Jacline Mouraud, l’ancienne égérie des Gilets jaunes, a la grosse tête. Comme elle est incapable de se faire élire dans sa commune, elle rêve de l’Élysée.
Après la fin de l’épisode « Gilets jaunes », Jacline Mouraud, , hypnothérapeute à Bohal (850 habitants), commune située près de Ploërmel, avait annoncé qu’elle allait créer un parti dénommé « Les Émergents ». Bien entendu, elle se proposait de faire de la politique autrement : « On souhaite refaire de la politique avec du cœur et de l’empathie, aujourd’hui c’est le règne de l’argent. On veut tenir compte de tout le monde en œuvrant pour une meilleure répartition des richesses », expliquait-elle, tout en précisant qu’elle ne se voulait « ni de droite, ni de gauche » (Presse Océan, lundi 28 janvier 2019). Elle avait donc travaillé à la rédaction des statuts, aidée dans cette tache par des « personnes compétentes, avocats, anciens parlementaires ». « Je ne revendique aucun titre, j’essaie de créer le parti. Ensuite, comme dans n’importe quel pari, il y aura des votes. Que ce soit moi ou pas, je m’en fous, ce n’est pas ça qui est important », insistait-elle (Le Télégramme, mardi 8 janvier 2019).
Les adjoints sortants font obstacle
Ce qui est certain c’est qu’un an plus tard, « Les Émergents » ont sombré ; à la vérité, ils ne sont jamais apparus sur la scène politique. Une simple illusion. Mme Mouraud avait donc songé à sa reconversion et lorgnait en direction des municipales. « Elle dialogue avec l’actuel maire de Bohal pour faire partie de sa future liste ou se présenter à sa place. André Piquet, à la tête de la commune depuis 1989, devait prendre sa décision « en septembre », indique-t-il. En attendant, Jacline Mouraud écrit un livre et assure que « la vie politique prend tout son temps » désormais », pouvait-on lire quelques mois plus tard dans Le Figaro (jeudi 8 août 2019).
Mais, là aussi, l’affaire s’est mal terminée : on ne veut pas d’elle sur la liste qui est constituée par les adjoints sortants. « J’ai appris que les trois adjoints ne voulaient pas de moi pour mener la liste et être candidate à la mairie de ma commune. C’est incroyable : trois adjoints décident de qui peut entrer sur la liste ou pas ? », dénonce Jacline Mouraud. Un conseiller municipal explique : « Notre liste est apolitique et Jacline Mouraud est trop marquée. On pensait qu’elle s’intéressait plus aux présidentielles plutôt qu’aux municipales » (Ouest-France, vendredi 7 février 2020). Car, à une époque, l’ex-future maire de Bohal avait de grandes ambitions : « vouloir modifier la Constitution et envisager, pourquoi pas, une candidature à une élection présidentielle » (Ouest-France, mercredi 6 févier 2019). Et comme elle entend bien peser dans le débat, non pas local, mais national, elle sort un livre intitulé « Jaune… et après ? ». « Je préfère parler maintenant de ma proposition de plan bastille et de la grande réforme fiscale que je souhaite » (Ouest-France, vendredi 7 février 2020). Conclusion : à défaut de voir Mme Mouraud à la mairie de Bohal, on pourrait la voir à l’Élysée.
Bernard Morvan
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