La pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires prises dans le monde entier ont eu des conséquences importantes, majeures sur le tourisme. Compagnies aériennes clouées au sol durant des mois, frontières fermées, quarantaines toujours imposées dans de nombreux pays, il devient compliqué de voyager désormais. Ou plutôt, il devient indispensable de voyager autrement, de relocaliser ses voyages.
Heureusement en la matière, la Bretagne regorge de lieux à visiter, et il faudrait sans doute plus d’une vie, y compris pour des Bretons, pour la découvrir dans son intégralité. Certains sites Internet francophones l’ont d’ailleurs bien compris, eux qui mettent désormais en avant des villes françaises ou bretonnes (ici Saint-Malo par exemple).
Les agences de tourisme se recentrent petit à petit sur le local. De Bretagne par exemple, il est impossible aujourd’hui (à moins de se plier à une quatorzaine sans aucun sens) de se rendre en Ecosse, en Irlande, en Irlande du Nord, en Angleterre, au Pays de Galles, et dans tout le Royaume-Uni. Une compagnie comme Brittany Ferries se retrouve donc clairement économiquement menacée par ses mesures, qui commencent à s’ancrer sur le moyen terme et qui empêchent clairement les habitants de Bretagne se se tourner vers nos voisins d’Outre Manche pour le moment.
C’est derniers se recentrent donc sur leur région, ou se mettre également à voir pour voyager en France . Des voyages qui impliquent néanmoins également de se plier aux mesures sanitaires instaurées en France (et qui pourraient devenir draconiennes de nouveau dans les semaines à venir notamment dans les métropoles).
Tourisme en France, les chiffres 2020
Pour la France, concernant le tourisme les régions qui s’en sont le mieux tirées cet été sont les zones littorales allant de la Bretagne à la Normandie sans oublier la Nouvelle Aquitaine mais aussi d’autres comme les Vosges, la Lozère ou le Jura. Du côté des touristes étrangers, les clientèles les plus présentes cette année sont les Allemands, les Britanniques, les Néerlandais, les Belges et les Espagnols.
Christelle Méral, journaliste pour France TV, rendait compte à la fin de l’été d’un taux d’occupation des hôtels (en moyenne) de 53% soit un recul de 30% par rapport à 2019. « Les Français, quant à eux, surveillent leurs dépenses. Le panier moyen des achats serait d’environ 35 euros, soit 3 euros de moins que l’année précédente. Autre problème avec la pandémie : les touristes étrangers manquent à l’appel cette année. Paris a perdu près de 30% de ses visiteurs internationaux. Conséquence, le secteur du tourisme a enregistré 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires en moins par rapport à 2019 » explique-t-elle.
De son côté, le gouvernement a présenté mercredi 16 septembre le bilan de la saison touristique 2020 en France. Au total, les pertes de recettes touristiques globales s’estiment entre 50 et 60 milliards d’euros. Ce qui représente une baisse de 30 à 35% de la consommation touristique annuelle. Aussi, d’après les données de la Banque de France, le tourisme international a généré 12,3 milliards d’euros au premier semestre 2020, contre 25,5 milliards sur le même exercice en 2019, soit une chute de -51,9%.
Les entreprises de tourisme elles, sont obligées de vivre désormais sous perfusion de l’Etat pour survivre : le secteur de l’hôtellerie-restauration a profité de 18 milliards d’euros d’aide venus du plan d’urgence, dont 9,6 milliards d’euros empruntés par les entreprises de restauration et d’hôtellerie. A cela, il faut ajouter une enveloppe de 50 millions d’euros débloquée pour la constitution d’un fonds de soutien à l’émergence de projets de tourisme durable.
Il faut désormais repenser la façon de découvrir et de voyager. Et se mettre à regarder autour de soi, plutôt que de vouloir toujours chercher loin, trop loin, des bonheurs visuels et des connaissances géographiques et historiques que l’on trouve à côté de chez nous parfois.
Illustration : DR
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