Ni mineurs, ni isolés : comment les réseaux étrangers pillent Nantes

Le cambriolage de quatre commerces rues de Strasbourg, Léon Blum, Armand Brossard et de la Marne encore par un voleur qui s’est dit mineur dans la nuit du 19 au 20 vers quatre heures du matin met en lumière les réseaux de délinquants étrangers qui utilisent les petites mains des soi-disant « mineurs isolés étrangers » venus du Maghreb pour piller la ville de Nantes.

En effet, l’un au moins des vols laisse apparaître un repérage préalable – le voleur est entré par le seul accès non couvert par la vidéo-surveillance intérieure – tandis que l’important butin (tablettes, ordinateurs, valise avec matériel de coiffure, espèces en billets – n’a pas été retrouvé sur le voleur, interpellé la nuit même place du Bouffay.

En mars dernier, un réseau de voleurs algériens avait été démantelé à Nantes : tandis que des immigrés algériens de fraîche date – dont deux soi-disant « mineurs isolés » – commettaient des vols à la roulotte par dizaines, un couple faisait régulièrement la navette vers Alger pour y écouler le butin. Cependant, d’autres réseaux, plus petits et plus discrets, perdurent – et écoulent les butins issus tant des vols à la roulotte que des casses nocturnes des commerces.

« Ils ne sont ni mineurs, ni isolés », relève un policier nantais. « Quand ils arrivent à Nantes, ces immigrés s’insèrent dans la vente de drogue – ils sont rémunérés à la commission – et commettent aussi des vols – le butin est ramené au patron ou à ses seconds. On en voit qui multiplient les aller-retours dans le tram à Commerce et ailleurs [principalement Médiathèque, Chantiers Navals, Duchesse Anne, Bouffay sur la 1 et de Saint-Mihiel à Hôtel-Dieu sur la 2] pour essayer de voler. Avec un téléphone, ils ont fait leur journée ».

L’argent reçu par les « mineurs isolés » est ensuite dépensé dans « la drogue, l’alcool, le jeu – beaucoup vont au PMU, l’avantage, c’est que en dessous de 2000 € les gains sont reçus en liquide sans présentation de carte d’identité, donc ils peuvent justifier d’avoir de grosses sommes d’argent sur eux – les vêtements de marque, l’hôtel » – quand ils ne vivent pas chez un compatriote, « notamment dans les cités HLM où des chambres qui ne servent pas sont sous-louées », relève un travailleur social.

Les réseaux sont gérés par des « compatriotes, mieux insérés et généralement mariés à des Gauloises [Françaises de souche] pour les papiers. A partir de là ils ne sont plus expulsables, surtout s’ils ont des enfants ». De leur côté, les gérants des réseaux s’occupent d’écouler les objets volés, soit localement, via des receleurs, des sites de petites annonces ou des commerces spécialisés dans le rachat cash, soit vers Paris ou leur pays d’origine.

Des réseaux similaires existent dans d’autres villes, notamment à Paris, Rennes ou encore Brest – et les « petites mains » ne cessent aussi de passer d’une ville à l’autre, voire d’un pays à l’autre (Allemagne, Italie, Espagne, Suède, Belgique, Pays-Bas principalement…), notamment quand elles sont trop connues à un endroit… ou pour suivre leurs comparses.

« Tous connaissent bien le système et ses limites », relève encore un policier nantais. « Les voleurs se présentent comme mineurs, comme ça dans la plupart des cas ils sont convoqués bien plus tard par le juge des enfants où ils ne se rendent pas, et restent libres. Ils savent que s’il n’y a pas de butin il n’y a pas d’affaire, et que les juges sont très indulgents – surtout ici à Nantes – et ce même s’ils ne font que passer et repasser au tribunal ».

De quoi s’interroger sur les imperfections de la loi – mais aussi la volonté réelle de l’appliquer. « Si les lois étaient appliquées, on n’en serait pas à ce niveau de délinquance sur Nantes. Mais ici, aux écoutes, on entend « viens apprendre à voler à Nantes, ici il n’y a pas de justice ». Bref, il n’y a aucune raison pour que la situation s’améliore et la délinquance diminue, même si on peut planquer la poussière sous le tapis et faire comme si de rien n’était ».

Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : DR
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