Les vols à la roulotte ne se limitent plus au bris d’une vitre et à la disparition d’un sac ou d’un ordinateur laissé dans une voiture. Désormais les voleurs s’emparent de la voiture, la garent trois rues plus loin et la désossent tranquillement. Par ailleurs, des voitures ont aussi été brûlées il y a peu dans Nantes, dont une en plein centre-ville.
Ce 9 février, sur un groupe dédié à l’insécurité à Nantes, sur les réseaux sociaux, un étonnant témoignage est posté : « Bonjour, secteur à éviter si vous devez garer votre voiture, la pointe de l’ile Beaulieu juste après la place de la Galarne ». C’est pourtant là que se trouve le conseil régional… « Le matin une collègue de travail gare sa voiture dans le secteur, et à la place en revenant la chercher elle trouve la place vide. Elle pense d’abord qu’elle se trompe de rue, puis se demande si son véhicule n’est pas parti à la fourrière ».
Le quartier étant réputé « sensible », « un attroupement de badauds se crée devant l’immeuble, la regardant pleurer et désemparée, sans lui porter assistance. Par chance, elle cherche dans le secteur, son véhicule est très mal garé dans une autre rue, serrures non fermées et affaires de travail subtilisées […] en fait des personnes mal intentionnées ont dû se procurer via internet un dispositif du nom de ROLLJAM qui permet d’ouvrir le véhicule et le démarrer pour le désosser quelques rues plus loin ».
Vendu la bagatelle de 30 dollars en ligne, le Rolljam est conçu de deux radios, un microcontrôleur et une batterie. Connu depuis au moins 2015, il subtilise via les fréquences radio les codes de déverrouillage sans fil, appelés Rolling Code, aléatoires, générés lorsqu’on appuie pour verrouiller ou déverrouiller une voiture. Il faut donc que le voleur équipé d’un Rolljam soit non loin – dans un rayon de 20 mètres – du véhicule cible, lorsque la victime le verrouille. Le Rolljam fonctionne contre diverses marques de voitures, mais aussi certaines portes de garage ; il est en revanche impuissant contre les rolling codes qui expirent après un laps de temps donné.
Revendues en sous-main
Les pièces désossées finissent revendues en sous-main, ou dans des ateliers de mécanique sauvage implantés souvent dans les quartiers dits « sensibles ». Ce 11 février, polices municipale et nationale intervenaient ainsi contre un de ces ateliers, à la Bottière, à l’est de Nantes. Une dizaine de véhicules ont été retirés. Des vols à la roulotte qui conduisent au vol de pièces détachées sont aussi signalés de plus en plus souvent – par exemple le 5 février dernier rue de Bois Hue (Saint-Joseph de Porterie), le ou les voleurs sont repartis avec la banquette arrière du véhicule fracturé.
Ce 9 février, la BAC à Nantes a aussi repéré un Peugeot 3008 signalé volé circulant à Malakoff avec de fausses plaques. La perquisition a permis d’en découvrir trois autres dont deux volés dans le Val-d’Oise. Un couple de voleurs présumés a été interpellé.
[#Interpellations]1 véhicule Peugeot 3008 volé avec fausse plaque d’immatriculation repéré par la BAC dimanche quartier Malakoff #Nantes.
1 couple interpellé.
3 autres 3008 volés découverts en perquisition dont 2 dérobés dans le 95.#TousMobilisés #ContreLesTrafics de véhicules. pic.twitter.com/ejXVaqkIUW— Police Nationale 44 (@PoliceNat44) February 12, 2020
Par ailleurs, dans la nuit du 4 au 5 février, au moins deux véhicules ont été incendiés à Nantes, un à la Chesnaie, et l’autre dans le centre, une 205 place Édouard-Normand, près de l’ancien tribunal place Aristide-Briand.
Louis Moulin
Illustration : DR
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