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Loire-Atlantique : Ces militants de gauche qui tentent de faire le hold-up sur les Gilets Jaunes

Ils ne disent plus que les Gilets jaunes sont manipulés par l’extrême-droite, car ils veulent les manipuler eux-mêmes.

Les uns pour se donner de l’importance alors qu’approchent les élections syndicales dans l’administration, les autres pour continuer leur bras de fer avec  le pouvoir. Certains syndicalistes et ex-zadistes tentent en effet de récupérer le mouvement des Gilets Jaunes à leur profit, ce qui est particulièrement patent dans la région de Saint-Nazaire.

Dans la Basse-Loire, c’est sur une plateforme de l’extrême-gauche que l’on peut suivre ces tentatives de récupération : d’abord le ravitaillement des Gilets jaunes devant l’usine d’Airbus à Saint-Nazaire Méan, le 19 novembre par la Cagettes des terres, qui cultive – évidemment sans le déclarer – des fruits et légumes sur la ZAD et les cuisine pour les squats, les repas des migrants et certains piquets de grève, ensuite l’occupation samedi 24 novembre de l’ancienne sous-préfecture de Saint-Nazaire bd de Maupertuis – devenue une maison du Peuple où ont lieu des « AG » de représentants autoproclamés des Gilets Jaunes, enfin un récit très détaillé de la manifestation aux Champs Elysées à Paris où se sont faits remarquer en effet divers casseurs d’extrême-gauche chevronnés.

Des élections professionnelles dans la fonction publique dans une semaine

Au centre de cette récupération, de l’appel de Saint-Nazaire aux réseaux ex-zadistes en passant par le blocage des « moyens économiques », c’est-à-dire du port autonome, de la raffinerie et de l’usine Airbus, on retrouve une personne. Philippe Sabaa… premier signataire d’un appel de syndicalistes en faveur de la Cagette des Terres justement et élu syndical CGT à l’INSEE.

On est loin du Gilet jaune historique, souvent ouvrier ou employé de l’industrie, employé du secteur privé, pas privilégié pour sa retraite, qui travaille dur et ne s’en sort pas, peut être facilement licencié – ce qui n’est pas le cas des élus syndicaux – et ne dispose pas d’heures de décharge pour son activité syndicale.

Derrière l’activisme nouveau des syndicats – dont la CGT qui appelle désormais à manifester le 1er décembre, on retrouve en effet la date des élections professionnelles de la fonction publique, le 6 décembre prochain. Passé cette date, les syndicats s’intéresseront-ils seulement encore aux gilets jaunes, majoritairement non syndiqués voire hostiles aux syndicats ?

L’extrême-gauche pour continuer le bras de fer avec l’Etat

Cela dit, la CGT n’a pas le monopole de la récupération. L’extrême-gauche s’intéresse aussi aux Gilets jaunes. Un de ses faux nez – le comité Adama qui dénonce les « violences policières » a aussi appelé à manifester le 1er décembre, « avec les gilets jaunes ».

« Nos points de blocage attirent des ex-zadistes, des marginaux », se plaint un gilet jaune des environs de Nantes. « Le problème, c’est que porte d’Armor par exemple, il y avait de la nourriture, ils venaient manger notre bouffe et arrivaient bourrés, surtout la nuit où il y a moins de monde. Ils ont fini par gérer le point de ralliement : en deux jours ils se sont fâchés avec tout le monde et ont fini par y mettre le feu », samedi soir. Le camp de base est en train d’être reconstruit, mais sans eux.

Un Gilet jaune impliqué sur Saint-Nazaire abonde : « nous, on est la France qui travaille. On n’est pas là pour mettre le bordel ou faire la claque pour les syndicats. Pas là pour occuper une ancienne sous-préfecture – en plus, il faut la tenir, c’est un piège qui détourne des actions vraiment utiles, comme par exemple nous rappeler au souvenir des députés de Loire-Atlantique qui ont tous voté la hausse des taxes sur le carburant très récemment » . Et de prévenir : « si c’est pour arranger la CGT et les zadistes, moi j’arrête ».

C’est peut-être l’objectif ? Les Gilets jaunes, c’était la France périphérique, celle qui travaille, celle qui se sent exclue de la représentation politique et qui subit seule le poids de l’impôt, qui avait pris la parole. Confisquer cette parole – pour la confier aux minorités agissantes (zadistes) ou au canal syndical, sous couvert d’organisation – revient à mettre fin au mouvement. Emmanuel Macron n’a plus qu’à attendre que zadistes et CGT travaillent pour lui à décourager ou faire taire les Gilets jaunes.

Louis Moulin

Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.

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