Les éditions Auda Isarn viennent d’éditer le nouveau roman de Xavier Eman, journaliste chez Paris Vox et que les lecteurs d’Eléments connaissent bien. L’auteur, qui a aussi publié récemment « une fin du monde sans importance », revient cette fois ci avec un roman sous forme d’enquête. On passe vraiment un moment agréable à lire cette plume toujours aussi brillante, cynique, incisive, efficace.
Présentation de l’éditeur :
En prenant le train Grandville-Paris, un soir pluvieux de retour de week-end, Julien Ardant, alias le Hussard, n’imaginait pas qu’il allait plonger dans une nouvelle enquête qui le mènerait des quartiers miteux du nord de la capitale jusqu’aux confins de l’Andalousie. Des blondes nymphomanes qu’on assassine, des associations humanitaires pro-migrants, des hordes subsahariennes, des fonctionnaires indélicats et des Ibères à la gâchette facile… Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?
Entre hypocrisie, manipulation et exploitation, le Hussard va découvrir les arcanes d’un monde cynique et interlope dont il ignorait jusqu’à l’existence.
Et si c’était avec les bons sentiments qu’on élaborait les plus grands crimes ?
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Nous avons soumis quelques questions à Xavier Eman :
Breizh-info.com : Quelle est la genèse de ce roman que vous publiez aux éditions Auda Isarn ?
Xavier Eman : Il y a maintenant 3 ans, les Editions Auda Isarn ont eu l’excellente idée de réinvestir le domaine du roman populaire et plus particulièrement du « polar », abandonné depuis trop longtemps à la bien-pensance de gauche ( Pour résumé : le méchant est un nazi, la victime un immigré et l’enquêteur-trice un transgenre membre actif d’une association LGBTQI+++ …).
C’est pourquoi a été créée la collection « Le Lys noir » sous la houlette de Pierre Gillieth et Francis Bergeron. C’est au sein de cette collection que se développent les aventures du « Hussard », un libraire détective amateur fort peu « politiquement correct » dont chaque nouvelle enquête est confiée à un auteur différent. On m’a proposé de faire partie de ces auteurs et j’ai accepté avec grand plaisir de participer à ce projet qui consiste finalement à offrir un catalogue de « romans de gare », dans le sens populaire et non-péjoratif du terme, ayant une coloration idéologique échappant aux pesanteurs de l’actuelle pensée unique.
Breizh-info.com : Pourriez-vous définir pour les lecteurs ce qu’est un hussard ?
Xavier Eman : Et bien un hussard cela peut être un militaire appartenant à la cavalerie légère, un écrivain dandy aimant les femmes et les Aston Martin ou, en l’occurrence, un libraire ayant baptisé son établissement « Les décombres », ayant perdu son grand amour dans les attentats du 13 novembre et cherchant à oublier ce drame en redressant les torts, nombreux à notre époque.
Breizh-info.com : Que ce soit dans vos chroniques de la revue Éléments ou dans cet ouvrage, vous décrivez une société parisienne qui, vue de l’extérieur, est un repoussoir quasi absolu. C’est vraiment cela la vie à Paris ?
Xavier Eman : Ce n’est pas QUE cela, mais c’est LARGEMENT cela… Hélas… En tout cas pour les classes moyennes et modestes qui continuent à essayer d’y vivre. Même l’incroyable beauté et la richesse culturelle de cette ville ne parviennent plus à compenser la dégradation de la qualité de vie… Loyers indécents, saleté, pollution, bruit, insécurité, violence, tension permanente, animosité palpable, disparition de la politesse, de la civilité… « Tous dans la même merde mais chacun pour soi ! » voilà la devise du Parisien 2018, prêt à écraser une petite vieille pour pouvoir entrer dans une rame de métro bondée.
Breizh-info.com : A travers cette nouvelle, ce roman, quel message entendez-vous faire passer ?
Xavier Eman : J’espère tout d’abord et avant tout faire passer un bon moment de lecture à ceux qui voudront bien se plonger dans mon livre. C’est le but principal de l’ouvrage, et celui de toute la collection : offrir un divertissement de qualité, avec un peu de sens derrière. Ce n’est pas un roman à thèses, c’est un roman – je l’espère – ludique et qui sera réussi s’il fait sourire son lecteur, même s’il a pour toile de fond un sujet important et grave qui est celui de l’exploitation de l’immigration par le capitalisme décomplexé et, en l’occurrence, criminalisé.
Breizh-info.com : Avez-vous d’autres projets littéraires par la suite ?
Xavier Eman : Oui, bien d’autres… Maintenant il reste à trouver le temps pour les réaliser… Le temps est vraiment devenu le principal luxe de l’époque.
Propos recueillis par YV.
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