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Emplois maritimes à Lorient. La filière pêche cherche des bras

Ce mardi 19 mars se déroulait le grand rendez-vous de l’emploi maritime, le salon Pro&Mer au Palais des Congrès de Lorient, pour y promouvoir leurs métiers et recruter leurs futurs collaborateurs.

Un port et des besoins en recrutement pour chacun des maillons de la filière

Avec la croissance bleue, on estime que les emplois dans les métiers de la mer vont doubler d’ici à 2030 pour atteindre le million en France. Dans le pays de Lorient, cela avoisine les 13 000 emplois en 2018. Dans cette économie maritime, le port de pêche de Lorient-Keroman est l’un des moteurs du développement économique et social du territoire qui représente 3 000 emplois et fédère plus de 270 entreprises. Pêcheurs, opérateurs de criée, fileteuses, techniciens dans la réparation navale, la filière offre de nombreuses opportunités d’emploi mais peine à recruter.

« Plateforme logistique et commerciale, le port propose une multitude de services et requiert de nombreuses compétences. La SEM Lorient-Keroman a augmenté ses effectifs de plus de 30 % depuis 2013. Elle compte aujourd’hui 85 salariés et nous cherchons encore à recruter pour accompagner notre développement, en CDD et CDI. » explique le directeur Benoît Jaffré. La SEM recrute pour des postes de technicien de maintenance – électricien ; commercial / acheteur en produits de la mer – trilingue ; technicien Aire de Réparation Navale ou encore opérateur borne de saisie.

En Bretagne, qui représente 50 % de la pêche française, le secteur estime devoir recruter 500 marins dans les cinq années qui viennent. Le port de Lorient-Keroman compte une centaine de navires de pêche, du chalutier hauturier au petit bateau polyvalent pour la pêche côtière. Tous les métiers recrutent, du matelot au patron, des femmes comme des hommes.

Mareyeurs et poissonniers lorientais qui traitent chaque année 80 à 100 000 tonnes de produits de la mer, représentent plus de 500 emplois. La moitié est au sein des ateliers de la place portuaire, spécialisés dans le filetage de poisson à la main. Ces entreprises recrutent au minimum 15 personnes chaque année ; un chiffre qui va augmenter avec les nombreux départs à la retraite attendus ces prochaines années. Sur les 240 acheteurs inscrits à Keroman, 120 à 140 sont des poissonniers. Dans le pays de Lorient ils vendent chaque matin aux halles ou sur les marchés. Pour renouveler les générations, des dizaines d’emplois restent à pourvoir, faute de candidats.

Sur le pôle de réparation navale, les 54 entreprises regroupées au sein de l’Interprofession du Port de Lorient comptent près de 1 000 emplois. L’activité toujours croissante nécessite des compétences que les entreprises peinent à recruter, notamment pour assurer la maintenance des navires à Keroman. Tous les métiers sont en tension ; on cherche des tuyauteurs, des chaudronniers, des électriciens, des stratifieurs, des mécaniciens.

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Favoriser l’emploi et la formation

La mer offre 900 métiers identifiés dont un grand nombre dans la filière pêche. Au port de Lorient des hommes et des femmes travaillent quotidiennement, de jour comme de nuit. Transport, logistique, industrie navale, pêche, sont des secteurs en tension pour lesquels il faut favoriser le recrutement qualifié et ciblé.

50 fonctions différentes permettent d’assurer un service optimal sur l’ensemble des activités de la concession portuaire. Le déploiement d’équipements modernes, de nouvelles technologies et du numérique, s’accompagnent d’une montée en compétences. Le port investit beaucoup dans la formation et recrute à la fois sur des emplois techniques et administratifs pour renouveler le personnel et pour accompagner son développement. Elle fait aussi le choix de l’alternance en recrutant notamment 3 personnes en 2018 sur le pôle administratif et financier, pour le management des ressources humaines et un alternant en licence professionnelle métiers de l’industrie et de la construction navale. Elle favorise ainsi l’accès à des qualifications professionnelles, soutient les équipes en poste, dispose d’un vivier de candidats formés aux besoins de l’entreprise et anticipe ses futurs besoins en recrutement. Cela apporte aussi un regard neuf sur l’entreprise. Pour favoriser l’accueil des nouveaux embauchés, des parcours d’intégration sont mis en place tant sur le fonctionnement de l’entreprise que sur l’acquisition de compétences spécifiques.

Manutentionnaire, contrôleur, trieur, opérateur de saisie, cariste, mécanicien, électricien, frigoriste, contrôleur qualité, sans compter tous les services administratifs… Dans le cadre de la Semaine de l’emploi maritime, un groupe de demandeurs d’emploi a pu découvrir certains de ces métiers ; des métiers qui impliquent horaires atypiques, travail de nuit, nombreuses manutentions et réglementations spécifiques :

  • Opérateur borne de saisie, à l’accueil des bateaux, aux viviers et à la vente côtière
  • Opérateur de vente, côtière et hauturière
  • Opérateur polyvalent halieutique, pour le tri et l’allotissement des produits de la vente hauturière, le tri des viviers et des produits de la vente côtière, la manutention autour du convoyeur, le compactage du polystyrène…
  • Conducteur de ligne, pour le lavage des caisses de poissons
  • Électromécanicien-frigoriste, pour la production de glace, l’entretien des frigos…
  • Technicien de maintenance, pour l’entretien des installations
  • Cariste manutentionnaire, pour la livraison du poisson, le ramassage des caisses, le chargement et le déchargement de camions…

« Pour devenir marin pêcheur explique Jean Piel, en charge de la formation et de la promotion des métiers au CDPMEM du Morbihan, il faut d’abord aller à l’école pour obtenir un diplôme. » Le comité renforce ainsi sa présence auprès des collèges pour y détecter de futurs matelots en formation initiale. Le développement de l’alternance reste compliqué dans des métiers dont les rythmes de travail sont atypiques. « Ce sont des métiers réputés difficiles et exigeants, nécessitant rigueur, organisation et sociabilité pour travailler dans des espaces clos mais se sont surtout des métiers de passion. » Le comité souhaite aussi mettre en œuvre des actions de formation auprès des prescripteurs de l’emploi avec une logique de compétences pour favoriser le recrutement de personnes ciblées.

Le mareyage est devenu un secteur à flux tendu sur le port de Lorient. La filière est en quête d’une main d’œuvre qualifiée et volontaire. « Bien que nous ayons fait évoluer nos conditions de travail, nous peinons à recruter, déplore Jennifer Leroux de l’Abapp, Association bretonne des acheteurs des produits de la pêche. Pour répondre aux besoins des mareyeurs lorientais, une formation qualifiante sur mesure, destinée aux demandeurs d’emplois de tous âges et tous profils, a été mise en place en 2017 avec le CFA, centre de formation des apprentis de la Ville de Lorient pour obtenir un Certificat de Qualification Professionnelle Employé(e) polyvalent(e) des produits de la mer. Elle a été facilitée par la proximité de l’écosystème portuaire lorientais et l’investissement des entreprises. » 9 stagiaires ont été formés et recrutés en 2018 et 8 nouveaux promus le seront dès le mois d’avril.

« Dans la poissonnerie, le paysage change, explique Pierre Labbé, président des poissonniers de Bretagne (350 poissonneries). Les achats distants, notamment à Lorient où les artisans peuvent acheter directement en criée, bénéficient aux entreprises plus enclines à recruter. » Pour renouveler les générations et transmettre par le biais d’une formation adaptée, un baccalauréat professionnel « poissonnier, écailler, traiteur » est proposé par le CFA, de Lorient depuis 2011. La formation est accessible à tous, dès la seconde. Elle dispense tous les apprentissages nécessaires à l’exercice du métier et contribue à la qualification des personnels. Une vingtaine d’apprentis sont formés chaque année et le centre pourrait en former deux fois plus. La profession travaille à la mise en place de formations qualifiantes pour adultes.

Côté industrie navale, « l’IPL, indique son président Patrice Le Fel, a aussi vocation à promouvoir les métiers et les compétences des entreprises adhérentes et s’associe aujourd’hui aux acteurs lorientais du secteur maritime. Nous devons travailler main dans la main afin de faire connaitre nos métiers et nos entreprises et ainsi favoriser le recrutement de nos futurs collaborateurs en revalorisant des métiers malheureusement peu ou mal connus. L’enjeu de demain : faire connaître nos métiers et travailler sur des modules de formation en adéquation avec les besoins de nos entreprises. »

Crédit photo : DR
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