« Avant la fin de cette législature, nous publierons un projet de loi qui définira les conditions et le calendrier d’un référendum sur l’indépendance, ainsi que la question qui sera posée au peuple lors de ce référendum. Et lors des élections de l’année prochaine, nous plaiderons pour que l’Ecosse devienne un pays indépendant», a annoncé Nicole Sturgeon lors du discours marquant la rentrée du parlement écossais.

En 2014 déjà, les écossais s’étaient prononcés contre l’indépendance, votant à 55% pour rester au sein du Royaume-Uni. Le Brexit et ses conséquences pourraient toutefois changer la donne, l’Ecosse ayant voté massivement (comme l’Irlande du Nord) contre la sortie de l’Union Européenne. La gestion de la crise du coronavirus fait également évoluer les opinions à ce sujet, même si les autorités écossaises sont, sur ce plan sanitaire, loin d’être exemplaires également, la même tyrannie sanitaire régnant, en Ecosse, comme en Angleterre…

Lors des dernières élections législatives, la gauche nationaliste écossaise – critiquée y compris par des nationalistes écossais pour le fait de mélanger le combat nationaliste avec des sujets sociétaux clivants comme le mariage homosexuel, les droits LGBT, l’accueil des migrants – a envoyé 48 députés à Westminster et pourrait bénéficier de l’élan nationaliste de ces dernières élections.

Les analystes prédisent au SNP une large majorité lors des élections législatives régionales de 2021 en Ecosse, mais le bilan économique de la Première ministre pourrait en revanche constituer un obstacle à l’adoption de l’indépendance, en cas de nouveau référendum. Selon des chiffres publiés la semaine dernière, l’Ecosse a dépensé un excédent de 15,1 milliards de livres (17 milliards d’euros) par rapport à ce qu’elle a perçu en impôts, au cours du dernier exercice budgétaire. Le déficit de la région s’est par ailleurs aggravé de 2 milliards de livres (2,2 milliards d’euros) au cours des 12 derniers mois.