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La pornographie, mère maquerelle de l’Europe ?

Et si la pornographie, en salissant l’image du masculin et du féminin, laminait le cœur de l’identité européenne ? 

La prolifération d’un contenu pornographique accessible en deux clics sur internet, résultat conjoint d’une production quasi « industrielle » vue son énormité, et d’une consommation exponentielle générant un chiffre d’affaires dantesque, ne peut que nous amener à une question fondamentale : que devient l’image de l’homme et de la femme, matière première de cette économie ? Plus précisément, il faudrait dire l’image de l’homme européen et de la femme européenne. Car c’est bien d’eux dont il s’agit dans le fond, et c’est ce qui nous dérange.

La Caucasienne soumise

Des campagnes publiques dénoncent la mort programmée de quantité d’espèces, mais pas une ne s’inquiète d’une autre disparition : nul besoin de verser dans les théories du complot pour se rendre compte que l’Européen est menacé. Il ne manque que quelques petits détails ultimes pour en arriver au pire des scénarios, grossièrement décrit ci-après. Coupé de son monde extérieur après l’uniformisation des comportements par la société de consommation, et le remplacement des populations autochtones par des populations allogènes, l’Européen, déraciné, n’est plus qu’un individu isolé. Attaqué dans son monde intérieur par la dissolution des genres, l’individu isolé ne sait même plus s’il est homme ou femme, hétérosexuel ou homosexuel. La pornographie voudrait bien alors lui asséner le coup de grâce : l’individu, déjà isolé et ébranlé, ne sait même plus s’il est tout court, s’il existe en tant qu’individu. Car l’addiction à la pornographie le coupe de lui-même. Elle asservit sa volonté. Pas étonnant que la pornographie tire son étymologie du grec « pórnê » qui signifie « prostituée » et « gráphein », « écrire ». La pornographie prostitue à eux-mêmes ceux qui la consomment. Ils en sont réduits à soumettre ce qu’ils ont de meilleur en eux, leur grandeur, leur honneur, la force et la beauté de leur corps, leur sens du bon et du beau, à un besoin de satisfaire un manque qui, malheureusement pour eux, ne trouve que laideur et avilissement à se mettre sous la dent. Car avouons que l’érotisme magnifiant le corps a déserté le champ esthétique de la pornographie.

Sans compter que la pornographie d’aujourd’hui n’est pas celle des années 1970, et que, l’air de rien, elle fait d’une pierre deux coups : « il y a une ingénierie sociale qui vise à tuer le « monde blanc » par la « Blanche » bien métissée, bien soumise, chose visible dans la publicité notamment, mais aussi dans le mode d’expression de 80 % du porno mondial », explique Lounès Darbois dans son ouvrage Sociologie du hardeur[1]. Il précise l’idée en reprenant les termes des directeurs du studio pornographique Blacks on Blondes – déjà, rien que le nom de ce studio, c’est tout un poème, et si en plus on lit sa description sur Google : « the largest hardcore interracial porn site for movies and pictures »… Leur stratégie est claire (âmes sensibles s’abstenir) : « Il va de soi qu’on ne prend pas que des blondes, on aime aussi les brunes, les châtains et les rousses. On veut juste que la fille soit une Caucasienne de type occidental, qu’elle soit mignonne et qu’elle ait la peau bien blanche ». C’est marrant, en France, on n’oserait même pas dire ça. On vous laisse imaginer la suite du programme, tout est dans le nom du studio.

La pornographie, une revanche sur le féminisme ?

L’image de la femme européenne est donc précisée : soumise. Celle de l’homme européen ne doit guère valoir mieux, puisqu’il s’est tout bonnement fait remplacer et a laissé sa moitié se faire dominer par l’envahisseur ; nous dirons donc : vaincu.

Voilà donc où ont mené quelques décennies (ou siècles ?) d’un balancement inexorable entre les deux pôles masculin et féminin, sans que l’équilibre fusionnel ne s’instaure jamais de manière définitive. Un équilibre est par essence toujours à travailler. De sociétés matriarcales en sociétés patriarcales, l’ajustement a pu se faire tout au long de l’Histoire dès lors que l’apport des deux sexes à la communauté était reconnu et encouragé. Il y eut des périodes plus ou moins heureuses pour l’une ou l’autre des polarités, parfois pour les deux. À titre d’exemple, une telle bénédiction peut se reconnaître à l’époque de l’amour courtois, au XIIe siècle, où hommes et femmes pouvaient chacun exprimer au plus haut degré leurs vertus : virilité guerrière pour les hommes, en ces temps de guerres et de tournois, finesse politique et intelligence de l’esthétique pour leurs épouses, aux nobles charmes chantés par toute la littérature courtoise[2].

Mais en période d’équilibre difficile, la tentation est forte pour le masculin comme pour le féminin d’inverser la vapeur et de tirer complètement la couverture à soi. Le siècle des Lumières et la morale républicaine ont peu à peu réduit le champ des possibles pour les femmes. Dès qu’elles en ont été capables, ces dernières se sont donc empressées de le rouvrir au moyen du féminisme, qui n’était à leurs yeux qu’un juste retour de balancier. Pourtant la sagesse se défie bien des revirements extrêmes, qui se révèlent souvent des bombes à retardement. La pornographie, si décriée par les féministes – reconnaissons-leur que la position de la femme (dans tous les sens du terme…) n’est pas des plus enchanteresses –, pourrait très bien s’avérer un autre retour de balancier et marquer la revanche des hommes, exilés en leur for intérieur par des femmes castratrices et machistes (d’un machisme inversé). Les féministes rêvaient de femmes ni putes, ni soumises. Elles ont tout gagné : elles sont les deux. Belle prestation. Mais ironie du sort, un facteur exogène s’est invité dans le jeu du masculin et du féminin, et l’homme européen se retrouve lui aussi sur la touche.

L’homme et la femme au secours de l’Europe

Or si l’Europe moribonde n’a pas encore rendu son dernier soupir, elle a besoin de toute urgence d’une perfusion à haute dose de virilité et de féminité. Car fondamentalement, l’Europe s’est construite sur cette polarité, sur cette complémentarité. Toute sa mythologie, ses croyances, son histoire, son art chantent l’alliance de l’homme et de la femme, l’un fécondant, l’autre recevant. Au contraire d’autres civilisations qui n’ont pas du tout grandi selon le même paradigme, à l’instar de l’islam par exemple. Pour un Européen, homme ou femme, son honneur réside en lui-même. Chacun est complet et autonome. Pour un homme musulman, son honneur est délocalisé, il est dans la femme, et plus précisément, il réside dans la façon dont l’homme « tient » sa femme[3].

Peut-être futile au premier regard, l’idée est pourtant critique. En salissant l’image de l’homme et de la femme, en les éloignant toujours plus l’un de l’autre, la pornographie attaque le cœur de l’identité européenne. Plutôt que de céder aux sirènes, Ulysse a su déployer toute l’étendue de sa virilité, pendant que Pénélope laissait parler et resplendir sa féminité. Il aura fallu leurs retrouvailles, fruit d’un long combat, pour que cesse le chaos symbolique du monde, et que revienne l’ordre.

Isabelle Lainé

[1] Sociologie du hardeur, Lounés Darbois, éditions Kontre Kulture, 2018. Interview sur Breizh Info : https://www.breizh-info.com/2018/09/27/102848/sociologie-hardeur-darbois-pornographie.

[2] Thème magnifiquement développé par Dominique Venner dans Histoire et traditions des Européens, au chapitre 9, intitulé « Royauté féminine et amour courtois » (éditions du Rocher).

[3] « Pour le [musulman], l’honneur repose avant tout sur le contrôle du corps de la femme – dans le but de le préserver du regard et du désir des autres hommes. De cela dépendent toutes les autres vertus viriles, bravoure guerrière y compris. », Denis Bachelot, article intitulé « Le corps de la femme : un enjeu identitaire », paru dans La Nouvelle Revue d’Histoire n°43 de juillet-août 2009.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

 

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