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Pays de la Loire. « Il faut mettre fin aux abus de l’aide sociale à l’enfance ! » affirme une conseillère régionale

La conseillère régionale des Pays de Loire pour le RN, Brigitte Nédelec, a adressé un communiqué sur les abus de l’aide sociale à l’enfance – une thématique dont elle s’occupe avec attention.

« Dimanche 19 janvier, la chaîne de télévision M6 a diffusé dans l’émission Zone interdite un reportage, Mineurs en danger : enquête sur les scandaleuses défaillances de l’Aide à l’enfance, qui suscite beaucoup d’émotions. Ce reportage dénonce les désastreuses conditions d’accueil dans les structures de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Il n’a pas été tourné en Loire-Atlantique, mais aucun département n’est indemne de ces abus, malgré des moyens financiers considérables », explique l’élue.

« Le Rassemblement national (RN) rappelle qu’il est le seul parti politique qui a inscrit dans son programme en 2017 la réforme de l’ASE et le lancement d’un grand audit des structures d’accueil. Au 31 décembre 2018, 354 000 jeunes faisaient l’objet d’une mesure de protection de l’enfance, dont 184 000 placés dans des foyers ou en famille d’accueil. L’Aide sociale de la Loire-Atlantique accueillait pour sa part, au 31 décembre 2017, 2 464 enfants placés ».

Cependant, « la première cause des placements n’est pas la maltraitance qui ne représente selon l’Inspection générales des affaires sanitaires et sociales (IGAS) que 20 % des cas, mais la séparation parentale. Toujours selon l’IGAS, la moitié des placements ne seraient pas justifiés ». Ce qui signifie qu’au moins 90 000 jeunes sont placés en dépit du bon sens – un drame pour eux, mais aussi pour leurs familles.

Cependant l’État fait le sourd : « À la suite de ce reportage, Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance a publié lundi 20 janvier un communiqué de presse où il reconnait l’existence “de dysfonctionnements majeurs” dans la prise en charge des enfants placés et exprime sa “détermination à agir”. Pourtant depuis sa nomination il y a un an, après la diffusion d’un premier reportage, Enfants placés, les sacrifiés de la République, Adrien Taquet n’a rien fait et a écarté d’un revers de main les très nombreux témoignages de maltraitances institutionnelles ou de placements injustifiés que les familles et associations lui ont communiqués ».

La conseillère régionale demande donc « au président du conseil départemental de lancer sans attendre un grand plan de contrôle des structures d’accueil, familiales ou collectives, ainsi que des méthodes de travail des associations déléguées de l’ASE afin que les placements n’interviennent que dans les cas de maltraitance avérée et que les enfants soient accueillis, lorsque cela est nécessaire, dans de bonnes conditions. Avec un budget de 158 millions affectés à la protection de l’enfance pour 2020, il en a les moyens ».

Brigitte Nédelec nous confie : « En l’état actuel, la Loire-Atlantique connaît les mêmes problèmes que les autres département. L’aide sociale à l’enfance est une structure qui fonctionne pour se justifier elle-même, pas pour l’intérêt des enfants. Les familles déchirées par les placements abusifs se battent contre un mur, il faut des années de procédures pour espérer récupérer leurs enfants, l’institution n’accepte pas d’être remise en cause ».

« Une histoire de gros sous »

Derrière les abus, « une histoire de gros sous », soit 7,1 milliards d’euros attribués par les départements, un quart des dépenses sociales départementales nettes – et trois quarts de cette somme vont aux placements. « Une partie des sommes circule en liquide, notamment l’argent de poche des enfants. Et plus il y a de placements, plus il y a de sous, plus il y a d’arrosage – vers les familles d’accueil notamment [certaines enchaînent placements et abus divers, d’autres sont épuisées – elles sont près de 45 000 en France] et mieux ces structures associatives subventionnées peuvent justifier leur existence et leurs demandes sans cesse croissantes de moyens. L’enfant ne compte pas dans tous ces calculs sordides ».

Des associations qui agissent sans contrôle ?

Derrière l’institution de l’aide sociale à l’enfance, « des associations qui agissent sans aucun contrôle. Les structures ne sont inspectées que tous les 26 ans en moyenne, selon la Cour des Comptes [2009], les départements ne savent parfois ni combien d’enfants sont placés, ni où ils sont car ils sont parfois placés en-dehors du département… parfois même très loin des parents », résume un travailleur associatif, « écœuré ».

Pis, « ce qui se passe dans les foyers, c’est dégueulasse. Les enfants en sortent brisés », explique un autre travailleur social. Viols [dans l’Oise, la Somme, la Savoie à Valloires, en Essonne…], violences, déscolarisation, locaux insalubres, éducateurs sans diplômes, prostitution, alcool, drogue… les foyers d’aide sociale à l’enfance sont les lieux de tous les dangers. « Les familles aussi. L’institution ASE et l’institution judiciaire se protègent, c’est très rare que l’État soit condamné, elles justifient mutuellement leurs existences ».

Louis Moulin

Photo d’illustration : DR
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