillons de la mémoire, par Michel Pierre
Qu’est donc le « pays breton » ? Ce simple mot évoque un folklore de musiques celtiques, une langue revigorée, une bannière reconnaissable entre toutes, une terre de granite et de landes. En Bretagne, on peut distinguer bien des « pays », liés aux évêchés traditionnels, forgés par les villes phares ou délimités par les cinq départements qui forment la Bretagne historique.
Mais la géographie de ce promontoire du bout de l’Europe imprègne son âme. Le sens de la fête et le goût de la révolte y flirtent avec l’appel du grand large, des chemins creux et des plus beaux voiliers du monde. Les chapelles du Morbihan accueillent la création contemporaine tout en maintenant la culture des « pardons ». Le Festival interceltique de Lorient voisine avec les Transmusicales de Rennes et les Étonnants Voyageurs de Saint-Malo.
Bienvenue dans cette terre bretonne où la soumission catholique d’antan s’est toujours accompagnée d’une résistance à la violence des puissants. Ce petit livre décodeur n’a qu’une ambition : vous convaincre, une fois de plus, d’y jeter l’ancre.
Un grand récit suivi d’entretiens avec Céline Chanas (La Bretagne s’est construite dans son rapport au monde. Nous devons restituer cette dimension), Jean-Guy Le Floch (Le retour aux sources est un sentiment qui taraude tout Breton) et Youn Kamm (Nous sommes dans des démarches de métissage, d’ouverture, de découverte et de curiosité permanente).
Bretagne, les sillons de la mémoire, Michel Pierre, Nevicata, 9€
Chateaubriand, de Ghislain de Diesbach
Ecrivain, voyageur, opposant de marque, ambassadeur, ministre, polémiste, oracle, amant ou idole des femmes en vue, pilier de la foi, toute sa vie Chateaubriand a occupé la scène. Romancier inégal, historien novateur, pamphlétaire étincelant, il déploiera tout son génie dans l’art de conter son existence pour la rendre conforme à l’idée qu’il s’en était faite. Sur le plan politique, traditionaliste et moderniste, conservateur et libéral, il incarne et annonce tous les courants qui auront agité et façonné la société du XIXe siècle.
Chateaubriand apparaît dans la présente biographie pleinement comme celui qu’il a été : farouchement indépendant, admettant mal d’obéir à un souverain à moins d’être son mentor, assoiffé de reconnaissance et d’applaudissements, bardé d’orgueil et de susceptibilité, toujours à court d’argent, croyant une grande carrière politique indispensable à la consécration de son talent, « se créant des obstacles, disait Mme de Boigne, pour avoir l’amusement de les franchir », aimé des femmes plus qu’il ne les aimait, inventeur d’un « mal du siècle » qu’il ne ressentait pas, obligé par le succès du Génie du christianisme d’assumer une foi qui n’était guère ardente. Bien qu’il soit célébré dès le début du siècle comme le premier écrivain de son temps, bien qu’il ait obtenu ministère, ambassade et pairie, son appétit de gloire ne sera jamais assouvi. Il augmentera avec l’âge, au point de fournir à Talleyrand l’un de ses plus jolis traits : « Chateaubriand se croit sourd depuis qu’il n’entend plus parler de sa gloire. » Pour son biographe, Chateaubriand eût été plus admirable encore s’il avait écouté Louis XVIII : « Qu’il est grand quand il ne se met pas devant lui. »
Chateaubriand, de Ghislain de Diesbach, Perrin, 27€
Secrets de flic, par Bernard Petit
« Lorsque j’ai été contraint de prendre ma retraite, j’étais le patron du 36 quai des Orfèvres. Le 3 février 2015, au petit matin, tout bascule. Des fonctionnaires de la police des polices débarquent dans mon bureau pour me signifier ma garde à vue. Quarante-huit heures plus tard, je suis mis en examen, soupçonné d’avoir violé le secret d’instruction d’une affaire sans intérêt, sur la foi d’un seul témoignage que je conteste. A la sortie du conseil des ministres, Bernard Cazeneuve m’exécute en direct : il me suspend immédiatement de mes fonctions. A peine quelques semaines plus tôt, le ministre de l’Intérieur m’appelait par mon prénom et me félicitait publiquement. J’avais été l’un des premiers à entrer dans les locaux de Charlie-Hebdo, ce funeste 7 janvier 2015. Avec mes hommes, j’ai organisé la traque des frères Kouachi et pisté Coulibaly. J’ai donné l’assaut contre l’Hyper Cacher. »
Comment comprendre la chute si brutale du commissaire Bernard Petit ? Toute sa carrière peut en témoigner : il était ce qu’on appelle un grand flic. Avant de diriger le 36, il a contribué à démanteler la « Chinese connection « puis fait tomber les plus puissants réseaux de trafiquants de drogues ; il s’est aussi attaqué aux délinquants en col blanc quand il était en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière. Alors pourquoi est-il tombé ?
Filatures haletantes, guerres des polices, courses-poursuites et arrestations musclées, Bernard Petit nous entraine dans les méandres de ses plus grandes enquêtes et dévoile les secrets qui font l’ordinaire et l’extraordinaire d’une vie de flic.
Bernard Petit, désormais retraité de la police nationale, a été policier pendant près de quarante ans. Il a occupé de nombreuses responsabilités à la tête d’institutions prestigieuses avant de devenir patron de la police judiciaire de Paris.
Secrets de flic, Bernard Petit, le Seuil, 19€
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